Haikyuu : neuro a...nxiété

24. Têtes de poireau

PDV Kuroo

Mardi 6 décembre 2022

16h30

Prenant mon courage à deux mains,
je me dirige vers le gymnase où tout le monde m'attend déjà.

Tout le monde... sauf Kenma.

J'ouvre la porte du bâtiment, l'équipe rentre et nous nous mettons tous en cercle au milieu du terrain non monté, comme à chaque début de séance. Mes amis me regardent avec une curiosité non dissimulée, impatients de savoir ce qu'il s'est passé pendant l'entretien.
Je les regarde un par un et me dis que de toute façon, je ne vais pas pouvoir y couper.

J'ai du mal à choisir par quoi commencer. Est-ce que je vais reussire à trouver les bons mots ? Je prends une grande inspiration et je me lance en regardant mes pieds :
- Bon les gars, vous avez compris qu'il faut que je vous parle. Je sais pas trop par quoi commencer alors désolé si ce que je dis n'a pas de sens ou si y'a des choses que j'oublie.

- Pas de soucis, t'inquiète !

Notre deuxième passeur et le vice-capitaine en même temps, évidement ! Aller Tetsuro, fait le vide dans ta tête et lance-toi !

- Ok. Vous avez tous remarqué que le week-end dernier a été assez hardcore pour nous tous à plusieurs niveaux.
À ce sujet, j'ai plusieurs trucs à vous dire. D'abord hier : j'ai eu mon entretien avec notre coach... qui ne l'est plus.

À ce moment-là, l'équipe se met à me fixer avec des yeux ronds comme des billes.

- Hein ? Comment t'as fait ?
Demande Lev.

- Pour faire court, j'ai raconté l'histoire du stage et de Kenma au proviseur. Ça a été la parole de Nekomata contre la mienne. Et j'ai eu de la chance : le proviseur m'a cru. En sortant, j'ai eu l'impression d'avoir gagné un procès.

Je prends une seconde pour réfléchir à ce que je viens de dire. C'est vrai, en réalité. Je serai prêt à gagner un procès si ça permettait de rendre justice au numéro cinq.

- Mais du coup, comment on va faire pour continuer à s'entraîner si on n'a plus de coach ?
S'interroge Kai à juste titre.

- Et ben... Le proviseur m'a proposé d'être coach par intérim. Au début, je voulais pas accepter parce que je ne me considère absolument pas comme "au dessus de vous". Mais ensuite, il m'a rassuré en disant que ça n'allait rien changer entre nous.

Un peu intimidé de me confier comme ça aux autres, je baisse la tête pour ne pas affronter les regards de mes camarades.

- Je veux rien changer entre nous.
Je veux juste être quelqu'un de normal dans une équipe extraordinaire.

Et à ce moment précis, je regrette de ne pas avoir les cheveux plus longs pour cacher mes yeux qui commencent à s'humidifier. Alors je me sers de mes mains. C'est comme un réflexe.
Je sais que je peux leur montrer mes émotions mais mes sentiments pour Kenma, son absence dans le cercle et la peine que j'ai ressenti en le voyant fumer sont trop intimes. Pourtant, même avec mes mains, je me trahis.

- Hey mec ! On est là pour toi, tu sais ?

- Merci Yamamoto.
Je réponds d'une voix entrecoupée.

Je continue :
- Du coup, après m'avoir dit ça, j'ai finalement accepté l'offre du proviseur. Je me suis dit qu'une occasion comme celle-ci ne se représenterait pas deux fois. Mais je vous jure que rien ne changera ! Je...

Cette fois-ci, mes barrière cèdent. Je me recroqueville sur moi-même pour ne plus voir ce qui m'entoure.
Les membres de l'équipe s'approchent et me prennent tous dans leurs bras.
Ils sont gentils et je pense ce que je dis mais ce n'est vraiment pas le moment.