Chapter five

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CHAPTER FIVE

PERLA
20h25

Je pose délicatement Giulia endormie dans son lit en posant à côté de son visage son ours favori. Je souris en la regardant, tout en décalant une mèche noire de son doux visage.

      - Félicitation Perla, c'est une petite fille! m'annonce la sage-femme en posant mon bébé sur moi.
      - C'est une fille... dis-je en pleurant. C'est une petite fille Giuseppe...
      - Oh mon Dieu... Elle est magnifique... dit-il avec la voix qui craque, à deux doigts de pleurer.

Je souris en repensant à la petite crevette de deux kilos trois cent vingt grammes et quarante-huit centimètres qu'elle était à sa naissance, bien qu'elle n'ait pas eu une arrivée facile sur cette Terre. J'ai l'impression que c'était hier, alors qu'elle va souffler sa première bougie dans quelques semaines. Le temps passe si vite. J'étais persuadé, au plus profond de mes entrailles, que c'était une petite fille. Et ça, depuis le jour où j'ai su que j'étais enceinte, à Paris. Je n'ai rien dis à Narciso, pour le laisser faire son propre avis. Et finalement, il pensait aussi dès le début que nous allions avoir une fille. Peut-être que notre amour était si fort que nous pouvions ressentir ce genre de choses. Mais aujourd'hui, Giulia vit sans son père, et moi, avec un trou béant dans le cœur impossible à refermer. Je sors discrètement de la chambre, en veillant à activer le baby-phone sur mon portable, et rejoins la cuisine, où Gregorio, Clara et Giuseppe m'attendent. Clara me tend un nouveau verre de vin, au moment où je passe à ses côtés. Gregorio est aux fourneaux, et nous prépare à dîner, alors que Giuseppe est sur son ordinateur, attablé au comptoir de la cuisine. Ça sent extrêmement bon dans la pièce.

      - Qu'est-ce que tu cuisines de bon ? demandé-je en regardant par-dessus l'épaule de Gregorio.
      - Une carbonnade flamande, une recette de ma grand-mère, répond-t-il fièrement. Nous avons besoin de réconfort ce soir.

Je m'approche de la baie vitrée, pour regarder les éléments se déchaîner à l'extérieur. Je ne sais même pas comment Giulia arrive à dormir avec tout ce bruit ! Entre les torrents d'eaux qui cognent contre les vitres, le vent, l'orage. Ou alors, elle est comme sa maman et adore ce genre de bruits blancs. Je me souviens l'avoir dit à Narciso un soir, lors que nous faisions nos moments confessions. Et à chaque tempête, où la pluie tombait à torrents, Narciso ouvrait la fenêtre pour que je puisse l'écouter. Je baisse le regard, vers mes mains. Mon annulaire gauche est habillé par la bague de fiançailles que j'ai trouvé dans ses affaires. Mon majeur droit est, quant à lui, habillé de notre fausse alliance, que nous avons échangé lors de notre faux mariage pour Nonna. Je suis incapable de les enlever. Elles m'accompagnent partout. Le corps de Giuseppe apparait dans le reflet de la vitre. Je pose ma tête sur son épaule, en soupirant.

      - Alors comme ça, il est vivant, lâche Clara dans notre dos. Putain, je n'en reviens pas !
      - Je te jure Clara, je l'ai vu de mes propres yeux, dis-je en me tournant vers eux. Mais il s'est barré dès qu'il m'a entendu.

Je devrais être heureuse de savoir qu'il est vivant, qu'il va bien. Mais sa réaction me fait bien plus mal. Je soupire, avant de prendre une gorgée de vin.

      - Tu avais raison, depuis le début, dit Giuseppe en me prenant contre lui. Mais pourquoi il réapparaît comme ça après deux ans? Et surtout ici, en Sicile.
      - Je ne sais pas, dis-je en haussant les épaules.
      - Mais il sait que tu es ici, donc il a un accès à ce que tu fais, commente Gregorio. Il a donné notre adresse et le nom de Perla à la vendeuse de la boutique de fleurs, dit-il en direction de sa femme.
      - Quel boutique de fleurs ? demande Giuseppe. De quoi tu parles ?

Fallen for the enemy : Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant