Fallen for the enemy : Tome 2

Chapter twelve

CHAPTER TWELVE

PERLA
🌍 Jeudi 26 juillet, propriété des Santoro, Palerme
6h45

Les babillages de Giulia me sortent immédiatement de mon demi-sommeil. Je n'ai aucune idée de l'heure qu'il est. Sans ouvrir les paupières, je fouille à tâtons la table de chevet, pour trouver mon téléphone. Je l'attrape, et ouvre les yeux pour regarder l'heure, mais l'écran reste désespérément noir. Génial, plus de batterie. Je me redresse, pour venir le brancher.

- Mama ! Mama !

Je souris, en la voyant debout dans son lit, malgré sa turbulette. J'ai bien fait de laisser sa porte ouverte hier soir. Je quitte le lit, pour venir la rejoindre. Je la récupère, pour venir l'embrasser plusieurs fois, déclenchant son rire. Je passe par la salle de bain, pour lui faire sa petite routine du matin. Je lui passe un gant sur le visage, lui change la couche, l'habille, et la coiffe. Aujourd'hui, elle porte un simple tee-shirt blanc, avec une salopette mauve. Je lui attache les cheveux en deux petits palmiers, et lui met un spray de mon propre parfum. J'aime notre petite routine matinale, rien que toute les deux.

- Allez, on va aller manger, dis-je en la récupérant.

Nous sortons discrètement la chambre, pour éviter de réveiller toute la villa. Je m'arrête devant la porte de Narciso. Je fais signe à Giulia de ne pas faire de bruit, pour venir coller mon oreille sur la porte. Aucun bruit. Il est probablement encore en train de dormir. Il doit en avoir du sommeil à rattraper. Je continue de remonter le couloir, pour arriver dans la pièce à vivre. L'endroit est rempli d'une odeur de café. Je retrousse mon nez face à cette forte odeur. Et je le vois. Face à la baie vitrée qui donne sur le jardin, une tasse à la main. Je vois son profil absolument parfait. Je le regarde prendre une gorgée. Sa pomme d'Adam monte et descend quand il déglutit. Giulia se met à râler dans mes bras, ce qui le fait se retourner. Et là, c'est comme-ci tout disparaissait autour de nous. Nous ne sommes que tout les trois, dans une bulle, totalement hermétique à ce qui se passe autour. Même Giulia ne détache pas son regard de son père. C'est comme si elle était hypnotisée par lui.

- Je... J'ai trouvé la machine à café, bafouille-t-il après quelques instants de silence.

Il désigne la cuisine de la main, sans quitter Giulia des yeux. Je m'approche de lui, en silence. Il pose sa tasse sur un meuble juste à côté, avant de s'approcher encore un peu plus.

- C'est... Oh, mon Dieu... murmure-t-il.

Il passe sa main sur sa barbe, visiblement sous le choc. Giulia, elle, se contente de le regarder en silence. Il lui sourit, elle lui sourit. Je sens mes joues devenir humides à cause des larmes. J'ai rêvé de cette rencontre depuis des lustres. J'en ai imaginé, des scénarios. Mais jamais celui où Narciso se mettrait à pleurer devant notre fille. Comme ce qui est en train de se passer actuellement.

      - Je... Je suis désolé, dit-il en reniflant.
      - Ce n'est pas grave, dis-je en souriant, émue. Giulia, je te présente enfin ton papa.
      - Papa ? dit-elle en me regardant.

Je hoche la tête. Cet enfant m'a toujours fasciné. Je ne pensais pas qu'elle dirait autant de mot à même pas un an. Elle comprend beaucoup de choses, malgré son jeune âge. Elle se met à nouveau à râler, signe qu'elle doit avoir faim. Je la pose sur le sol, ou se trouve plusieurs de ses jouets. Narciso s'assoit sur un fauteuil, sans la quitter du regard. Je peux voir tout l'amour qu'il lui porte, alors qu'il ne l'avait encore jamais rencontré. Je m'éclipse dans la cuisine, pour préparer son biberon de lait. Je lui pose dans une petite assiette un Buccellati. Je sais qu'elle les adore. Clara en fait à chaque fois qu'elle vient à la maison, bien que ce sont des gâteaux de Noel. Qu'est-ce qu'elle ne ferait pas pour sa filleule. Je me retourne avec tout ce qu'il faut pour qu'elle mange, pour venir tout poser sur sa chaise haute. Je les regarde discrètement. Giulia attrape un livre, elle se met debout avec l'aide du canapé, pour venir le tendre à Narciso.