Lorsque je me réveillai, j'étais dans le lit d'une chambre que je ne connaissais pas. Une chambre dans les tons orangés. Alors que je me demandais ce que je faisais là, tout me revint rapidement en mémoire. Harry, Ron et moi avions été capturés ! Je me souvenais de l'étrange conversation que j'avais eu avec Voldemort, puis d'un sort qu'il avait lancé contre moi.
Alors que j'essayais tant bien que mal de me redresser dans mon lit, je m'aperçus que je n'étais pas seule dans la chambre. Il y avait un elfe de maison qui m'observait avec intérêt.
- Je vais prévenir le maître de votre réveil, dit-il.
Je voulus l'arrêter mais l'elfe avait déjà disparu. A peine quelques secondes après, on frappa à la porte de ma chambre. Je ne répondis pas et fixai la poignée de la porte bouger, puis s'ouvrir.
- Hermione ?
Je reconnus l'affreuse voix de Voldemort, puis il apparu. Je me cachai aussitôt sous la couverture, en me disant que ma réaction puérile ne me sauverait pas. J'entendis la porte se refermer et des pas s'approcher de moi.
- Je peux savoir ce que tu fais ? Fit la voix blasée du mage noir qui releva le haut de ma couverture pour me découvrir. Bonjour, ajouta-t-il en souriant.
Il était effrayant, d'autant plus avec ce sourire sur son visage qui le rendait encore plus hideux si c'était possible.
- Bellatrix mérite la mort, déclara-t-il en s'essayant sur le fauteuil près du lit. Elle a toujours été jalouse de toute façon, elle te détestait autant que je t'aimais.
Je m'étouffai silencieusement. Il était plus que clair qu'il faisait erreur sur la personne et l'entendre dire qu'il aimait quelqu'un était la plus ahurissante des découvertes. Il devait être en train de devenir fou, il n'y avait pas d'autres explications... Où alors quelqu'un lui avait lancé un très puissant sort de confusion. Mais qui aurait pu faire ça ? Pire ! Qui aurait pu y arriver ?
- Je suis presque certain qu'elle t'a reconnu, mais elle ne l'avouera jamais, poursuivit-il de mauvaise humeur. Elle devait penser que si elle t'annonçait comme une sang de bourbe je ne ferais pas attention à toi... Je la punirais Hermione, c'en en certain, elle n'avait pas le droit de te toucher !
Je restai totalement immobile, sans lui répondre, jusqu'à ce qu'il avance sa main vers la mienne. Comme la veille, ma main eu un recul instinctif, que je regrettai cependant presque aussitôt. Je ne devais pas mettre en colère le mage noir ! Ce n'était pas très intelligent de ma part, surtout si je voulais m'en sortir vivante.
- Désolée, dit-il de mauvaise humeur. Je sais que je dois te dégoûter par mon aspect, d'autant plus que tu ne te souviens visiblement pas de moi, mais tu ne pourras pas effacer l'attachement que j'ai eu et que j'aurais toujours pour toi. S'il te plait ! Essaye de te souvenir !
Je me mis à réfléchir à toute vitesse. J'étais face à Voldemort qui disait m'aimer. J'étais donc pour l'instant, en sécurité. Mais jusqu'à quand ? Jusqu'à ce qu'il reprenne ses esprits ? A ce moment là, sa colère serait terrible ! Il fallait que je joue le jeu pour avoir une possibilité de m'enfuir ! Il le fallait. Qu'avais-je à perdre après tout ?
- J'ai besoin de prendre l'air, dis-je.
Il se leva aussitôt du fauteuil dans lequel il s'était assis pour aller ouvrir la fenêtre.
- Je préférerais sortir dehors...
- Non, répondit-il fermement. Tu crois que je suis stupide ? Je ne te perdrais pas une seconde fois.
Il avait tout de suite compris mes intentions de fuite, mais ne semblait pas fâché pour autant. Il semblait comprendre ma peur face à lui. Jouer le jeu ne servait à rien en fin de compte, il ne me laisserait pas retrouver ma liberté tant que je ne me souviendrais pas de lui... Et comme je n'allais jamais me souvenir de lui... j'étais perdue. Prisonnière, le temps qu'il reprenne ses esprits.
- Tu n'es pas une sang de bourbe, m'expliqua-t-il en revenant près de moi. Tes parents avaient le sang pur. A présent tu vis chez des moldus en dehors de Poudlard c'est bien ça ?
Je hochai la tête, ne sachant pas quoi répondre d'autre.
- Je ne comprends pas comme cela a pu arriver ! Je ne comprends rien de toute façon. Nous devrions avoir le même âge et tu es si jeune... Nous nous sommes tout de même rencontré à Poudlard !
