Il est heureux de mourir pour toi, déclara Tom en plongeant son regard dans le mien. Dans quelques secondes, nous serons donc tous satisfaits.
- Tom je t'en supplie ! L'implorai-je la gorge nouée tout en conservant ma position protectrice devant Harry. C'est la faute de Minerva depuis le début ! Si elle n'avait rien dit, le grand-père d'Harry ne m'aurait pas tuée. Elle est l'unique fautive ! Allons la tuer ! Insistai-je en voyant que Tom m'écoutait attentivement. Tu pourras même la tuer toi-même si tu le souhaites, mais Harry n'y est pour rien ! C'est Minerva qui doit mourir !
- Ecarte-toi Hermione, je ne veux pas te faire de mal, me répondit cependant Tom d'une voix dénuée de tout sentiment.
Je sentis mes yeux s'humidifier et malgré moi, de nombreuses larmes coulèrent bientôt le long de mes joues, se succédant les unes après les autres.
- Ne lui fais pas de mal Tom, je t'en supplie... Marmonnai-je toujours en pleurant.
Ma vision était totalement troublée. Je n'avais été qu'une seule fois dans cette état de panique totale : lors de la mort de mon frère. Comment avais-je pu croire que je pourrais laisser Harry mourir pour l'amour que je portais à Tom ? Comment avais-je pu me croire si forte ?
- Je t'aime Tom, mais si tu...
La fin de ma phrase mourut dans ma gorge lorsque je le vis abaisser sa baguette. Je reniflai d'une manière peut gracieuse et plongeai mon regard dans le sien. Il semblait affreusement souffrir.
- Renonce à Mac Gonnagall alors, finit-il par dire par je ne sais quel effort surhumain.
- Quoi ? Balbutiai-je en essayant de retrouver mon calme.
- Je laisse vivre Potter si tu laisses vivre Mac Gonnagall.
Je le regardai ébahit.
- Elle mérite de mourir ! Si nous en sommes là aujourd'hui, c'est à cause d'elle ! Je ne supporte pas qu'elle vive ! Tu ne peux pas me demander ça Tom !
- C'est pourtant ce que tu me demandes à moi, me répondit-il d'une voix qui se voulait calme et mesurée.
Etait-il possible qu'il ressente autant de haine à l'égard d'Harry ? Etait-il possible qui veuille sa mort autant que je voulais cette de Minerva ? Je me tournai vers mon meilleur ami pour constater qu'il n'avait pas bougé d'un pouce. Etait-ce là la solution ? Laisser Minerva vivre pour sauver Harry ? Etait-ce la solution à tous nos problèmes ? Une vie pour une autre ? Mais comment parviendrais-je à supporter que Minerva vive ? A supporter qu'elle ne paye pas pour tout le mal qu'elle avait causé ?
- Je ressens exactement la même chose, me signala Tom.
Je n'eus même pas la force de lui reprocher d'avoir lu dans mes pensées. Au lieu de ça, je me tournai de nouveau vers Harry pour lui demander de sortir sa baguette. Ce dernier me regarde perplexe, mais consentit à exécuter ma demande.
- Ton bras, lançai-je à Tom d'une voix autoritaire.
Ce dernier me regarda encore plus surpris qu'Harry ne l'avait fait, mais finit lui aussi, par attraper mon poignet que je lui tendais. Je fis de même avec son propre poignet.
- Nous allons faire le serment inviolable, expliquai-je à l'adresse de mon meilleur ami. Tu seras notre enchaîneur.
Harry s'avança vers nous, d'un pas peu assuré. Je vis Tom lui adresser un regard noir et j'eu peur que ce soit une ruse de sa part, mais il ne bougea pas d'un pouce. Sa main resta fermement enroulée autour de mon poignet. Son étreinte était forte, il me faisait presque mal. Je ne fis cependant aucun commentaire, de peur que Tom regrette ses intentions.
- Tom, déclarai-je alors d'une voix parfaitement audible, t'engages-tu à ne pas tuer Harry Potter, à ne pas t'en prendre à lui et ce, pour l'éternité ?
- Oui, répondit-il.
Une flamme brillante jaillit de la baguette d'Harry et s'enroula autour de nos mains comme un fil de fer brûlant.
- Hermione, poursuivit Tom, t'engages-tu à ne pas tuer Minerva Mac Gonnagall, à ne pas t'en prendre à elle et ce, pour l'éternité ?
- Oui, répondis-je sans un horrible pincement au cœur.
Une deuxième flamme étincelante fusa de la baguette et s'ajouta au premier fil autour de nos poignets. Ces fils rouges ne nous brûlaient pas, contrairement à ce que je m'étais imaginée. Puis, ils disparurent aussi vite qu'ils étaient apparus.
Tom et moi nous fixâmes intensément pendant de longues secondes et seul un FLOP, nous indiqua qu'Harry avait transplané. Nous ne détournâmes cependant pas notre regarde l'un de l'autre.
C'était fait. Jamais il ne ferait de mal à Harry et jamais je n'en ferais à Minerva. La perte que je ressentais était affreusement lourde, mais elle valait le coup. J'avais définitivement sauvé la vie de mon meilleur ami.Le silence continuait de régner entre Tom et moi. Je n'osais pas parler et j'imagine que Tom devait atrocement m'en vouloir. Je voulais que ce soit lui qui face le premier pas, je préférais qu'il me reproche de lui-même ce qu'il venait de se passer. J'avais tellement peur... peur qu'il m'en veuille à vie. Pire ! Qu'il m'en veuille pour l'éternité.
Il lâcha finalement mon poignet et s'approcha un peu plus près de moi. Son regard me fixait toujours intensément. Ce fut moi qui détournai les yeux en premier. Mon regard descendit jusqu'à son nez. La respiration de Tom semblait régulière. Mon regard se posa ensuite sur ses lèvres. J'avais envie de les toucher, de poser mes doigts dessus, où même mes propres lèvres. Comment pouvais-je avoir envie de l'embrasser dans un moment pareil ? J'essayai de chasser cette idée de ma tête, surtout qu'il devait être loin de partager cette même envie.
Pourtant mon regard de se détacha pas de sa bouche et je sentais que malgré moi, mon corps s'approchait lentement de celui de Tom qui restait, lui, totalement immobile.
Je m'arrêtai juste à temps. Avant que nos lèvres ne se touchent. Et là, il passa brusquement une main dans mon dos, l'autre sur ma nuque et m'attira violemment contre sa bouche pour m'embrasser.Ce baiser était plus intense de ma vie, j'avais l'impression que nous partagions notre souffrance de laisser partir un ennemi, mais aussi notre joie d'avoir pu trouver un compromis nous permettant de pouvoir nous aimer sans rancune. Il me serra fort contre lui, tandis je m'accrochai fermement à son dos. Sans cesser de m'embrasser, il finit par passer ses mains sous mes fesses pour me porter et aller m'appuyer contre le mur le plus proche. Tout en nous déshabillant mutuellement, je ne cessais de me demander comment je pouvais avoir envie de lui à cet instant si important de notre vie, cet instant si riche en sacrifice. Pourtant, je n'étais visiblement pas la seule folle de la pièce.
Je fis lentement glisser ma main sur le torse de Tom. Peut après, il nous avait téléporté directement dans sa chambre, sur son lit. Je me serrais contre son torse chaud dans un soupire d'aise.
- Tout ira bien maintenant, murmurai-je d'une voix presque inaudible.
- Si tu avec moi, oui, conclut-il.