Fallen for the enemy : Tome 2

Chapter twenty three

CHAPTER TWENTY THREE

NARCISO

Je raccroche avec le serveur du restaurant, en arrivant dans le hall du manoir. Les deux hommes qui gardent la porte d'entrée, me regardent étrangement. Je les ignore, quand Luis apparait au détour d'un couloir.

- Comment va-t-elle ? me demande-t-il en sortant une cigarette.
- Perla est fatiguée. Je pense que ça lui pèse énormément, toutes ces disparitions.

Il me tend son paquet de cigarette. Je refuse d'un mouvement de tête. Son regard décrit son étonnement. Il a bien dû se rendre compte que je ne fumais plus depuis mon retour.

      - Je voulais en être certain, dit-il en souriant. Je ne pensais pas que tu serais capable de t'arrêter un jour.
      - Je n'ai pas vraiment eu le choix. Tu sais, quand tu te fais kidnapper, tu n'as pas accès à la cigarette quand tu le veux, dis-je avec un rire sans joie.
      - Tu n'as pas tort.

Je le regarde s'allumer sa cigarette, avant que la fumée blanche ne tourbillonne autour de lui. La nicotine ne me manque absolument pas. Les premiers jours ont été difficiles, le manque se faisait ressentir dans chacune de mes cellules. Mais aujourd'hui, je refuse de toucher à nouveau une cigarette. Je veux préserver la santé de Perla et Giulia, et la mienne par la même occasion.

      - Tu devrais arrêter, dis-je en direction de Luis. Ça réglera peut-être tes problèmes d'érection.

Je le regarde s'étouffer avec sa fumée, alors que les gardes retiennent un rire. Nous éclatons de rire en même temps. Ça me fait un bien fou de retrouver notre complicité. Même si, je dois l'avouer, Rodrigo me manque.

      - Je... Tu penses que tu pourrais m'amener sur la tombe de Rodrigo ?
      - Bien sûr, accepte-t-il. Si tu veux, on peut y aller maintenant, en allant chercher votre commande au restaurant.
      - Je vais prévenir Perla.

Je monte rapidement à l'étage, pour rejoindre le bureau de Perla. Je toque deux fois, avant de pénétrer dans la pièce. La vision qui s'offre à moi me fait sourire. Je contourne le bureau, pour m'approcher de ma moitié, endormie sur son bureau. Son ordinateur est allumé, ouvert sur un dossier. Je jette un rapide coup d'œil au document. Un planning de livraison, calculé à la minute près. Livraisons d'armes, de munitions, de drogues, et bien d'autres. Tout ce que nos clans trafiquent, sous le nez des autorités italiennes et européennes. Je remarque même qu'elle expédie jusqu'aux États-Unis. J'ai l'impression qu'elle gère les De Luca d'une main de fer. Surtout quand je vois le montant des transactions. Je suis si fière d'elle. Je ferme son ordinateur, pour venir la porter. Je l'accompagne jusque dans la chambre, pour la poser sous les draps du lit. Je la recouvre, avant de l'embrasser sur le front. Je lui écris un petit mot, pour la tenir au courant si jamais elle se réveille le temps que je suis parti, avant de rejoindre Luis dans l'entrée.

      - Comment fonctionne le clan depuis que Giuseppe est à sa tête ? demandé-je, pendant que Luis conduit dans les rues calmes de Naples.
      - Plutôt bien. Les premiers jours ont été assez difficiles, il avait beaucoup de mal à admettre ta disparition. Mais je trouve qu'il s'en sort. Le clan fait bien plus de bénéfices que de dépenses, et nos pertes humaines sont moindres.

C'est vrai que les premiers jours, je me suis également inquiété pour mon clan. Je côtoyais ses hommes au quotidien, et c'est grâce à eux que notre clan se porte aussi bien. Mais je suis content que Giuseppe ait repris sa tête, et qu'il ait eu l'idée avec Perla d'unir les deux clans.