Haikyuu : neuro a...nxiété

36. La face cachée de Lev

PDV Lev

Lundi 19 décembre 2022

18h00

Après avoir démonté le terrain et nous être changés, nous partons chacun de notre côté. Kenma et Kuroo s'éloignent les premiers. Puis, le vestiaire se vide petit à petit et je finis par sortir à mon tour. Je sais qu'Akiko ne rentrera pas avec son frère. Aussi j'ai fait exprès de m'attarder un peu histoire d'avoir une chance de réussir à lui parler.

J'attends devant le bâtiment principal du lycée, essoufflé et en sueur. Il fait froid mais après une heure et demie d'entraînement, mon cœur pulse encore à cause de l'effort. D'ailleurs, je suis sûr d'avoir le visage aussi rouge que notre survêt' !

Enfin bref, je suis là depuis un quart d'heure et je me sens un peu con. Si ça se trouve, Akiko ne me remarquera même pas. En plus, quelle idée de crusher sur la sœur de notre capitaine ? Si j'y réfléchis, elle n'a pas grand chose de spécial ! Elle est juste super mignonne avec son visage fin et ses cheveux noirs qui lui arrivent en dessous des épaules, son sourire et sa petite taille. Et puis cette façon qu'elle a de nous motiver, son leadership... Ça doit être de famille.

*tap tap tap*

Je me retourne pour voir à qui appartiennent ces pas. Notre coach, évidement. En même temps, il ne restait plus grand monde dans le gymnase.

- Haï... Lev ? Qu'est-ce que tu fais là ?

- Oh rien, j'avais juste pas envie de rentrer tout de suite.

- Ah bon ? T'es sûr que c'est pas parce que t'as laissé tombé ça dans le vestiaire ?
Dit Akiko en me tendant un carré de papier glacé.

Intrigué, je le lui prends des mains et le regarde de plus près. Il s'agit d'une photo de ma sœur et moi.

- Oh ben merci ! Je me demande bien comment j'ai pu la perdre.

- C'est ta sœur, avec toi ?
Demande l'aînée Kuroo.

- Yep ! C'est Alisa.

- Je savais pas que t'avais une sœur ! Enfin, ça me regarde pas d'ailleurs.

- Oh t'inquiète ! Ça me dérange pas d'en parler.

Akiko sourit dans la nuit alors que nous commençons à marcher pour rentrer chez nous. J'espère que Kuroo ne va pas me démonter quand il apprendra qu'on a fait le chemin ensemble !

- Ah ok.
Répond l'entraîneuse, ne sachant quoi dire d'autre.

Silence pendant quelques secondes.

- Dit Lev, vous aviez quel âge sur la photo ?

- J'avais sept ans et elle dix. On essayait de parler russe en lisant des phrases dans un bouquin qu'on avait emprunté à la médiatheque. On se faisait rire tous seuls parce qu'on n'arrivait pas à prononcer correctement les mots. Et notre mère qui était à côté de nous dans le jardin nous a pris en photo. 

Akiko sourit de nouveau, marchant à une distance raisonnable de moi. Je ne me rapproche pas. Si je veux qu'il se passe quelque chose entre nous un jour, je dois y aller étape par étape sans me précipiter. 

Je pense que le plus dur sera de prendre sur moi et de laisser faire le temps. Ce n'est pas dans mes habitudes. Au volley par exemple, on doit bouger en quasi instantanné. Nos actions doivent devenir des réflexes afin de tromper l'adversaire, réceptionner ses balles et marquer des points.
Le cœur d'une fille n'est pas un ballon, on ne joue pas avec. Mais sans jeu et sans compétition, je serais le plus heureux des volleyeurs si je pouvais gagner celui d'Akiko.