Haikyuu : neuro a...nxiété

16. Discussion sur l'oreiller (P3)

PDV Kuroo
Dimanche 4 décembre 2022

*1h45*

- Ah oui ? T'étais pas dans le même état il y a cinq secondes, pourtant.

Il ne laisse rien paraître mais je le sens : le cœur de Kenma bat fort et il rougit, encore. Comment je le sais ? C'est la lune qui me le dit. Elle me confie beaucoup de choses et je lui parle de mes secrets en retour. Elle ne me juge jamais et ça fait du bien.

- Oublie ça.

La voix du passeur, presque autoritaire, me fait redescendre sur Terre moi aussi. Je me redresse pour m'assoir à côté de lui et tourne ma tête dans sa direction :

- Non.

Dans ma chambre, à presque deux heures du matin, le silence de la nuit envahit de nouveau la pièce et nous enveloppe, comme dans du coton. Akiko et mon père dorment depuis longtemps et moi, je suis toujours éveillé, en ayant l'impression de refaire le monde avec mon meilleur ami.

- Pourquoi ?
Demande celui-ci. Et je comprends dans sa question tous les mots qu'il ne prononce pas.

À tâtons dans le noir, ma main cherche la sienne. Je l'attrape doucement et je la pose moi-même sur mon torse, à gauche.

"CONNECTONS-NOUS !"

- Parce que. Et j'espère que dans ma réponse, tu comprends tous les mots que je ne prononce pas.

- Alors à Karasuno, quand tu disais qu'on devait éclairer certains points, tu pensais à... ça ?

Je soupire en lâchant sa main.
Cette fois, on y est vraiment. Tu dois te jeter à l'eau, Tetsuro. Pourtant, aucun son ne sort de ma bouche. Je n'y arrive pas. Pas encore. À la place, j'attire à moi le n°5.

- Ton cœur bat fort. On dirait qu'il me parle.
Souffle le gamer.

- Ah bon, et qu'est-ce qu'il te dit ?

- Il me dit... qu'il m'aime. Que je suis important, que je compte à ses yeux, qu'il m'accepte comme je suis. Avec mon trouble, mon caractère de blasé, mon côté un peu trop direct des fois, mon manque de confiance en moi, ma passion pour les jeux vidéos... Et c'est parce qu'il bat que j'ai envie de me dépasser et de t'envoyer les meilleures passes pour tu montres à tout le monde qui tu es.

- Je vais exploser. Je chuchotte.

Quand je dis qu'un jour, il aura ma peau...

- Hein ?

- Tu m'as touché. Dans tous les sens du terme.

Et je veux qu'il recommence.

- T'inquiète, t'es pas le seul. Moi aussi tu me touches. D'ailleurs... Je peux venir dans ton refuge ? Demande le passeur.

Voyant tout de suite ce qu'il veut, je ne me fais pas prier pour lui dire oui.
Mon refuge à moi, celui où je me sens bien, c'est quand Kenma passe ses mains dans mes cheveux et joue avec. Cette fois, c'est à mon tour de lui montrer quelles sensations ça fait.
Je commence doucement à lui masser la tête. Au bout d'un moment, il me demande :

- Dis, Tetsu'... C'est vrai que tu vas en sport-études l'année pro ?

- J'aimerais bien, oui. Du plus loin que je me souvienne, j'ai toujours voulu devenir volleyeur pro mais je sais que la route est longue. J'atteindrai pas le haut niveau du jour au lendemain. Si je veux jouer en nationale, je dois gravir les échelons les uns après les autres.
À l'université, je pourrais déjà m'entraîner avec des gens qui ont peut-être le même objectif que moi.