Descente aux Enfers

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Allemagne, dans les régions montagneuses de la Bavière.

La nuit était tombée depuis un moment, alors qu'un groupe de dix personnes empruntaient un chemin qui menait vers ce château qui dominait le paysage, tel un palais de contes de fées. Cependant, aucune magie pure, ni enchantements n'émanaient de ses hautes tours qui touchaient les étoiles.

Le château d'Heinstein. L'ouverture la plus connue et la plus facile d'accès entre les Enfers d'Hadès et la terre.

Alors que les âmes des Spectres étaient scellées dans une stèle au milieu de nulle part entre l'Europe et l'Asie, et que l'une des missions des chevaliers résidant aux Cinq Pics de Rozan en Chine était de la surveiller jusqu'à ce que le sceau d'Athéna ne se brise par la force du temps, c'était de cet édifice qui s'imposait devant eux que sortaient l'armée du seigneur des ténèbres enfin ressuscitée.

Le groupe avançait d'un pas sûr, sans pour autant manquer de vigilance. Malgré l'absence d'âmes autour, depuis qu'ils avaient atterri dans la forêt.

Les villages aux alentours étaient déserts, comme si aucun être humain n'y avait vécu depuis un moment... comme si le silence et la mort dominaient cette région...

Aucune présence, pas la moindre étincelle du cosmos noir d'un Spectre qui rôderait, qui monterait la garde aux abords même de l'entrée du château.

Un regard noisette se leva en direction du chevalier des Gémeaux.

Ce dernier répondit à la jeune femme dissimulée sous un voile:

« Pas la peine de rester ici, ô déesse. On perd du temps sans la moindre raison. Si l'on doit se battre, on le fera, mais avant tout, nous devons vous guider et entrer dans les Enfers tous ensemble.

-Oui, Kanon, fit Athéna. Allons-y. »

Sans hésiter, ils gravirent la pente qui menait vers un pont de pierre.

Le premier assaut se fit par des soldats d'Hadès qui semblaient eux même surpris de l'arrivée de l'armée d'Athéna sur les lieux. Les jeunes Seiya et Ikki les balayèrent de leurs poings sans utiliser leurs techniques. Répétant ces mouvements à plusieurs reprises, ils n'eurent étonnamment pas le moindre mal à entrer dans le château.

À côté de lui, Aiolos semblait soulagé d'autant de facilité. Pourtant, Kanon ne partageait pas l'opinion de son ami. C'était trop simple. Vraiment trop simple.

Même en Asgard, les soldats se battaient, faisaient preuve de résistance. Ce n'était pas de simples pions posés çà et là qui se faisaient sauter par dessus les remparts comme des objets méprisables...

Le Gémeau sentait au fond de lui que quelque chose n'allait pas. Comme si un piège se refermait sur eux. Mais où? Comment allait-il survenir? Sans prévenir, à tous les coups.

Depuis ce départ précipité du Sanctuaire après la mort du Corbeau, malgré la confiance qu'il avait envers ses compagnons restés sur les terres sacrées et toutes ces mesures pour garder le plus de monde en sécurité, il avait envie de faire demi tour. Pour être sûr. Pour son frère, son pépé, Milo, et tous les autres...

Mais il ne devait pas. Il avait la vie d'Athéna entre ses mains, de valeureux chevaliers l'accompagnaient, dont le Sagittaire, Pégase et le Phénix, et il s'était résolu d'aller de l'avant pour battre Hadès avant que les Spectres ne fassent trop de dégâts.

Il croyait en ceux qui étaient restés en Grèce et leur faisait confiance pour faire reculer l'ennemi et le faire dégager hors du Sanctuaire.

S'avançant dans un couloir à peine éclairé par des torches, le groupe arriva dans une grande salle sombre, où juste la pleine lune illuminait de son éclat le plafond de verre au dessus d'eux. Des vitraux aux détails impressionnants et aux couleurs si vives qu'elles apportaient un peu de chaleur dans la pièce, comme un kaléidoscope.

Saint KanonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant