Fallen for the enemy : Tome 2

Chapter four

CHAPTER FOUR

PERLA
🌍 Mardi 10 juillet, centre-ville, Palerme
17h45

Trois jours se sont écoulés depuis que nous avons foulé le sol sicilien, ma fille et moi. Nikola et Zack sont toujours sur les traces de Narciso. Ils essayent de le localiser grâce aux caméras de la ville, pour savoir ce qu'il a fait après être allé acheter cette fleur. Mais ils ne trouvent rien. C'est comme s'il s'était volatilisé dans la nature. Et ça, c'est étrange. Je pense qu'il savait exactement ce qu'il faisait en m'envoyant cette fleurs. Il voulait que je sache qu'il était vivant, qu'il était là, tout près. Mais pourquoi avoir disparu comme ça après ? Pourquoi ne pas venir me voir, tout simplement ? Tout ça me donne mal au crâne. Je rabats mes lunettes de soleil, aveuglée par le soleil. J'en ai profité pour sortir en ville, rien qu'avec ma fille. Bien que je sois heureuse quand j'ai de la compagnie, mais j'ai besoin d'être seule, de me retrouver rien qu'avec mon bébé. Ces moments mère/fille sont important pour moi. Je n'ai pas été la meilleure des mères à sa naissance, il faut bien que je me rattrape. Et surtout, d'habitude, je ne sors jamais seule, sans un homme armé. Comme Francesco a disparu en même temps que Narciso, nous avons tous eu peur qu'il tente de s'en prendre à moi. Mais là, j'ai besoin de souffler. Je flâne dans le centre-ville, et remarque que Giulia s'est endormie dans sa poussette. Les balades en voiture et en poussette l'ont toujours bercées et apaisées. Aujourd'hui, c'est mission shopping. J'aimerai bien acheter deux trois nouveaux vêtements pour Giulia, pour renouveler sa garde-robe. Ça grandit tellement vite à cet âge. Je pourrais racheter des vêtements tous les mois ! Je m'apprête à traverser la rue, quand je remarque une carrure qui m'est familière devant le magasin de fleurs, voisin du magasin de vêtements pour enfants. L'homme est de dos, tout de noir vêtus. J'ai l'impression d'avoir déjà vu cet homme, mais où ? Il tend sa main pour attraper une rose.

Ses bagues, je les connais.

Il prend la rose entre ses doigts tatoués, et entre dans la boutique. Non non, j'ai dû rêver, ce n'est pas possible. J'ai des hallucinations. J'en ai eu beaucoup après sa disparition. Je l'ai vu au cimetière, puis quasiment chaque jour, jusqu'à la naissance de Giulia. Après ça, c'est comme si mon cerveau voulait que je me concentre sur autre chose. Je tente de fouiller dans mon sac à la recherche de mon téléphone. Putain, mais qu'est-ce que j'en ai foutu ? Je relève la tête, au moment où il ressort, accompagnée d'une vendeuse. Narciso, il est devant moi. Je lâche lentement mon sac, sous le choc. Je suis incapable de faire le moindre mouvement. Il est là, en chair et en os, devant moi ! J'ai envie de lui crier après. De lui dire que je suis là, juste de l'autre côté du trottoir ! Je prends mon courage à deux mains, pour traverser prudemment.

- Narciso ?

Il m'ignore totalement, il ne se tourne pas vers moi. Il ne m'a peut-être pas entendu. Je n'ai peut-être pas parlé assez fort ?

- Narciso !

Le père de ma fille enfile une paire de lunettes noire, avant de partir à l'opposé de ou je suis. Non non non, il ne peut pas disparaitre à nouveau !

- NARCISO ! hurlé-je en pleurant. Je suis là, Narciso !

Il accélère le pas, comme pour me fuir, pour venir grimper côté passager d'une berline garée non loin de là sur un dépose-minute. Les mains tremblantes, je réussi à sortir mon téléphone, pour noter la plaque d'immatriculation. Tout à coup, la voiture démarre et disparaît de ma vue en quelques secondes.

Je n'ai pas rêvé, c'était lui, et il était là, devant moi !

Il n'a presque pas changé en deux ans, ne serait-ce qu'il a l'air plus grand, plus musclé. Et son visage était fermé comme au début que nous nous connaissions. Il avait l'air de haïr le monde entier. Putain mais je n'arrive pas à y croire. Ma vision se trouble brutalement, tandis que d'un mouvement brusque, je lâche mon téléphone qui vient s'écraser sur le béton, à côté de mon sac. Ma respiration s'accélère. Mon estomac se tord. Trop d'émotions me submergent d'un coup.