34

198 6 2
                                    

Comment c'est de redevenir jeune ? Demandai-je à Tom alors que nous sortions tous les deux de notre chambre.
- C'est étrange, avoua-t-il. Je me sens beaucoup plus fort, plus en forme, plus moi-même en fait.
Je me contentai d'un sourire comme seule réponse et le suivis jusqu'à la salle à manger. Il n'y avait pas grand monde. Drago était là, ainsi que Lucius qui lisait la gazette du sorcier. Pansy était là aussi, ainsi que d'autres mangemorts donc je ne connaissais pas le nom et dont je me fichais royalement. Ils saluèrent Tom comme leur roi et me regardèrent ne sachant pas trop comment se comporter.
- Vous pouvez toujours m'appeler Hermione, leur lançai-je alors.
Tom se retourna vivement vers moi.
- Je préfère qu'on m'appelle par mon prénom, j'ai le droit non ? Lui dis-je en craignant tout de même sa réaction.
Il soupira, leva les yeux au ciel et s'installa à sa place habituelle, à côté de moi. Je constatai avec bonheur qu'il buvait toujours du jus d'orange le matin, il était vraiment resté le même au fond.
La porte s'ouvrit soudain à la volée et une Bellatrix totalement décoiffée apparue.
- Désolée de vous déranger maître, mais nous avons un problème en bas avec la ...
- J'arrive, la coupa cependant Tom en se levant immédiatement.
Je lançai un regard interrogatif à celui-ci, mais il ne me répondit pas et sortit de la salle à manger, Bellatrix sur ses talons. Je regardai un à un ceux qui étaient toujours à table.
- Qu'est ce qu'il se passe ? Demandai-je alors.
- C'est la fille Weasley je pense, répondit Drago.
- Pardon ?
Il ne répondit pas, me fixant intrigué.
- Tu parles de Ginny ? Insistai-je.
- Bah oui... répondit Drago mal à l'aise ne comprenant pas le problème.
- Elle est ici ?! M'exclamai-je d'une voix plus aiguë que prévu.
- Oui, dans les cachots.
- Mais depuis quand ? Demandai-je en me levant brusquement de table.
- Depuis hier, ils l'ont ramené quand ils sont tous rentrés.
Je lançai un regard alarmé à toute la table, attendant que quelqu'un contredise Drago, mais non, personne n'ajouta quoi que ce soit.
- Ginny est en bas ? Dans les cachots depuis hier ? Insistai-je sans réellement y croire.
- Oui, répondit Drago encore plus mal à l'aise. Tu ne le savais pas ?
- Non, répliquai-je sèchement. Tom s'est bien gardé de me le dire !
Je sortis dans un coup de vent de la salle à manger et marchai d'un pas rapide jusqu'à la porte menant aux cachots. Je descendis les escaliers presque en courant et avançai jusqu'à trouver le menteur. Ce fut cependant la voix de Bellatrix que j'entendis en premier.
- Elle ne veut rien dire, cracha-t-elle. Traite à son sang !
- Oh mais elle va parler, bien sur qu'elle va parler, murmura Tom d'une voix effrayante.
Si je ne le connaissais pas aussi bien, il m'aurait fait peur.
- Hermione ! S'exclama-t-il lorsqu'il m'aperçu.
Je lui lançai mon plus beau regard noir.
- Remonte Bellatrix, je n'ai plus besoin de toi.
Cette dernière suivit l'ordre de son maître à la perfection et s'en alla au pas de course. Je ne lui adressai pas le moindre regard quand elle passa à côté de moi et me contentai de fixer Tom méchamment.
- Tu n'aurais pas oublié de me le dire par hasard ? Lui lançai-je d'une voix froide.
- Te dire quoi ? Demanda-t-il en s'approchant de moi.
- A ton avis ! Criai-je presque.
- Hermione ? Murmura soudain une petite voix.
- Je suis heureux de constater que tu as toujours l'usage de la parole, siffla Tom entre ses dents à l'adresse de la captive.
- Oui Ginny je suis là ! Répondis-je en m'approchant des barreaux de la porte.
- Écarte-toi Hermione, me lança cependant Tom d'une voix autoritaire.
- Non Tom ! Tu ne m'as même pas dit qu'elle était ici !
- Tu n'as pas à me parler comme ça, cracha-t-il. Je suis Lord Voldemort ! Ne l'oublie pas.
Je me retournai effarée vers lui. Avait-il vraiment osé dire ça ? Il posa alors une main sur mon épaule et m'approcha de lui.
- J'ai un rôle à tenir Hermione, me murmura-t-il.
- Pfff ! Il n'y a aucun mangemorts à impressionner ici, qu'est ce que cela peut te faire.
Tom me lança un regard noir comme pour m'inciter à baisser le son de ma voix.
- Ginny se contre fiche de la manière avec laquelle tu t'adresses à moi, ajoutai-je.
- Hermione s'il te plait, ne complique pas les choses.
- Quand je t'ai demandé ce qu'il ce matin, je m'attendais à ce que tu me révèles ce genre de chose ! Dis-je en me tournant de nouveau en direction de la cellule qu'occupait Ginny.
Cette dernière était collée contre les barreaux, comme si elle essayait de passer sa tête au travers, pour mieux me voir. Je posai alors une main rassurante sur la sienne, mais elle se retira vivement.
- Je suis toujours ton amie Ginny, murmurai-je.
Elle ne se rapprocha cependant pas et je sentis Tom poser une main réconfortante sur mon épaule tout en se collant contre mon dos.
- Je sais que tu as fait ton choix Hermione, me murmura-t-il alors. Mais si je ne t'ai rien dit c'était pour t'éviter de souffrir inutilement. Tu ne peux rien faire pour elle. C'est notre ennemie, c'est ton ennemie maintenant, ajouta-t-il en caressant mes cheveux de sa main libre.
- Je veux rester seule avec elle.
- Je refuse.
- Je ne lui permettrais pas de s'échapper, insistai-je.
Il secoua la tête en signe de refus.
- Tom, c'est toi que j'ai choisis, tu le sais et je le sais, alors laisse-moi juste lui parler. Tu n'as qu'à rester à attendre en haut du cachot, si elle s'enfuit tu pourras la tuer.
J'entendis vaguement un gémissement de peur venant de la cellule.
- Je ne vais pas rester à attendre en haut du cachot ! S'exclama Tom. J'ai autre chose à faire.
- S'il te plait Tom, demandai-je d'une voix implorante en me retournant vers lui.
Je fis glisser ma main sur son torse. J'avais envie de pleurer mais me retins, je ne voulais pas paraître faible. Tom soupira, mais hocha finalement la tête.
- Pas longtemps, m'ordonna-t-il cependant.
Je me serrai alors contre lui tandis qu'il m'enlaçait de ses bras.
- Merci Tom, c'est important pour moi. Et ne t'inquiète pas, ajoutai-je en me rapprochant de son oreille, je t'aime.
Tom approcha mon visage du sien et me déposa un léger baiser sur les lèvres.
- Je t'aime aussi, chuchota-t-il.
Ce fut dans un mouvement de cape qu'il disparu me laissant seule avec mon amie. Je me rapprochai alors de nouveau de la cellule et collai mon visage contre les barreaux.
- Ca va Ginny ? Lui demandai-je.
Elle ne répondit pas, bien que me fixant intensément du regard.
- Je suppose que tu es déjà au courant, étant donné que tu n'es pas étonnée de me voir ici. Mais s'il te plait ne me juge pas aussi vite que les autres l'ont fait. Je l'aime, je l'ai toujours aimé. Tu ne peux pas me condamner aussi facilement.
Il n'y eut toujours aucune réponse.
- Pense à Harry, ne ferais-tu pas la même chose pour lui ? Ne le suivrai-tu pas dans tous ses choix, les bons comme les mauvais ? Pour amour pour lui !
Cette fois-ci je parvins à obtenir une réaction de sa part.
- Non justement, répondit-elle en se levant pour s'approcher quelque peut de moi.
