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J'avais laissé tout le monde derrière moi dans le parc et je descendais à présent les escaliers qui menaient aux cachots. Ainsi la fille Wesaley avait accepté ... Pas que j'avais du mal à y croire, mais tout de même. Lorsque j'arrivai face à la cellule qui la détenait, elle se redressa aussitôt effrayée.
J'adorai ce spectacle qui se donnait à moi constamment. J'avais tant rêvé depuis tout petit de me faire respecter de cette manière et c'était chose faite depuis tellement d'années ...
- Aurais-tu oublié la politesse ? Lui lançai-je d'une voix glaciale. Sache que je suis ton maître à présent et que tu me dois obéissance et respect. Incline-toi.
La fille resta cependant pétrifiée face à moi. Je sentis une nouvelle colère monter en moi et j'ouvris la porte du cachot d'un coup sec à l'aide de ma baguette. Je la pointai alors sur elle, d'un air menaçant. Elle sembla alors se reprendre et se pencha doucement en avant.
- ENDOLORIS ! Hurlai-je à son encontre.
Amie d'Hermione ou non, il fallait qu'elle comprenne qui j'étais et qu'elle me respecte. Elle avait été trop lente et puis je ne voulais pas qu'elle se fasse d'illusion, elle serait traitée comme les autres.
- Tom ! S'écria soudain la voix de celle que je ne connaissais que trop bien.
J'abaissai alors ma baguette agacé et regardai Hermione se jeter sur la gamine qui était tombée par terre sous le poids de la souffrance.
- Dis-moi que je rêve, ajouta-t-elle en me lançant le regard noir dont elle avait le secret.
Je ne répondis rien. Que pouvais-je bien lui répondre d'ailleurs ? Elle ne pouvait pas comprendre que j'avais été obligé. Je ne pouvais pas prendre le risque de paraître faible ou miséricordieux. Ce fut donc sans un regard pour Hermione, ni sans un mot que je remontai les escaliers du cachot pour en sortir. Je sortis jusqu'à dehors pour trouver le fils Zabini et lorsqu'ils me virent, ils s'arrêtèrent tous de nouveau de s'entrainer.
- Zabini !
Ce dernier accouru dans ma direction et s'inclina respectueusement face à moi tout en murmurant un faible « maître ».
- Tu as intérêt à tenir la fille en laisse, si tu ne veux pas qu'elle meure. Hermione ne sera pas toujours là pour lui sauver la mise. Explique-lui les règles. Au moindre écart de sa part, c'est toi que je tiendrais pour responsable.
Le visage du gamin se décomposa, mais il hocha la tête.

Cela faisait à présent un bon moment que j'attendais Hermione dans notre chambre. J'avais l'impression qu'à force, j'allais finir par faire corps avec le fauteuil dans lequel je m'étais assis. Etait-elle encore avec cette gamine ? Comment avais-je pu laisser quelque chose de tel arriver d'ailleurs ! Une Weasley parmi nous, alors que sa famille faisait parti de l'Ordre ! C'était complètement irresponsable de ma part, mais Hermione avait paru si comblé par la nouvelle, si heureuse... Comment pouvais-je être si faible face à elle ! Je n'avais pas besoin de Weasley pour récupérer la pierre de résurrection, je serais parvenu à ouvrir le vif d'or d'une manière ou d'une autre ! Comment avais-je pu autoriser Hermione à me contrôler ainsi ? J'étais Lord Voldemort ! Le sorcier le plus puissant et le plus respecté du monde magique et pourtant... J'étais si faible face à elle. Non, ce n'était pas de la faiblesse d'aimer, mais cela en deviendrait une, si Hermione venait à disparaitre de nouveau.
Le soir où elle avait disparu, le soir où je l'avais cru morte, était encore parfaitement imprégné dans mon esprit. Je revoyais distinctement son corps tomber sur le sol froid du château. C'était là que je m'étais senti faible, seul, presque mort moi-même. Je savais que je ne parviendrais pas à survivre s'il lui arrivait de nouveau quelque chose. Mais après tout, elle était à présent immortel, je n'avais certainement rien à craindre. Cependant, Hermione restait un problème étant donné qu'elle ne savait pas rester à sa place. Comment pouvais-je diriger mes mangemorts, si je ne parvenais pas à faire en sorte qu'elle se tienne correctement ? Comment pouvais-je être crédible alors qu'elle intervenait trop souvent dans mes affaires ? Cela ne pouvait pas continuer ainsi.
Alors que je laissai tomber ma tête dans un profond soupire, la porte de ma chambre s'ouvrit à la volée. Hermione paraissait particulièrement énervée. Il fallait que je la teste ! Je devais savoir si elle serait toujours à mes côtés, quoi que je fasse. Je devais m'en assurer maintenant, c'était primordial. J'allais lui parler durement et si après ça elle partait, s'enfuyait, je lui donnerais deux semaines pour revenir. Si elle revenait, j'aurais gagné. Je saurais alors qu'elle serait complètement mienne quoi que je fasse. Mais si elle ne revenait pas ?...
- Tu as été longue, lui signalai-je alors finalement.
- Pourquoi as-tu lancé un doloris sur Ginny ? Qu'est-ce qu'il t'a prit ?!
- Elle doit savoir à qui elle a à faire. J'ai demandé à Zabini de lui apprendre la politesse et le devoir qu'elle a envers moi. Mais si elle fait un autre pas de travers, tu ne m'empêcheras pas de la punir, déclarai-je d'une voix calme.
- Si, je t'en empêcherais, me contredit-elle.
- Je ne t'écouterais pas. Qu'est-ce que tu crois ?! M'exclamai-je en me levant du fauteuil. Je suis le sorcier le plus puissance, que peux-tu contre moi Hermione ? J'ai des années et des années d'expérience de plus que toi, tu ne fais pas le poids.
- C'est ma meilleure amie ! Si tu m'aimes tu m'écouteras, insista Hermione qui semblait cependant perdre sa contenance.
- Je t'aime mais cela ne m'empêche pas savoir quel es ton devoir. Tu ne t'imposeras plus entre moi et mes décisions.
- Je t'interdis de toucher à Ginny, dit-elle en soutenant mon regard.
- Je fais ce que je veux ici, je suis le maître ! Si je dois la tuer, je le ferais et personne ne m'en empêchera. Pas même toi.
Hermione recula d'un pas, en m'adressant un regard horrifié.
- Eh bien ce sera sans moi Tom.
Je m'approchai d'elle de quelques mètres. Je l'aimais tellement... C'était la seule personne qui comptait réellement à mes yeux et voilà que je faisais en sorte qu'elle s'en aille, moi qui m'étais promis de ne plus jamais la quitter ! Et si elle ne revenait pas ? Non elle reviendrait ! Je le savais.
- Adieu Tom, fit-elle d'une voix froide avant de se téléporter.