- A Poudlard ? Répétai-je incrédule devant l'étendue de sa folie.
Ne se rendait-il pas compte que tout ce qu'il disait était totalement incohérent ?
- Oui, j'avais une année de plus que toi, expliqua-t-il. On a dû modifier ta mémoire ou te faire remonter le temps... Je ne sais pas trop... Où alors c'est moi qui suit à l'origine de tout ça... Peut-être que c'est le sort que je t'ai lancé.
J'avais l'impression que ses propos étaient de plus en plus incohérents. Alors que je réfléchissais à une manière de me sortir de là, mon regard se posa sur la petite table de chevet sur laquelle était posée ma baguette magique. Elle avait été juste à côté de moi depuis le début ! Aurai-je le temps de l'attraper et de mettre hors d'état de nuire Voldemort ? Si un miracle faisait que j'y parvenais, arriverais-je à aller délivrer Harry et Ron, puis à sortir du manoir Malefoy ? Non... je ne pouvais pas le tuer, il fallait d'abord détruire les horcruxes avant de pouvoir m'en prendre à lui. Mais peut-être que je pouvais juste l'immobiliser le temps de m'enfuir ? Je pourrais partir seule pour aller chercher de l'aide ? Mais comment faire ? Lorsque je reposai mes yeux sur le mage noir, il ne me regardait plus. Il avait le regard plongé par la fenêtre ouverte de la chambre. C'était le moment ! Il fallait que j'essaye. J'attrapai alors ma baguette, mais il se retourna vers moi pile au moment où je la pointais sur lui. Le sortilège mourut dans ma gorge.
- Ce n'est pas ta vraie baguette, lâcha-t-il comme s'il ne s'était pas rendu compte que j'avais été à deux doigts de lui lancer un sort. Elle doit considérablement minimiser tes pouvoirs.
Surprise, j'inspectais la fameuse baguette avant de me ressaisir. Il était fou, il ne fallait pas que je m'attarde sur ce qu'il disait.
- J'avais espéré que tu parviennes à te souvenir de tout sans que j'ai besoin de faire quoi que ce soit...fit-il en soupirant. J'ai trouvé un sort pendant la nuit. C'est un sort dangereux bien sûr car il peut altérer ta mémoire, mais au point où on en est, je ne vois pas comment ça pourrait être pire.
Je me reculai contre le dossier du lit, effrayée. Si, cela pouvait être bien pire, car j'étais en réalité totalement seine d'esprit ! C'était lui qui était fou ! Par Merlin ! Et si à l'issu du sort qu'il me lançait je perdais la mémoire ? Si je devais aussi folle que lui ?
- Je vais te faire revivre ton passé, annonça-t-il.
- Non ! M'exclamai-je. Je vous en pris et si le sort fonctionne mal, si je...
- Cela ne pourra pas être pire que maintenant, répéta-t-il.
- Non ! M'exclamai-je en pointant ma baguette sur lui.
- Hermione, arrête... Tout ce que je fais est pour ton bien.
Je n'arriverais jamais à battre Voldemort avec ma misérable petite baguette à côté de la sienne qu'il venait de sortir. Si je devais y passer, devenir folle, il fallait au moins que je tente quelque chose pour mes amis.
- D'accord, dis-je finalement d'une voix tremblante. Mais il faut libérer mes deux amis dans le cachot !
- Qui sont-ils ?
- Des amis.
- Harry Potter ? Demanda la mage noir avec sérieux.
- Non, mentis-je. Mais je connais ce Potter, il est à Gryffondor avec moi.
- Tu es à Gryffondor ? Demanda-t-il comme si l'information était capitale. Tu l'étais aussi autrefois lorsque nous étions ensemble à Poudlard. Moi à Serpentard et toi à Gryffondor. En même temps ce n'est pas étonnant étant donné qui tu es réellement. Je ferais libérer tes amis, poursuivit-il. Mais avant, je vais te faire revivre ton passé oublié.
- Non, insistai-je. Il faut les libérer maintenant ! Ils souffrent en ce moment même et je ne veux pas que...
- Tu vas revivre tout ton passé, tu auras l'impression qu'une année entière passera, mais en réalité, le sort ne durera qu'une seconde. Je vais te faire revivre notre rencontre.
Je voulus répliquer, essayer de sauver la vie de mes amis une dernière fois, mais Voldemort pointa sa baguette sur moi.
- MEMORIA !
Je n'eu pas le temps de comprendre ce qu'il se passait que je m'écroulai dans ce qui semblait être les bras du mage noir
