La liste de mes envies

Chapitre 24

Scott | Janvier, New York, USA

Je n'ai jamais cru en Dieu, en l'Univers, au Destin et en toutes ces conneries. Mais là, je ne peux pas m'empêcher de penser qu'il y a quelqu'un, quelque part, qui se fout de ma gueule.

Voilà des semaines que je fais tout pour l'oublier. Et au moment où je commence enfin à penser à autre chose, je la retrouve à un rendez vous galant avec mon meilleur ami ?

Si c'est une blague, elle ne me fait pas rire.

Est-ce que c'est elle qui l'a fait exprès ? Elle veut se venger de ce que je lui ai fait ?

Non, c'est peu probable. June n'est pas une mauvaise personne.

Elle ne se servirait pas de Jake pour m'atteindre, surtout connaissant son passé avec sa sœur et son ex-mari.

Et puis, elle avait l'air vraiment surprise lorsqu'elle m'a vu au restaurant. Elle a essayé de faire comme si de rien n'était mais je connais son corps et ses réactions.

Elle m'a demandé de passer chez elle en fin de matinée pour qu'on discute. Honnêtement, ça ne m'arrange pas. J'ai d'autres chats à fouetter, notamment des derniers détails à gérer pour l'ouverture du restaurant de Los Angeles dans 3 semaines.

Mais je préfère tirer toute cette histoire au clair au plus vite.

Elle porte un bas de jogging et un sweat à capuche. Avant, quand je venais la voir, elle était toujours apprêtée. Est-ce une tentative pour se rendre moins désirable et me repousser ?

Si oui, c'est totalement raté. J'aurais envie de la baiser même si elle portait un sac à patates.

Elle me fait entrer et me propose un verre, que j'accepte. Je vais en avoir besoin.

Je la regarde se mettre sur la pointe des pieds pour attraper un verre dans son placard. Son sweat se soulève dévoilant sa taille et son ventre.

Je me rappelle de la sensation de sa peau sous mes doigts, l'odeur de noix de coco qu'elle dégage et le gémissement qu'elle échappait lorsque je posais mes lèvres sur elle.

Ma queue tressaille dans mon pantalon mais je fais tout pour l'ignorer et rester concentré.

— Tu as l'air d'aller bien, je lui dis en tentant d'engager la conversation de manière anodine

— Je vais bien. Et toi ? Comment ça va ? Ton restaurant de LA va bientôt ouvrir non ?

— Oui, ce n'est plus que l'histoire de 2 à 3 semaines. C'est beaucoup de travail et je fais de plus en plus souvent l'aller retour mais c'est satisfaisant.

— Je suis contente pour toi.

Un silence s'installe. Je suis installé au bar de sa cuisine et elle nous a servi deux verres mais elle ne me rejoint pas. Elle reste debout de l'autre côté du comptoir.

Elle maintient de la distance entre nous comme si elle ne se faisait pas confiance quand nous sommes tous les deux.

— J'ai été surpris de te voir hier soir, je finis par lâcher.

— Moi aussi. Je ne savais pas que ce restaurant était le tien. Et je ne savais pas que Jake et toi...

— Sommes amis. Je ne t'ai jamais parlé de lui parce que... je n'en voyais pas l'intérêt. Et lui m'avait parlé de toi mais sans jamais prononcer ton nom. J'étais... sur le cul quand je t'ai vue avec lui.

— Eh ben, tu es plus doué que moi pour cacher tes émotions. Je comprends pourquoi tu es si doué au poker.

Sa remarque me fait sourire. Nos discussions me manquent.