La chambre était vide, froide et sombre. Je sentis une douleur foudroyante à l'intérieur de ma poitrine. Se pouvait-il que son départ me touche à ce point ? Après tout, elle allait revenir. Je savais qu'elle reviendrait et tout irait bien. Nous nous aimerons comme avant et elle me laissera m'occuper seul de mes affaires.

J'avais donné l'ordre à Bellatrix de sortir la fille des cachots et de la confier à Zabini. Hermione avait beau la détester et j'avais beau moi-même lui en vouloir pour ne pas avoir reconnu Hermione, je ne pouvais pas me séparer d'elle. Elle était mon meilleur mangemort, elle avait toujours été la meilleure. Après tout, c'était elle qui avait eu l'excellente initiative de tuer Sirius Black, affaiblissant terriblement Potter.
- Maître...
Bellatrix s'avança lentement vers moi, pour me rejoindre dans le petit salon.
- Cette gamine a bien besoin de leçon, poursuivit-elle. J'ai dû utiliser le sortilège Doloris deux fois pour qu'elle s'exécute rapidement.
- C'est bien Bellatrix, il y en a au moins une qui fait bien son travail ici.
Elle sembla se gonflé de fierté. Je lui fis cependant signe de s'en aller, d'un bref geste de la main. Je l'avais félicité, mais il ne fallait pas qu'elle s'attende à plus de considération de ma part. Et puis, qu'avaient-ils tous à traîner comme ça autour de moi alors qu'il y avait tant à faire !

Lorsque je me couchai, je visualisai l'avenir parfait qui se rapprochait de plus en plus. Bientôt, je serais tout puissant et Hermione serait à mes côtés, comme nous l'avions prévu depuis toujours.

Je marchai sur la route pavé du chemin de traverse. Je ne me cachais pas car tout le monde se prosternait sur mon passage. J'étais le maître et tout le monde était enfin sous mes ordres. Le ministère était à mes pieds et les ignobles sangs de bourbes morts. Alors que je poursuivais ma route, une chevelure châtain passa brièvement devant moi pour disparaître à l'angle de la rue. Etait-il possible qu'Hermione ne m'ait pas vu ? Quand je tournai à mon tour dans la rue perpendiculaire, un spectacle affreux rencontra mon regard. Hermione était bien là, mais elle n'était pas seule. Elle avait ses mains liées à celle d'une jeune blond qui me paraissait étrangement familier. Ils s'approchèrent finalement et scellèrent leurs lèvres dans un tendre baiser. Clément ! C'était Clément ! L'ancien petit ami d'Hermione à Poudlard.

Je me réveillai en sueur, le cœur battant. Je devais trouver ce Clément et le tuer ! Là était ma prochaine tâche. Bien que mon cauchemar ne soit évidemment pas réel, je ne pouvais prendre le risque qu'Hermione le recroise un jour. Je ne pourrais pas supporter de la voir ne serait-ce que poser un bref regard sur lui.

Défaut de mémoire Où les histoires vivent. Découvrez maintenant