【Partie IV : Automne】
Ambre faisait les cent pas dans la cuisine, son portable en main. L'image de Paolo tourmentait son esprit depuis son installation chez Sybille. Les jours se succédaient sans avoir de nouvelles et parfois, elle avait la sensation de l'avoir inventé. Elle ne comprenait pas pourquoi il n'avait montré aucun signe d'inquiétude, malgré son coma. Elle acceptait le fait qu'il ait pris ses distances avec elle, mais le silence radio, elle le rejetait.La veille, elle avait tenté d'en parler subtilement à ses deux amies, mais Zoely ayant eu une nouvelle dispute avec Nicolas, elle avait préféré la consoler avec Nina. Ainsi, elle restait tiraillée entre l'envie d'inviter son ancien colocataire et celle de respecter l'éloignement instauré.
Sybille sortit de la salle de bain, une serviette sur ses cheveux. Ambre était hypnotisée par le liquide qui coulait dans la cafetière. Surprise, elle s'adressa à elle, lui demandant si elle allait bien. Ambre sursauta et répondit par la positive.
— Je vais à la bibliothèque, tu veux venir ?
— Non, je pense rester ici et regarder le café ! dit Ambre, amusée.
À son tour, Sybille laissa échapper un rire. Tandis qu'elle rejoignait sa chambre, elle fut interpellée.
— Billy, qu'est-ce que tu ferais si tu n'avais pas de nouvelles d'un ami depuis longtemps ?
— Je l'inviterais boire un verre, j'imagine, exprima Sybille en haussant les épaules.
— Admettons que vous ayez été en froid au cours des derniers mois.
Ambre s'assit sur le bar à côté de l'évier, attendant une réponse.
— Je pense que tu devrais le contacter, ton ami. Ma mère m'a toujours appris à régler les différends que je pouvais avoir avec les personnes qui me sont chères. On ignore de quoi demain est fait, alors autant en profiter. Un accident est si vite arrivé.
Tu ne crois pas si bien dire, pensa Ambre. Elle la remercia et la laissa vaquer à ses occupations.
Elle prit son téléphone pour contacter Paolo. La pluie battait à l'extérieur. Un véritable déluge, le vent se leva et fit claquer la fenêtre entrouverte. Ambre se demandait comment son amie trouvait le courage de sortir avec un temps pareil. Au fond, son absence l'arrangeait ; elle appréciait Sybille, mais les moments de solitude l'apaisaient désormais.
Satisfaite de la tournure de son message, elle l'envoya. Elle proposait à Paolo de se retrouver dans un café. Elle posa son téléphone et sauta du bar. À ses pieds, une chatte noire miaulait, réclamant des caresses. Elle s'installa sur le plancher, attirant l'animal auprès d'elle. Elle qui n'avait pas un amour démesuré pour les félins, avait été charmé par cette boule de poil et cette affection était réciproque. Isaïa la rejoignait pendant la nuit pour dormir sur sa couverture.
Elle grimpa sur le bras d'Ambre pour frotter sa tête contre sa joue. Elle se mit à rire, sa langue râpeuse chatouillait son nez. Elle avait, pendant un instant, oublié ses pensées à l'égard de Paolo. Toutefois, les vibrations de se téléphone la rappelèrent à l'ordre et elle se sépara d'Isaïa. Elle caressa son pelage noir avant de se lever.
Paolo avait accepté son invitation, pourtant, elle pressentait une certaine froideur de sa part, le message n'était pas soigné.
— J'y vais ! s'exclama Sybille, vêtue d'une veste épaisse.
— Tu vas vraiment sortir, avec cette tempête ?
— J'ai réservé un livre en début de semaine, je dois à tout prix le récupérer.
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Les fleurs renaissent au printemps
RomantikAmbre est une étudiante passionnée par le cinéma et effrayée par la solitude. Ses amis, les soirées et l'ivresse rythment son quotidien, pourtant, l'année de ses vingt ans exprime un tournant considérable dans sa vie. Après avoir rejeté les avances...