Stephen sommeillait, hypnotisé par les couleurs de sa pipe à eau. La musique hurlait, à en faire trembler les murs, mais il perçut la sonnette. Il ne voulait pas ouvrir, il ne voulait pas bouger. Au cours de la nuit, son cou s'était bloqué. Ce n'était pas la première fois qu'il était contraint de porter une minerve, mais refusait de voir un médecin pour définir l'origine du problème. Il se doutait que la douleur était liée à Molly.
— Steph ?
Il reconnut la voix de son meilleur ami à travers la porte. Il se leva du canapé, le port de la minerve n'avait rien d'agréable, il se sentait emprisonné.
Stephen découvrit sur le palier, sans surprise, Dougal. Il souriait, un vrai sourire qui ne trahissait en rien sa bonne humeur. S'il n'avait pas remarqué ce que son ami portait autour du cou, il l'aurait sans doute bousculé pour sautiller au milieu du salon.
— Aïe ! Qu'est-ce qu'il s'est passé ? demanda-t-il en refermant la porte.
— Rien de grave, tu sais, ça arrive souvent, soupira Stephen. Qu'est-ce qui t'amène ? Tu veux à boire ? Fumer ?
Dougal accepta l'offre et s'installa dans le canapé. Il tapotait ses mains contre ses cuisses en attendant d'être servi. Stephen lui amena une bière. En attrapant le bong pour le préparer, il observa son ami du coin de l'œil. Son humeur paraissait inhabituelle, et ses humeurs, il les connaissait presque toutes.
— Ne me dis pas que tu as retombé là-dedans... le sermonna-t-il.
— Quoi ? Oui, non, enfin... Non, ça n'a rien à voir !
— Tu as l'air bien joyeux.
— Je le suis !
— Ah oui ? sourit Stephen. Prends le grinder s'il te plaît.
Dougal le saisit pour réduire l'herbe en poussière et, une fois les préparatifs terminés, Stephen lui tendit la pipe et un briquet. Il inhala la fumée et sentit ses membres se décontracter.
— Tu te souviens quand vous êtes venus chez moi, Ambre et toi ? Elle m'a dit qu'elle avait un van dans un garage... Je me demandais... est-ce qu'on peut le prendre ?
Stephen s'étouffa avec la fumée.
— Je ne la sens pas, ton histoire...
— J'aimerais l'emprunter pour emmener Ambre quelques jours en vacances, je n'ai pas envie de la faire dormir dans la 205.
Stephen passa le bong à Dougal et réfléchit. Il trouvait beau son investissement dans sa relation avec Ambre et il savait qu'elle apprécierait de passer du temps avec lui, ailleurs que dans l'un de leurs appartements.
— Si tu veux, j'ai une toile de tente, chez mes parents...
— Non, coupa Dougal. Je veux le van. Il était dans mon rêve, je veux le van vert !
— Je ne peux rien faire pour toi... Est-ce que tu te sens capable d'en parler avec Paolo ou Jérôme ?
— Je baiserai les pieds de Paolo s'il le faut. Je veux le van, je... je ferai tout pour Ambre. Stephen, je l'aime, putain !
L'attitude de Dougal étonna Stephen, mais il rit. Il promit de l'accompagner pour en discuter avec Jérôme.
— Par contre, n'oublie pas de rentrer avant la fête.
— Quelle fête ?
— La soirée de fin d'année et l'anniversaire d'Ambre... Tu te souviens ? Je t'en ai parlé, Zoely et Nina s'occupent de l'organisation.
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Les fleurs renaissent au printemps
RomanceAmbre est une étudiante passionnée par le cinéma et effrayée par la solitude. Ses amis, les soirées et l'ivresse rythment son quotidien, pourtant, l'année de ses vingt ans exprime un tournant considérable dans sa vie. Après avoir rejeté les avances...