14

227 10 0
                                    

Comme je l'avais dis, j'avais continué de dormir dans ma chambre, au plus grand plaisir de Minerva que je ne voyais presque plus qu'à cette occasion.
- Tu sais quand j'y pense, je n'arrive pas à comprendre pourquoi toute cette histoire avec Jedusor m'avait tant contrarié, dit-elle en pliant des vêtements sur son lit.
- Je pense que c'était aussi à côté du comportement que j'ai au, répondis-je sincère.
- Le principale c'est que tout soit rentré dans l'ordre, fit Minera dans un soupire de satisfaction. J'aimerais bien que tu me parles de lui, ajouta-t-elle.
- Que veux-tu savoir ? Demandai-je crispée en me demandant ce que j'allais bien pouvoir inventer sur notre relation.
- Il parait qu'il y a deux semaines, il t'a pris dans ses bras devant tout le monde dans le couloir ! C'est vrai ?
- Oui c'est vrai, admis-je. Mais les marques d'attention en public de sont pas sa tasse de thé. C'était une exception ce jour-là.
- Donc c'est lui qui tient à rester discret ? Enfin je veux dire, tout le monde est au courant pour vous de toute façon...
- Tu crois que les professeurs aussi ? La coupai-je inquiète.
- Tout de même, je ne pense pas ! S'exclama Minerva en riant.
Pendant un moment je me surpris à imaginer ce qu'il se serait passé si j'avais accepté de dormir dans le chambre de Tom. Est-ce les professeurs auraient été au courant ? Qu'auraient-ils dit ?! Après tout ce n'était pas le genre de chose autorisée à Poudlard.
- A quoi tu penses ? S'enquit Petrova en s'essayant sur son lit pour me faire face.
- A Tom. Et à ma chambre aussi.
- Vous n'avez quand même couché ensemble ici ?! N'est-ce pas ? Fit Minerva en ouvrant de grands yeux ronds.
- Non non, nous n'avons rien fait de tel et d'ailleurs nous ne comptons pas exercer ce genre de pratique.
- Ce genre de pratique est naturelle, fit remarquer Minerva surprise par ce que je venais de dire.
- Et c'est toi qui dis ça ? M'exclamai-je en riant.
Elle me répondit par une grimace exaspérée.
- Ce que je veux dire, c'est que cela nous arrivera bien un jour. Mais du coup, explique-moi pourquoi tu pensais à Tom et à ta chambre en même temps ?
- Il m'avait proposé de venir dans sa chambre, avouai-je alors.
- Ce soit ? S'enquit-elle.
- Non, pour m'y installer.
Je crus que Minerva allait s'étouffer.
- Par Merlin ! Mais c'est encore plus sérieux que l'acte sexuel en lui-même !
- Non d'un Hippogriffe ! Ai-je bien entendu Minerva parler « d'acte sexuel » ?! S'exclama Hector mort de rire en s'arrêtant face à la porte ouverte de notre chambre.
Il marqua en temps d'arrêt en me voyant.
- Si tu pouvais éviter d'écouter les conversations de tout le monde ! Lui reprocha Minerva avec humeur.
- Attends, mais tu couches avec Jedusor ? Me demanda-t-il effaré.
- Non, je ne couche pas avec lui, répliquai-je agacé. Je parlai de Clément qui m'avait trompé avec Violette ! Tu as peut-être un commentaire à faire à ce sujet étant donné que tu étais au courant ?
Hector disparu aussitôt mal à l'aise.
- Je suis impressionnée, me fit remarquer Minerva. Tu vas finir par exceller dans l'art de conserver un secret.
Je lui adressai un sourire, mais j'eu l'impression qu'il était peu convainquant. Minerva était loin d'imaginer que j'étais au contraire devenue une parfaite menteuse.
La nuit tomba et vite nous ne tardâmes pas à nous glisser sous nos draps au même titre que les autres filles de la chambre qui avaient finis par nous rejoindre. Cependant, je ne parvenais pas à m'endormir, mon esprit ne cessait de penser à Tom et à ce qu'il se serait passé si j'avais accepté d'élire domicile dans sa chambre. Aurait-il eu un nouveau geste affectif à mon encontre ? Car comme me l'avait si bien rappelé Minerva, la dernière fois qu'il m'avait touché, c'était dans ce couloir et cela datait de déjà deux semaines. M'aurait-il pris dans ses bras pour s'endormir ? Penser à Tom de cette manière m'effrayait, pourtant je ne parvenais pas à m'en empêcher. Je ne sortais pas avec lui, il avait été clair là-dessus, nous étions seulement des amis. Même si ses agissements pouvaient parfois indiquer le contraire, je savais très bien qu'il ne s'intéresserait jamais à moi de cette manière, ni à aucune autre fille d'ailleurs. Cela ne lui ressemblait pas, Tom n'était pas fait pour avoir de relation de ce genre. Le changement provenait donc de moi, uniquement de moi. Comment avais-je pu changer d'avis à son sujet en si peu de temps ?
Les minutes défilèrent et je ne parvins toujours pas à quitter Tom de mes pensés, si bien que finalement, je sortis de mon lit silencieusement, attrapai une robe de chambre et sortis de la pièce, puis de ma salle commune.
Je marchai silencieusement dans les couloirs déserts du château, à l'affut du moindre bruit et prête à courir si jamais je me faisais prendre. Une fois devant l'entrée de la salle commune des Serpentard, je me rendis cependant compte de quelque chose de primordiale. Je ne connaissais pas leur mot de passe.
- Je savais que tu viendrais, fit une voix qui s'éleva de la pénombre.
Tom finit par apparaître en marchant gracieusement jusqu'à moi.
- Du moins j'espérais que tu finirais par changer d'avis, ajouta-t-il. Dragon , déclara-t-il d'une voix forte laissant le passage s'ouvrir.
Nous entrâmes silencieusement, mais Tom n'avança pas tout de suite jusqu'à sa chambre. Il s'immobilisa pour se retourner vers moi.
- Tu connais le mot de passe maintenant, ce qui veut dire que je te fais entièrement confiance.
J'acquiesçai d'un sourire timide et il m'attrapa délicatement la main pour me conduire jusqu'à sa chambre. La pièce semblait avoir quelque peu changé. Après quelques secondes d'inspection je remarquai qu'il y avait un deuxième bureau collé à celui de Tom, ainsi qu'une penderie deux fois plus grande que celle d'origine.
- J'ai aménagé la chambre pour toi, m'expliqua-t-il. Ainsi, lorsque tu seras totalement prête. Tu auras ton propre bureau et de la place pour tes vêtements et tes autres affaires.
- Merci, ne trouvai-je qu'à répondre tant j'étais surprise par tant d'attention de sa part.
- On se couche ? Nous commençons tôt demain et il est déjà tard, dit-il en consultant l'horloge au dessus de sa porte de chambre.
Je m'installai alors dans son lit, d'une manière presque mécanique tant je trouvai l'instant étrange. Cela ne ressemblait pas aux autres fois où j'étais restée dormir. Cette fois-ci l'ambiance semblait lourde et étouffante. Mon corps le ressentait avec tant d'intensité que j'en tremblais. J'entendis Tom bailler lorsqu'il se glissa à son tour sous les draps et il me souhaita une bonne nuit. Cependant, même après dix minutes de silence, je ne parvins pas à m'endormir. Il m'attirait à un tel point que c'en était douloureux. J'avais besoin de le toucher, ne serait-ce que poser ma main sur son épaule. Mais c'était Tom... Tom Jedusor et lui, on ne le touchait pas. A la limite on attendait qu'il fasse un pas vers nous, mais c'était tout.
Plus les minutes passaient et plus sa présence m'obsédait littéralement, j'avais l'impression d'être torturé. Venir le rejoindre avait été une très une mauvaise manœuvre. Alors que l'idée de sortir du lit, pour stopper cette souffrance, s'insinua dans mon esprit, je sentis Tom passer un bras autour de ma taille pour me serrer contre lui. Je n'osai pas faire le moindre mouvement de peur que tout s'arrête. Il bougea de nouveau pour davantage me tirer vers lui et ainsi me forcer à venir poser ma tête sur son torse tandis que sa main restait fortement ancrée sur ma hanche.

