Haikyuu : neuro a...nxiété

1. Go, Kenma !

PDV Kenma

- Kozume ? Kozume ?!!

Je n'en finis pas. Ça doit bien faire cinq minutes que je suis assis sur un des bancs du vestiaire qui nous a été attribué dans le gymnase du lycée Karasuno. La tête dans les mains, j'essaye de me calmer mais je n'y arrive pas. Ma respiration est saccadée, des larmes perlent dans mes yeux et mes mains sont toutes crispées.
Dans ces moments-là, c'est-à-dire quand je panique trop et que mon anxiété est à son plus haut niveau, les gens qui me connaissent vraiment bien me racontent des bons souvenirs de l'équipe et de moi. Ça me détend. Et petit à petit, je redeviens Kenma, le n°5, passeur de l'équipe de volley du lycée Nekoma.

Le match que nous nous apprêtons à disputer contre l'équipe de Karasuno va bientôt commencer. Leur membres sont nos meilleurs rivaux, ils nous donnent toujours du fil à retordre. Quand je joue contre eux, je m'éclate. Seulement voilà, aujourd'hui n'est pas un jour comme les autres : il y a des sélectionneurs dans la salle, des chasseurs de tête. Et le coach ne nous en a parlé qu'aujourd'hui.

"C'est parce qu'un sportif de haut niveau doit pouvoir faire face à toutes les situations !", nous a-t-il dit.

Il a sûrement oublié mon anxiété (c'est ironique). Pourtant, je ne lui en veux pas. Ce n'est pas un seul joueur qu'il entraîne, mais toute notre équipe. Je peux bien me calmer sans lui.

Je relève lentement la tête vers le propriétaire de la voix qui m'appelle. C'est Kuroo, notre capitaine et aussi mon meilleur ami qui s'approche de moi. Un grand gaillard à qui rien ne fait peur. En tout cas moi, c'est comme ça que je le vois.

- Kozume !

Je suis tétanisé. Je n'arrive pas à réagir même si j'y mets toute ma volonté. Aller, bouge-toi !

- Kenma, ça va commencer !

Dans un éclair de lucidité, je parviens enfin à prendre une grande inspiration et à lever la tête vers lui. Je ne l'assume pas mais quand il m'appelle par mon prénom, ça me fait toujours quelque chose. Kuroo indique aux autres de partir devant.

- Je ne vais pas y arriver. Je ne suis pas à la hauteur.

Alors qu'il s'approche de moi pour m'affubler d'un geste réconfortant, il se relève en fronçant les sourcils. Soudain, il m'attrape le poignet droit et le maintient en l'air.

- Ça, c'est la pose de la victoire. Le geste qui dit que tu vas y arriver. Celui qui dit "Regardez-moi !". Cette main en l'air, elle parle à l'équipe que tu vas affronter. Elle leur dit "Je ne me laisserai pas faire, je vais tout donner !".

Je n'ai pas le temps de le couper qu'il laisse retomber mon poignet et pose son poing au niveau de mon cœur.

- Et ce geste-là, il veut dire que l'équipe croit en toi.

Et tandis que Kuroo se dirige vers le gymnase, il se retourne une dernière fois dans ma direction et lâche : "Et que je ne te laisserai pas tomber".

Je me lève donc pour le suivre et rentre à mon tour sur le terrain, juste à temps. Mon visage est encore un peu moite. Pourtant, à la seconde où je croise le regard d'Hinata brillant de défi de l'autre côté du fillet, je me mets en mode passeur prêt à tout pour faire gagner son équipe.
Je pense qu'Hinata est le meilleur dans son poste parce qu'il a une double utilité : il est central et il feinte. Il me motive à me dépasser et réveille mon esprit de compétition mais paradoxalement, quand je joue un match et que je me refais son film le soir dans mon lit, je perds un peu de ma confiance en moi.

L'arbitre siffle le coup d'envoi et c'est parti, l'affrontement commence. Le début du match n'est pas facile. Karasuno a déjà 5 points à son actif. Si les autres sets sont aussi longs que celui-ci, on sera encore là demain matin ! Une nouvelle action se prépare. Puis une autre, et encore une autre. Yamaguchi nous envoie un beau smashé flottant et le ballon déboule à tout allure dans notre camp.