June | Février, New York, USAMaman s'est cassé la cheville. Tout est parti d'une chute stupide. Mais elle est mal retombée et le diagnostic a été sans appel. Alors je suis partie pour lui rendre visite. Oui, papa est encore avec elle mais il travaille la journée. Il fallait que j'y aille pour l'aider, au moins au début.
Luc était d'accord. Il m'a dit "Bien sûr mon amour ! C'est ta mère, tu dois être là pour elle". Alors j'ai fait ma valise et je suis partie vivre chez mes parents.
Au bout de deux semaines, elle allait déjà bien mieux. Mon chez moi me manquait et mon mari aussi. Alors j'ai décidé de rentrer plus tôt que prévu. Je me suis dit que Luc aurait la surprise de me trouver à la maison en rentrant et qu'il serait heureux de me voir.
Je pose mon sac sur ma valise pour chercher mes clés. Je tourne la clé une fois, deux fois et la porte s'ouvre. Je dépose mes clés et mon téléphone sur la desserte et jette un œil au courrier que j'ai reçu en mon absence.
J'enlève mes bottes et me dirige vers la cuisine en parcourant la pile de lettres dans ma main. Quand soudain, je me fige. De drôles de bruits semblent provenir de la cuisine. Ce sont... des gémissements !?
Je me fige sur place, pensant d'abord que mon esprit me joue des tours.
Mais non, ce sont bien les gémissements d'une femme que j'entends. Pire: ils s'intensifient et sont accompagnés d'autres bruits bien plus explicites. J'entends des bruits de succions, deux corps qui s'entrechoquent, des grognements masculins.
Mon cœur bat à 100 à l'heure. Je sais que je dois y aller et contourner le mur qui sépare la cuisine du salon pour voir ce qui s'y passe. Mais j'ai peur de ce que je vais découvrir.
La curiosité est plus forte: je m'avance, lentement d'abord. Puis je les vois.
Il y a une femme, assise sur le comptoir de ma cuisine. Elle est nue. C'est elle qui gémit si fort. Et également nu, qui s'affaire entre ses cuisses il y a... Luc.
Sur le coup, je crois qu'on m'arrache le cœur de ma poitrine.
J'observe la scène un moment pour qu'elle s'imprime bien dans mon esprit et pour être sûre que je ne rêve pas. Luc a les yeux fermés. Ses cheveux blonds tressautent au rythme de ses coups de reins et je peux voir saillir les muscles de tout son corps, crispés par l'effort et le plaisir.
Au début, je ne vois pas le visage de l'inconnue car il est tourné dans le sens opposé. Mais bientôt, dans un moment de plaisir sans doute intense, elle penche la tête en arrière. Et je la reconnais de suite.
C'est Johanna, ma petite sœur.
— Mais qu'est ce que vous foutez, putain !, je hurle
Les amants illégitimes se stoppent illico, enfin conscients de ma présence.
Étant donnée la configuration de l'appartement, je ne comprends même pas comment ils ont pu ne pas m'entendre rentrer. À croire qu'ils voulaient que je les découvre.
Luc se retire. Sa queue dégouline de sécrétions de ma sœur. Elle descend du comptoir. Tous deux balbutient des questions, des excuses et toutes sortes de choses que je n'entends même pas. Je suis assourdie par la colère et le chagrin.
Je pleure, je hurle, je les traite de tous les noms. Eux se tiennent là, comme des gosses qu'on aurait surpris à voler des biscuits.
Accablée, je remets mes chaussures, j'attrape mon sac et je sors.
***
Je rentre une heure plus tard. L'appartement est vide. Pas un mot, rien.
Je prends mon téléphone que j'avais oublié dans la précipitation. Il a laissé un message vocal.
"June... Écoute... je ne sais pas quoi te dire. C'est arrivé, c'est tout. Je ne voulais pas que tu l'apprennes comme ça....Je vais partir vivre chez Johanna quelques temps. Il faut qu'on prenne du recul et ensuite on pourra décider ce qu'on fait. Je t'appelle bientôt."
***
Une semaine plus tard, ils sont là, tous les deux, dans mon salon. Ils se tiennent la main. Ils sont assis côte à côte et me disent des paroles à la con du style: "On n'a jamais voulu te faire de mal. Ça nous est arrivé sans prévenir.".
Ils m'avouent tout de même qu'ils se voient en secret depuis 3 mois. "On est tombés amoureux".
Quelle belle bande d'enfoirés.
Je n'arrive même pas à les regarder dans les yeux. Ni mon connard de mari qui m'avait pourtant promis fidélité pour la vie. Ni ma connasse de sœur, celle qui était ma meilleure amie. Celle à qui je confiais nos petites histoires de couple et que je consolais quand nous étions petites et qu'elle avait fait un cauchemar.
Une semaine plus tard, je demande le divorce.
Qu'ils aillent au diable tous les deux.
***
June | Août, New York, USA
Après de longs mois d'une procédure interminable, ça y est, nous sommes enfin divorcés. Au début, je pensais que ça serait vite expédié.
J'ai joué la carte de la femme trompée pour avoir le droit de garder l'appartement dans lequel on vivait sur Central Park. Luc n'était pas d'accord. Mais mon avocat a été plus fort et il a vite capitulé.
Je suis passée par différentes phases. Ces derniers mois, ça a été les montagnes russes.
Un jour j'étais en colère et je leur en voulais à tous les deux. Un jour je repassais en boucle nos 7 années de mariage pour essayer de comprendre à quel moment j'avais fait quelque chose pour mériter ça.
Un jour j'avais envie de leur exploser la tronche. Le jour d'après je pleurais toutes les larmes de mon corps sur tout ce que j'avais perdu à cause de Luc et Johanna.
J'ai gardé l'appartement mais ça m'a coûté mon mariage avec celui que je pensais être l'amour de ma vie ainsi que ma relation avec ma petite sœur, ma meilleure amie.
Je n'ai jamais eu beaucoup d'amis. Mais désormais je n'ai plus personne. Mon monde tournait autour de ces deux là et ils sont partis. J'ai toujours été là pour les autres, et maintenant, je me retrouve seule.
Aujourd'hui on a signé les derniers papiers et le divorce est officiel. C'est une nouvelle étape de ma vie qui commence.
Alors j'ai pris une décision: à partir de maintenant, ce sera moi en premier.
Puisque tout le monde semble ne se soucier que de ses désirs et de sa petite personne, il est temps que j'en fasse autant. Dorénavant, je me consacrerai avant tout à mon bonheur.
Moi aussi j'ai des désirs. J'ai même toute une liste de fantasmes inavouables, d'expériences sexuelles excitantes dont j'ai rêvé parfois la nuit et que je refoulais parce que j'étais mariée et fidèle.
Mais ça, c'était avant.
Maintenant que je suis libre, j'ai pris une décision.
Je vais laisser libre cours à mes désirs.
Et je vais trouver quelqu'un pour les assouvir avec moi, quelqu'un qui s'occupera de moi.
Je vais me trouver un Dominant.
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La liste de mes envies
ChickLitAprès avoir découvert que son mari la trompait avec sa soeur, June prend une décision radicale: désormais, elle ne se consacrera qu'à son plaisir et à son bonheur à elle. Et elle sait ce qu'elle veut. Elle a une liste, une liste spéciale de toutes...