Fallen for the enemy : Tome 2

Chapter nine

CHAPTER NINE

PERLA
🌍 Mercredi 18 juillet, propriété des Santoro, Palerme
03h02

Je ressers le plaid autour de moi, installée sur le fauteuil de la terrasse. Je fixe le paysage sicilien qui s'étend à perte de vue. Les arbres se balancent lentement grâce au vent. Il ne fait pas trop froid cette nuit, c'est agréable. Les petits ronflements de Giulia non loin de là m'apaise. Je n'arrive pas à trouver le sommeil ce soir. Giuseppe était furieux contre les Santoro quand il est rentré. Il n'arrive pas à comprendre comment la personne a pu déjouer tout le système de sécurité, sans que personne ne le voit. Il a été d'une humeur de chien toute la soirée. Avoir revu Narciso me chamboule bien plus que je ne le croyais. Quand il m'a embrassé, j'ai ressenti tout notre amour, malgré qu'il ait été absent pendant presque deux ans. Je suis certaine qu'il m'aime encore, tout comme moi. Je n'ai jamais cessé de l'aimer, bien que je partage la vie de son cousin. Je tourne légèrement la tête, pour regarder ce dernier. Il dort paisiblement dans le lit, sans se soucier du débat qui fait rage à cet instant dans mon esprit, et dans mon cœur. Je me remets face au jardin, apercevant les hommes qui effectuent leurs rondes habituelles. Je récupère mon téléphone qui reposait sur la petite table à mes côtés. Je vais dans ma conversation avec Narciso. Je n'ai pas répondu à ses messages de tout à l'heure. Je préfère que nous restions discrets. Mais j'ai besoin d'entendre sa voix ce soir. J'espère seulement qu'il n'est pas en train de dormir. Il est trois heures du matin, idiote, bien sûr qu'il dort ! J'appuie sur appeler, avant de venir le porter à mon oreille. Seules les tonalités retentissent. Mais juste avant que je ne raccroche, quelqu'un décroche.

- Allô ? murmure une voix endormie.
- Je... C'est Charlie, dis-je, peu sereine.
- Un instant.

Je me concentre sur les bruits. Du bruissement de draps, une porte qui s'ouvre lentement, des pas discret. Des murmures se font entendre, mais je ne parviens pas à distinguer la conversation.

- Perla, tout va bien ?

Sa voix rauque endormie me fait sourire. Je m'enfonce dans le fauteuil, quand les larmes me montent rapidement aux yeux, pour une raison inconnue.

- Parle-moi, mon ange, murmure-t-il.
- Je... Tu me manques, Narciso... avoué-je en laissant échapper quelques larmes. Te revoir hier m'a fait tellement de bien, mais du mal en même temps. Savoir que tu es là, quelque part, vivant, c'est... C'est difficile...
- Ne pleure pas, je t'en prie.

Je renifle, en venant sécher du revers de ma manche mes joues humides. J'entends à nouveau des bruits de draps. Je l'imagine dans son lit, les cheveux en bataille, de tout petits yeux.

- Tu sais, ça ne tiendrait qu'à moi, je serai déjà à tes côtés pour t'avoir dans mes bras et te câliner pendant des jours entiers. Mais je dois penser à notre sécurité. La tienne, celle de Giulia, mais aussi la mienne.

Je soupire, en remontant mes jambes contre ma poitrine. Je l'entends respirer calmement, comme s'il était à mes côtés.

- Tu devrais dormir à cette heure-ci, dit-il, avec ce que je devine un sourire sur les lèvres.
- Beaucoup de choses se passent dans ma tête, je n'arrivais pas à trouver le sommeil. Et puis, je suis en pleine crise d'endo, avoué-je. Elles sont bien plus intenses qu'avant la naissance de Giulia.
- Putain...
- Les massages de Nonna me manquent, murmuré-je.
- Je te promets qu'à tes prochaines règles, je serai de retour.