Fallen for the enemy : Tome 2

Chapter thirty five

CHAPTER THIRTY FIVE

PERLA

Assise au bout de la table de réunion, je n'écoute qu'à moitié les échanges entre Narciso et mon oncle, le regard perdu dans le vide. Luis aussi reste silencieux, alors que son meilleur ami explique ce qu'on a découvert plus tôt dans la journée. Je crois que je n'ai jamais été aussi triste et blessée qu'aujourd'hui. Je n'aurai jamais cru ça de Giuseppe. Lui qui m'a tant aimé, tant protéger, se retrouve à vouloir m'éliminer, et à éliminer son propre cousin. Quand il parlait avec Jared tout à l'heure, j'avais l'impression d'entendre un autre Giuseppe. Un homme que personne ne connait. Un total inconnu. Sa voix était la même, mais l'intonation très différente, bien plus grave que sa voix habituelle. Elle m'a fait froid dans le dos. Je suis rassurée de savoir que Giulia n'est pas avec lui, mais avec la nounou. Mon prénom sort dans la conversation, mais je n'ai pas la force de relever les yeux. J'ai le cœur qui saigne, et je n'ai aucune solution pour faire cesser ça. Mes deux meilleurs amis m'ont trahi de la pire des façons qu'il soit. Que leur ai-je fait pour qu'ils m'en veuillent à ce point ? Nous ne pouvons faire confiance à personne autour de nous. Est-ce que Luis aussi est dans le coup ? Et Andrea ? J'en viens à douter de tout et tout le monde. Finalement, nous ne connaissons jamais vraiment les gens. Notre plus proche ami peut être ou devenir notre pire ennemi. Et malheureusement, nous venons d'en faire les frais. Notre vie ne sera plus jamais la même à la suite de cette trahison. Une pression sur mon épaule me fait sursauter, mais à le don de me faire quitter mes sombres pensées.

- Chérie, est-ce que tout va bien ?
- Je vais aller prendre une douche, si ça ne vous dérange pas.

Je quitte mon siège, quand la double porte de la salle de réunion s'ouvre. Et il se tient là, dans l'embrasure, le visage le plus innocent possible. Mon cœur se met à s'accélérer, alors qu'il pose en premier son regard sur moi. Pourquoi me regarde-t-il de cette façon ? Est-il au courant que nous sommes entrés chez lui ? Et s'il avait fait poser des caméras, et que nous n'avions rien vu ? Je crois que je vais vomir, ou m'évanouir, ou pleurer. Où tout ça à la fois.

- Quelqu'un est mort ou quoi ? plaisante-t-il en s'approchant. Vous tirez tous une gueule d'enterrement.

Il ne doit absolument pas savoir que nous l'avons découvert. Je tente de contrôler ma respiration, mais c'est peine perdue. Je sens la crise d'angoisse me tomber dessus de plein fouet. Mes jambes menacent de me lâcher. Mon cœur tente par tous les moyens de quitter ma cage thoracique.

- Narciso... Je... Je ne me sens pas bien... sangloté-je.

Ce dernier se tourne vers moi, et vient se placer de façon que je ne puisse plus voir son cousin. Il a compris la raison de la crise. La voix de mon oncle résonne au loin. J'ai l'impression qu'il parle à Giuseppe, mais elle semble si lointaine. Les mains du seul homme en qui j'ai confiance viennent se placer dans mon cou. Il me force à le regarder. Ses lèvres remuent, mais aucun son n'en sort. La crise d'angoisse est en train d'avoir ma peau. J'ai l'impression de mourir de l'intérieur.

- Je... Je ne t'entends pas...

Bien que je ne puisse l'entendre, je reconnais à ses mimiques qu'il est en train de pester. Sans attendre, il pose délicatement ses lèvres sur les miennes. Ce baiser est doux, délicat, magique. J'ai l'impression qu'à travers ce baiser, il me donne toute l'air dont j'ai besoin pour me calmer. Nos lèvres dansent ensemble dans une parfaite harmonie. Mes poumons se regonflent, ma peur s'envole. Les bruits alentours me parviennent à nouveau, signe que la crise est en train de passer. Il arrive à m'apaiser avec un simple baiser. Si ce n'est pas un signe qu'il est mon âme sœur, dites-moi ce que c'est.