- Comment ça non ? Demandai-je la voix tremblante.
- Je ne suivrais Harry nul part, parce que ce n'est pas lui.
- Que veux-tu dire par « ce n'est pas lui » ?
- Ce n'est pas mon grand amour et je le sais. Je ne l'aime pas autant qu'il est possible d'aimer, autant que tu aimes celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom.
Je l'a regardais stupéfaite. Où voulait-elle en venir?
- Je suis certaine qu'il y a une bonne raison pour que tu sois au près de lui, je suis certaine que nous avons tous loupé quelque chose, que le professeur Mc Gonnagall a loupé quelque chose. Je te connais, tu es restée quelqu'un de bon, je le sais. Et même si celui que tu aimes essayait de camoufler son comportement envers toi, je vois bien qu'il tient à toi plus que tout. Si tu me racontais ton histoire ?
- Ils ont déjà dû te la raconter.
- Ta version de l'histoire, corrigea-t-elle en s'approchant encore un peu plus de la porte qui nous séparait.
- L'histoire commence avec la mort de mon frère, répondis-je alors dans un grand soupir de tristesse.
- Ton frère ? Demanda-t-elle. Tu as un frère ?
- Merci de ne pas avoir "tu avais".
- Raconte-moi Hermione, murmura-t-elle.
- Il s'appelait Amaury. Il est mort à la fin de sa première année à Poudlard, alors que je terminai moi-même ma deuxième. Je n'ai jamais raconté cette histoire à personne tu sais Ginny, même Tom ne sait pas exactement ce qu'il lui est arrivé.
Elle m'encouragea à poursuivre, d'un simple regard.
- Aussi étrange que cela puisse être, il est mort à cause de la magie noire, cela s'est passé dans la forêt de Poudlard. Je savais ce qu'il se tramait mais je ne suis pas arrivée à temps... Il a poussé son dernier soupir dans mes bras. Sa mort m'a beaucoup affecté et jusqu'à ma dernière année de cours je n'ai pensé qu'à une chose, le faire revivre, déclarai-je.
J'essuyai vivement une larme qui coulait le long de ma joue.
- Tu as réussi ? Demanda Ginny d'une voix tremblante.
- Je n'avais jamais apprécié Tom, jusqu'à ma dernière année. Je savais quel côté de la magie l'intéressait et comment pouvais-je me lier à quelqu'un qui exerçait ce qui avait tué mon frère ! Cependant il s'intéressait à moi, ou du moins à ma magie. J'étais déjà la meilleure élève de Poudlard, au même titre que Tom. Mais un jour il m'a dit qu'à nous deux nous pourrions ramener mon frère, que si nous unissions nos forces nous serions assez puissant pour le faire revivre.
- Et tu l'as écouté ?
- J'ai finis par le faire, oui. Nous avons alors commencé à passer beaucoup de temps ensemble, je ne voyais plus mes autres amis, j'avais même emménagé dans sa chambre. Il m'avait apprit à maîtriser la magie noire dans le but de pouvoir m'emparer de la pierre de résurrection.
- Mais bien sur ! S'exclama Ginny. C'est toi qui l'a prise à Harry n'est-ce pas ?
- Oui et j'en suis désolée. Mais laisse-moi continuer.
Ginny acquiesça d'un signe de tête.
- Tom savait que cette pierre était très protégée et qu'il me faudrait exceller dans tous les domaines, surtout dans celui de la magie noire pour m'en emparer. Cependant quand je suis arrivée à son niveau, nous nous étions considérablement approchés. Nous nous aimions et il n'a pas voulu que je mette ma vie en danger. Il nous fallait alors une autre pierre avant de récupérer celle qu'il fallait pour mon frère. Une pierre qui une fois entre nos mains nous permettrait de ne plus rien craindre, d'être immortel.
- La pierre philosophale, déclara Ginny. Mc Gonnagall nous a dit que tu avais essayé de t'en emparer, mais elle pensait que c'était juste pour être plus puissante.
