23. Être fort

122 3 97
                                    

PDV Kenma
Lundi 5 décembre 2022

"- Je prends tout ce que tu as à me dire. Ce sont tes mots et je les accepte de toutes les façons. Tu te souviens ? Ça n'a pas changé."

Une fois Tetsuro loin devant, je prends à mon tour le chemin de chez moi. Quelques pas seulement après mon départ du lycée, je sens mon portable vibrer dans ma poche. C'est une notification de message du capitaine :

De : Tetsuro Kuroo
À : Kenma Kozume
Le : 05/12/22
À : 18h11
"Au fait, le proviseur nous colle pendant une semaine. Et il a dit que tu n'iras pas aux U19. Ah, et le coach est viré."

Un texto froid et quelconque. En même temps, comment aurait-il pu en être autrement ? Je l'ai déçu et je m'en veux à un point que personne ne peut imaginer. Sauf Sora peut-être.

Je ne veux pas qu'il voit son grand frère pleurer. Pour lui je dois être fort, et pas seulement qu'en apparence. De son côté, ma mère saura forcément un jour où l'autre que j'ai touché à une cigarette pour la première fois de ma vie.
Mon père, ce n'est même pas la peine d'en parler. Enfin, il y a mon psy. Est-ce qu'il va me taper sur les doigts si je lui dit ce que j'ai fait ?

C'est en ruminant ces pensées que je passe le pas de la porte de chez moi. Dehors, le ciel est nuageux alors je me dépêche de rentrer, de ranger mes affaires et de monter dans ma chambre.

- Chui là !
Je lance à qui veut bien l'entendre tout en montant les escaliers.

- Salut Kenma !
Répond ma mère depuis la cuisine.

- Ohaïo Kenken !
Ajoute Sora depuis sa propre chambre, tout content.

Inutile de préciser que mon père ne m'a sûrement pas entendu ou alors, a fait exprès de ne pas m'avoir entendu. Depuis qu'il est rentré de Francfort, il travaille beaucoup alors c'est compliqué de passer du temps ensemble.

Arrivé en haut des escaliers, je balance mon sac (qui contient toujours le paquet de clopes de mon ancien coach) dans un coin de ma chambre puis je me laisse tomber sur mon lit, les yeux fermés.
Tout ce que j'aurais voulu, c'est avoir su me contrôler et ne pas avoir cédé à la tentation. Je n'ai même pas le cœur à jouer pour essayer d'oublier ma faiblesse passagère et le sentiment de trahison que j'ai vu dans les yeux de Tetsuro.
La seule chose que je suis actuellement capable de faire, c'est me terrer sous ma couette avec mon doudou chat et attendre que "ça" passe et que maman nous appelle pour le repas.

Je suis dépité.

*Toc toc toc*

- Kenken, je peux entrer ? C'est Sora !

- ...

- Kenken ?

D'une voix lointaine, j'indique à mon frère qu'il peut venir :
- Je sais que c'est toi, little Koz'.
Allez vient !

Tout doucement, mon frangin pousse la porte et s'approche de moi à petits pas :
- Kenken, pourquoi tu réponds pas ?
Tu joues aux espions ?

Sa petite voix est si douce et si fluette que je ne peux m'empêcher de sortir un peu de mon cocon.

- Hihi, y'a que tes cheveux qui dépassent ! Avec les couleurs, on dirait des cheveux
Mikado !

Les yeux rouges mais plus mouillés, je soulève la couette pour que Sora vienne contre moi. Faiblement, je lui dis :
- Vient, Sora. Come here.

- Tu veux un hug ?

Je n'ai même pas le temps de répondre qu'il se glisse à côté de moi et m'ouvre grand ses bras pour que je m'y love. Les câlins de mon frère me font toujours un bien incroyable. Personne ne peut comprendre. Nous restons longtemps dans cette position, jusqu'à ce que Sora ose me demander :

Haikyuu : neuro a...nxiétéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant