Haikyuu : neuro a...nxiété

6. Le 6ème sens du passeur

PDV Kuroo

Hinata et Nishinoya sortent leur téléphone pour envoyer un message à leur capitaine.

- Eh, qu'est-ce que tu fais, Noya ? Demande Hinata.

- Ben j'envoie un message à Sawamura ? Imagine il dort ! Si on lui envoie un message tous les deux, son portable va biper deux fois ! Et alors, il aura deux fois plus de chances de nous lire !

- Arrête fait pas le con, Kuroo est sérieux là ! De toute façon, j'ai déjà mis un message sur le groupe. Et puis Sawamura, dormir ? On ne doit pas parler de la même personne !

Je crois effectivement que je n'ai jamais été aussi sérieux de toute ma vie. Nekomata embrouille Kenma ?
Il m'embrouille moi et toute notre équipe. Et nos DEUX équipes.

*notification de message*

- Il a répondu ! Il fait une séance d'entraînement avec Azu, Suga, Tsuki, Yamagushi et Enoshita.
Il dit qu'il est dispo dans une heure, ça te va ?
Veut savoir Hinata.

- Ok, pas de soucis. Dis-lui qu'on se retrouve ici à 18h00 alors.

- C'est fait ! Bon ben, à tout à l'heure !

Hinata, Nishinoya et leurs Switch quittent en premier la salle de repos.

- Et nous qu'est-ce qu'on fait ? Dit Lev.

- Nous, on va prévenir les autres qu'une réunion à vingt-et-un s'impose. Tu peux envoyer un message sur notre groupe s'il te plaît ?

Tandis que nous sortons tous les trois de "l'équipe d'en face" à notre tour, la laissant vide, Lev s'exécute. Nous nous séparons quand nous arrivons chacun devant la porte de nos chambres respectives.

Lev finit par nous laisser et je me retrouve seul avec le passeur. Je suis gêné, je ne sais pas comment entamer la conversation. Comme Kenma n'a pas l'air de vouloir se lancer non plus, je m'appuie sur la rambarde du balcon et laisse la bleuté du ciel la beauté de cette fin d'après-midi pluvieuse me toucher en plein cœur.

Je me sens observé et vulnérable. Pourtant, je sais que je peux me montrer sans carapace avec lui ! C'est juste que là, je n'y arrive pas. Je sais qu'à un moment, il faudra qu'on ait une discussion tous les deux. Mais par quoi commencer ? Quoi dire ? Je me vois mal lui annoncer de but en blanc que je suis HPI et HPE, et que ses crises de panique sont un enfer pour moi parce que je les ressens comme si c'est moi qui les vivais.
Du coup, je décide de la jouer provoc' :
- Alors, tu aimes ce que tu vois ?

- Je ne te regardais pas ! Marmonne Kenma.

- C'est ça, et moi je ne suis pas trempé jusqu'aux os.

Les traits du visage de mon meilleur ami se font plus inquiets. Il se précipite alors dans notre chambre et en sort avec un parapluie. Je rigole doucement :
- T'as oublié qu'il y a un étage au dessus de nous et donc que je ne risque pas d'être plus mouillé que je ne le suis actuellement ?

Il rougit comme une tomate. Le pauvre, on dirait qu'il ne sait plus où se mettre ! C'est adorable.
Je le regarde une deuxième fois retourner à toute vitesse dans la chambre. Il revient cette fois-ci avec une couverture. Sans un mot et sur la pointe des pieds, Kenma pose la couverture sur mes épaules et je m'enroule dedans. Il fait quand-même froid. Le passeur tend son bras droit vers moi, hésitant, mais se ravise.

- ...

Je ne dis rien moi non plus, par respect pour sa pudeur et pour la simplicité magique de ce nous somme en train de vivre. Nous restons ainsi un long moment côte-à-côte, sans nous toucher, à regarder la pluie tomber sous nos yeux.