Chapter forty

1.5K 71 0
                                    

CHAPTER FORTY

NARCISO
🌍 Mardi 16 octobre, manoir des Giordano, Naples
17h01

Six jours.

Six longs jours que Perla reste introuvable. Nous avons retourné tout le pays, mais elle n'y est pas. Nous en avons déduit qu'elle avait dû être transportée dans un autre pays. Mais lequel ? J'ai tenté de me mettre à la place de Giuseppe, de penser comme lui, mais j'ai dû me rendre à l'évidence : je ne connais plus rien de lui. J'ai beaucoup de mal à avancer, à cause de l'absence de ma femme. J'ai l'impression qu'il me manque quelque chose, quelque chose qui m'empêche de respirer correctement. Mon cœur saigne en permanence. Les seuls moments qui m'apaisent sont les moments où Giulia s'endort sur moi. Chaque soir depuis la disparition de sa maman, elle ne s'endort qu'en étant blottie contre moi, sa tête posée contre mon cœur. Et chaque nuit, je la regarde dormir, avant que je ne tombe moi-même de fatigue et finisse par m'endormir. En conclusion, je suis complètement explosé. Je fonctionne au ralentis, mon cerveau flotte dans un brouillard qui m'intoxique à chaque respiration.

- Et là, j'ai chevauché une putain de licorne, c'était trop génial!

Je tourne lentement la tête vers mon meilleur ami, assis à mes côtés autour de la table de réunion. Il est malade celui-là où quoi ? Son visage est tout aussi cerné que le mien, mais un petit sourire malicieux apparait. Il s'est rendu compte que je ne l'écoutais pas.

- Tu ne m'écoutes pas, dit-il en s'appuyant contre le dossier de sa chaise.
- Désolé, mais je suis un peu fatigué, avoué-je en soupirant.
- Un peu? Il faut que tu dormes, Narciso. Sinon, tu ne tiendras jamais le coup.
- Je dors!
- Tu tombes de fatigue, c'est différent.

Je soupire, en croisant les bras sur ma poitrine. J'entends le même discours tous les jours, de la part de tout le monde. Ils me gonflent tous. Ils mettent mes nerfs à rude épreuve. J'ai l'impression qu'à tout moment, je vais pêter les plombs.

- Tu veux savoir pourquoi je ne dors pas? dis-je en me redressant.
      - Narciso... commence mon meilleur ami en se redressant à son tour.
      - Parce que ma femme a disparu, putain! Et j'espère qu'à n'importe quel moment, le téléphone sonnera en me disant que quelqu'un à enfin repérer Perla, où qu'elle arrive à me joindre par je ne sais quel miracle, pour me dire qu'elle va bien. Dormir est une perte de temps dans notre situation. Je dormirai quand elle sera de retour, conclué-je en me levant.

Je quitte la salle de réunion sans attendre, malgré les appels de mon meilleur ami. Je descends les escaliers à toute vitesse, pour foncer dans le jardin. Il pleut à torrents, mais au diable le parapluie. L'eau s'infiltre sous mon sweat, me glaçant la peau. Je fixe le ciel, passe mes mains dans mes cheveux, avant de pousser un long hurlement de rage.

Ça y est, je craque.

Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter autant de douleur ! N'ai-je pas le droit d'être heureux ! Je donnerai n'importe quoi pour la revoir, la prendre dans mes bras, lui dire que je l'aime. Je me laisse tomber assis dans l'herbe trempée, pour finalement venir m'allonger. Je ferme les yeux, en sentant la pluie dégouliner sur mon visage. Mes larmes s'y mélangent, comme pour venir disparaitre. J'ai l'impression que les anges souffrent, pleurent avec moi. Je n'ai pas honte de pleurer. C'est Perla d'ailleurs qui m'a appris ça il y a quelques années. Elle fait partie intégrante de ma vie, comme si elle avait toujours été là. Et son absence se fait ressentir puissance mile, signe que je suis putain d'accro à elle.

Fallen for the enemy : Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant