Pendant deux jours, Ambre reprit le cours de sa vie sans la présence de Dougal. Une épreuve qui marqua Stephen et Zoely : ils avaient supporté ses plaintes et son incompréhension. Puis, Dougal refit surface avec un message d'excuse lyrique et son numéro de téléphone.
Le nombre de SMS échangé en vingt-quatre heures était affolant. Ambre se plaisait, autant que son ami, à rédiger des paragraphes entiers pour apprendre à se connaître. Ils discutèrent de leurs passions communes, de leurs études et les similitudes apparaissaient telle la peinture couvrant une fresque. Ils se conseillèrent des films, s'en réservant quelques-uns à regarder ensemble. Dougal lui parla de ses goûts musicaux et ses groupes favoris. Il appréciait la musique électronique, le Rock progressif et l'indie Rock, comme Ambre, mais également des artistes plus expérimentaux et la Trip Hop. Il correspondait à l'image que l'étudiante s'était créée, elle lui trouvait une singularité propre. Chaque jour il lui plaisait un peu plus, avant de disparaître encore.
Suite à une virée en vélo sous la pluie battante, Ambre s'était méchamment enrhumée. Jérôme, véritable hypocondriaque, l'avait confinée sans attendre dans sa chambre et refusait qu'elle sorte avant d'être guérie. Alors, elle se sentait plus seule que jamais. Les quelques messages échangés avec ses meilleurs amis ne comblaient pas l'ennui et le vide qui se creusait en elle. Elle éprouvait le besoin de voir quelqu'un, de toucher un corps pour ne pas avoir la sensation de dépérir et de disparaître.
On frappa à sa porte. La voix cassée, Ambre invita son visiteur, qui n'était autre que son frère. Il portait un masque chirurgical et au moins deux paires de gants en latex.
— J'ai l'impression de mourir, se plaignit Ambre.
— Quoi ? Non, arrête ! Tu as de nouveaux symptômes ? C'est quoi ? C'est la grippe aviaire, c'est ça ?
— Ne sois pas aussi terre-à-terre, j'ai juste pris froid...
— Ça n'existe pas « prendre froid », c'est quoi, c'est...
— Donne-moi mes médicaments et sauve-toi, couillon.
Jérôme s'exécuta, ne relevant pas la grossièreté de sa sœur et partit. Ambre tria les différents médicaments, en fonction de ceux qui lui donnaient le plus envie. Elle s'amusa à sortir tous les cachets de leur plaquette et les empila sur la table de chevet. L'ennui la changeait en une enfant dissipée. Son corps la punit avec une quinte de toux qui lui déchira la gorge.
Tandis qu'elle essayait de se reposer, elle reconnut le son d'une notification. Elle retourna ses draps pour mettre la main sur son téléphone. Elle aurait aimé garder un air détaché en voyant le prénom de Dougal s'afficher, se préparer à lui lancer un flot de reproches, mais sa réaction fut tout autre. Son sourire s'élargit au point de tirailler la peau irritée sous son nez.
Bonjour, comment va ma belle Ambre ?
« Ma belle Ambre ». Son cœur rata un battement. Qu'il s'agisse de drague ou non, elle sentait une certaine tendresse de la part de son ami.
J'ai connu de meilleurs jours.
J'ai un gros rhume et j'ai horreur des médicaments.
Et toi, tu vas bien ? Tu m'as l'air très occupé ces derniers temps.J'aimerais pouvoir te soigner...
Je vais bien, je suis ravi que tu m'aies répondu si vite.
Oui j'ai beaucoup à faire jusqu'au mois prochain.J'ai l'impression qu'il y a un sous-entendu dans cette phrase... Je me trompe ?
Je suis confinée comme une pestiférée, je ne pouvais pas répondre plus rapidement !
Avec tes cours et le théâtre ?
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Les fleurs renaissent au printemps
RomanceAmbre est une étudiante passionnée par le cinéma et effrayée par la solitude. Ses amis, les soirées et l'ivresse rythment son quotidien, pourtant, l'année de ses vingt ans exprime un tournant considérable dans sa vie. Après avoir rejeté les avances...