Alors que j'écoutais le discours qui allait enfin nous unir, Tom et moi, je jetai un bref coup d'œil en direction de Ginny. Elle tenait fermement la main de Blaise dans la sienne et affichait un sourire rayonnant. Juste derrière elle, se trouvait Merope qui avait finalement décidé de s'avancer plus près. Comment Tom avait-il fait pour ne pas la voir ? Etait-il trop absorbé parce qu'il se passait ? Etait-ce moi qui n'étais au contraire pas assez concentré sur notre union ? Je replongeai aussitôt mon regard dans celui de Tom, cependant il ne me regardait pas. Il fixait sa mère qu'il avait finalement vue. Peut-être était-ce à cause du propre intérêt que je lui avais porté quelques secondes plus tôt. J'observai leur échange silencieux en resserrant ma main dans celle de Tom, comme pour lui intimer de se détendre. Il continua cependant de froncer les sourcils tandis que sa mère lui accordait un regard remplit d'amour et de fierté. Peu à peu, le visage de Tom se décrispa.
- Elle t'aime, lui soufflai-je à mis voix.
- Je savais que tu ne pourrais pas te retenir de la faire venir, me répondit-il d'une voix cependant douce.
- Tu ne m'en veux pas ?
Il ne répondit pas. Au lieu de ça, il se tourna une nouvelle fois vers sa mère et lui adressa un faible sourire. J'étais certaine que Merope, tout comme moi, savait que c'était plus que ce qu'elle n'aurait pu jamais espérer de la part de Tom. C'était déjà une grande avancée. Je voulus glisser un nouveau mot à Tom, mais la personne en face de nous, essayant de célébrer notre union, me lança un regard sévère. Je n'avais visiblement pas le droit de parler alors que c'état mon propre mariage. Cependant, ce qu'il ne savait pas, c'est que je n'avais pas besoin de parler pour communiquer avec Tom. J'ouvris alors mon esprit.
- Qu'est-ce qu'il se passe ? Me demanda aussitôt Tom.
- Je n'ai pas le droit de parler apparemment.
- J'ai également remarqué son regard désapprobateur.
- Tu te souviens lorsque tu m'as fais voir tes pensés concernant ta conversation avec Kingsley ?
- Comment pourrais-je l'oublier...
Le ministre de la magie avait à peine claqué notre porte d'entrée que Tom m'avait immédiatement fait revivre, à l'aide de ses souvenirs, la conversation qu'il avait eu avec lui. Je m'étais attendu à ce que Tom me fasse part des principaux points, mais non, il avait insisté pour que j'entende tout ce que j'avais loupé.
Le ministre de la magie se sentait davantage mal à l'aise, après le départ d'Hermione. Se retrouver seul avec l'ancien mage noir semblait le terroriser, même s'il tentait de ne pas le montrer.
- J'en ai marre de tourner autour du pot ! S'exclama soudain Kignsley. Je ne suis pas là pour parler de votre merveilleux et futur avenir, mais pour parler des conditions de mon approbation.
- Je vous écoute, répliqua Tom.
- Vous vous doutez bien que nous ne pouvons pas complètement fermer les yeux sur ce qu'il s'est passé durant toutes ces dernières années. Donc je dois vous avertir, vous serez constamment épiés et surveillés. Vos courriers seront tous lus sans exceptions. Nous devrons être au courant de qui vous voyez, quand et où. En clair, vous serez sous surveillance vingt-quatre sur vingt-quatre. Vous n'aurez pas non plus le droit d'exercer certains métiers. Par exemple tout poste au ministère est interdit, comme le fait d'être professeur ou encore médicomage. Nous vous ferons parvenir une liste plus précise.
- Avons-nous tout de même quelques droits ? Demanda Tom d'une voix grinçante.
- Nous n'auront pas le droit d'entrer dans votre château. Nous pourrons y contrôler votre présence et celle d'éventuels invités, mais ce sera tout. Il y aura aussi des alarmes concernant la pratique de la magie noire.
Lorsque j'avais ressortis la tête de la pensine, j'avais fixé Tom d'un air médusé. Le prix à payer pour notre liberté était trop élevé. Nous ne serions jamais libres en fin de compte. Quand j'avais levé les yeux vers Tom, ses mâchoires étaient demeurées serrées. « Je peux le tuer avant qu'il passe le portail » avait-il alors suggéré avec le plus grand sérieux. Cependant, nous n'avions rien fait et Tom ne s'était pas précipité à l'extérieur pour tuer le ministre de la magie.