J'étais venu m'installer officiellement dans la chambre de Tom dès le lendemain. Je passais donc à présent le plus clair de mon temps avec lui, tout en conservant un bon rapport amical avec Minerva à côté de qui je m'essayais toujours en cours.
Une nouvelle semaine était déjà passé et nous ne pouvions qu'être encore plus proche avec Tom, sans pour autant aller jusqu'à s'embrasser. J'en mourrais d'envie, mais je savais que cela n'arriverait sûrement pas. D'ailleurs ce n'était pas si important en fin de compte, nous étions proches à notre façon et tout ce qui m'importait était de l'avoir près de moi. Après tout, c'était moi qui dormais dans sa chambre, c'était moi qu'il avait préféré à toutes les autres.

Le dimanche soir, alors que je rentrai dans ce qui était à présent « notre chambre », Tom était debout près de son bureau, un sourire étrange accroché aux lèvres.
- Que se passe-t-il ? Lui demandai-je en posant mes affaires sur mon propre bureau.
- Tu es prête, déclara-t-il d'un ton solennel.
J'écarquillai les yeux sans pour autant oser me réjouir. Etait-ce vrai ? Etais-je réellement prête ? En était-il sûr ? Il insista du regard et cette fois-ci je me mis à sautiller sur place, tant la joie était grande. Nous y étions ! J'allais retrouver mon frère !
- Ne t'emballe pas non plus, m'arrêta-t-il cependant. Je ne me le pardonnerais pas s'il t'arrivait quelque chose. Du coup, j'aimerais d'abord récupérer un objet pour te protéger.
- Quoi ? M'exclamai-je furieuse. On est d'accord Tom ! Dès que j'étais prête on partirait en Roumanie !
Tom m'attira contre son torse dans un geste protecteur.
- Je ne veux pas qu'il t'arrive quoi que ce soit, c'est pourquoi je veux récupérer la pierre philosophale.
Je lui adressai un regard ahuri. Il ne plaisantait visiblement pas. Jamais nous n'arriverions à mettre la main dessus ! C'était certainement l'objet le plus protégé au monde ! Cependant, Tom n'ajouta rien, continuant de me serrer contre lui comme si j'étais une pauvre petite créature fragile.

Défaut de mémoire Où les histoires vivent. Découvrez maintenant