- Elle se trompait... Tom et moi sommes donc partis un matin pour la récupérer. Elle était bien sûr très bien gardée, mais nous étions très puissants. Cependant nous étions surveillés, et entre autre par Minerva elle-même. C'est elle qui nous a dénoncés et c'est là que le grand-père d'Harry m'a tué. Enfin il a essayé et Tom m'a lancé un sort qu'il n'était même pas sur de maîtriser, dans un dernier espoir de me sauver. Ne me déteste pas Ginny, il faut que tu comprennes... Tout ça c'était pour mon frère, uniquement pour lui. Peut-être que Tom avait certaines ambitions, je n'en sais rien. Mais moi, je voulais juste retrouver mon frère. Ne me condamne pas trop vite. Je ne t'en demanderais pas autant pour Tom, car il a fait des choses affreuses quand je n'étais plus là, mais sa transformation a été dû à ma mort, il me croyait morte et son seul réconfort était de me venger. Essaye de comprendre Ginny, la suppliai-je presque.
- Je te comprends Hermione, je comprends tout, même si je ne suis pas en accord avec celui que tu aimes, Harry n'y est pour rien !
- Je le sais, je le sais bien. Tom n'a pas à le condamner pour un crime qu'il n'a pas commit.
- Je te comprends tout de même, répéta Ginny. Tu as trouvé le grand amour et tu n'as pas eu la lâcheté de le laisser partir. Tu es restée auprès de lui quelque soit ses choix. J'aurais aimé pouvoir en faire autant.
- Qu'est ce que tu veux dire par là ? Demandai-je en fronçant les sourcils.
- J'ai connu l'amour, celui que tu connais avec Voldemort...Dit-elle en grimaçant face au nom qu'elle osait employer. Et ce n'est pas Harry.
- Qui était-ce ? Demandai-je.
- Nous n'avions rien en commun Hermione, cela te surprendrait surement autant que cela me surprend encore, mais je sais que c'était lui et que je l'ai laissé partir. Notre différence m'a fait peur. Alors que toi non, tu lui es restée fidèle après tout ce temps.
- J'espère que tu me pardonneras un jour.
- Je te pardonne Hermione, même si je ne pardonne pas à celui que tu aimes. Après tout, si les autres avaient compris, si tu avais leurs avais simplement expliqué ce qui te motivait... Pourquoi n'as-tu pas dit à Mc Gonnagall que c'était pour ton frère ? Pourquoi ne pas avoir tout expliqué ? C'était pourtant ta meilleure amie à l'époque non ?
- Parce que pour le faire revivre je devais faire appel à la magie noire, n'oublies pas que faire revenir un mort est contraire à la nature des choses. Pendant les années qui suivirent la mort de mon frère je ne vivais plus, je ne faisais que survivre. En réalité, Tom m'a sauvé, je n'étais plus seule grâce à lui, il était là.
Ginny et moi restâmes silencieuses quelques secondes jusqu'à ce que je reprenne.
- Et toi qui est-ce ? Tu ne m'en as jamais parlé.
- A mon tour alors, de te demander de me pardonner pour n'avoir rien dit, mais je pensais que tu n'aurais pas compris, personne n'aurait compris notre amour, d'autant plus Ron.
Un grand claquement porte nous interrompis, suivit de pas qui se rapprochèrent rapidement. Je soupirai d'agacement en voyant qui venait de nous rejoindre.
- Qu'est ce que tu veux Drago ? Sifflai-je alors.
- Le maître m'a envoyé m'assurer que tout se passait bien.
- Eh bien tu peux constater que tout se passe bien en effet, répondis-je froidement. Tu peux remonter ! Qu'est ce que tu attends, je n'ai pas ...
Ma phrase resta suspendu dans les airs. Mon regard passa de Drago à Ginny plusieurs fois. Ils se fixaient silencieusement droit dans les yeux.
- Non mais dites-moi que c'est une blague ?! M'exclamai-je alors en les regardant effarée. Dites-moi que c'est une blague !
Cependant, aucun d'eux ne répondirent. Ils se contentèrent de se regarder comme si je n'étais pas là.

Défaut de mémoire Où les histoires vivent. Découvrez maintenant