21. Tokyo smash

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PDV Kuroo
Lundi 5 décembre 2022

Ça y est, c'est le jour J, autrement dit le premier jour du reste de ma vie. Ou le dernier peut-être, si je me fais assassiner par le coach. À cette pensée, j'émets un petit rire. Je suis sûr à 99,99 pourcents que ça n'arrivera pas. J'ai des preuves irréfutables et un argumentaire en béton armé. Il n'y a aucune raison que mon entretien se passe mal.

Ma tenue du jour enfilée et mon petit-déjeuner avalé (les pancakes de mon père sont toujours un régal), je prends la direction du lycée avec mon sac de cours sur le dos, et celui de sport sur mon épaule. Il fait beau, les oiseaux chantent. J'espère qu'ils me porteront chance...

La journée se déroule et je n'arrive pas à penser à autre chose qu'à mon rendez-vous. Plusieurs fois, je suis rappelé à l'ordre par les profs qui me demandent de me concentrer. Dans ma tête, je me marre très fort. Ce n'est pas eux qui risquent leur place de capitaine d'équipe à cause d'un incapable du dernier degré !
Kai et Yaku voient bien que je n'ai pas la tête à étudier et leurs regards bienveillants et rassurants me font du bien. Pourtant, dans le bureau du proviseur, c'est bien moi qui serai seul face à mon destin... et à celui de Kenma.

*Toc toc toc*

- Entrez !
Dit notre professeur de japonais.

Aussitôt que la porte s'ouvre, nous nous mettons tous debout par respect pour la personne qui vient nous voir.
Notre pays est très attaché à son code d'honneur, aussi il est normal que l'on nous inculque à nous, lycéens, cette valeur au combien importante. En tant normal, je suis moi-même très en phase avec le respect des senseï et des senpaï. Aujourd'hui cependant, je suis d'humeur ironique. Aussi je fais exprès de ne pas regarder la porte et je siffle discrètement.

- Je viens chercher Tetsuro Kuroo. On a rendez-vous avec le proviseur.
Dit une voix que je ne connais que trop bien.

- Ah, d'accord. Répond le prof. Tetsuro, quelqu'un te donnera les devoirs.

- D'accord, merci monsieur.

Je m'incline devant lui et je pars à la suite de Nekomata dans les couloirs de l'établissement jusqu'au bureau de ma destinée. Pendant le trajet, personne ne dit mot. De mon côté, je ne veux pas lui parler ailleurs que pendant notre confrontation. J'espère que du sien, il sue à grosses gouttes en se demandant comment il va pouvoir démonter mes arguments.

*Toc toc toc*

- Oui ?

- On est là.
Annonce le coach.

Et tandis que nous pénétrons dans l'antre du proviseur, je me mets à penser que la seule fois où j'ai été convoqué chez lui, c'était pour qu'il me fasse part de mon classement parmi les élèves de 2nde au premier semestre.
À mon niveau, j'ai en effet fait partie des big 5 de Nekoma pendant cinq mois mais je préfère rester discret là-dessus. Sur ce point, j'essaie d'être comme Kenma : modeste et humble.

- Ah, je vous attendais ! Asseyez-vous !

L'expression neutre du proviseur ne me dit rien qui vaille. On ne sait jamais s'il est content ou faché. Je fais malgré tout ce qu'il demande sans broncher pour éviter que ça barde pour mon matricule.

- Alors, messieurs, est-ce que vous pouvez me dire pourquoi vous êtes là ?
Veut savoir le dirigeant du lycée.

Je prends la parole en premier :
- Notre coach est un harceleur.

Celui-ci réplique :
- Le capitaine de mon équipe m'empêche de projeter mes joueurs sur le devant de la scène internationale.

Dans un sursaut contrôlé, je m'empêche de l'insulter du plus beau nom d'oiseau que je connais. Alors que j'allais donc lui répondre quelque chose de très salé, le proviseur intervient :
- Je ne veux pas transformer mon bureau en tribunal MAIS, avant d'entendre chacun de vos arguments, je tiens à vous rappeler, monsieur Nekomata, que "l'équipe" ne vous appartient pas. Vous êtes leur entraîneur certes, mais vous n'êtes pas leur chef. C'est pour ça que les élèves vous font confiance. À moins que cette affirmation ne soit obsolète ?

Haikyuu : neuro a...nxiétéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant