-À qui parler ?- | VSO [TERMINÉ]

Chapitre 15

Pdv Ellie

-Et du coup, je suis partie comme il me l'a demandé et je t'ai directement appelé. Tu penses qu'il va mieux depuis quelques heures ?

-Je pense oui, il doit sûrement se reposer. Et il se donne tellement à fond pour son album qu'il en oublie de dormir.

-Mmh, j'avais remarqué, il a des cernes de 10km sous les yeux.

Je suis dans mon canapé, entourée des bras de Sylvain qui tente de me rassurer. Je suis allongée sur son torse, et me détends doucement mais sûrement en écoutant son cœur battre. Quand je suis rentrée chez moi, j'ai paniqué et appelé la première personne qui me passait par la tête. Il est rapidement venu chez moi, et je lui ai donc raconté ce qu'il s'est passé avec Vincent. Je ne suis pas dupe, j'ai bien compris qu'ils avaient couché ensemble au moment où son visage s'est décomposé lorsque je lui ai dit que Rémi l'avait raccompagné chez lui.

-En tout cas, ça se voyait depuis quelques temps qu'ils se tournaient autour. Dit alors Sylvain, en riant légèrement.

-Ouais, mais je sais pas s'ils se rendent vraiment compte de ce qu'ils ressentent l'un envers l'autre.

Sylvain me répond que c'est probablement pas encore le cas, mais que ça va sûrement les aider à mieux se comprendre. Un silence s'installe. C'est très relaxant, même si mes pensées se mélangent dans ma tête.

-Tu penses qu'il faudrait lui rendre visite, au cas où ? J'aime pas le laisser trop longtemps seul quand il va pas bien...

-Tu veux que j'aille lui parler ? Propose Sylvain en me gratouillant le dos, avec un léger sourire.

Je relève la tête vers lui pour pouvoir le regarder dans les yeux.

-Pourquoi pas.

Je l'embrasse furtivement sur les lèvres et souris avant de me lever. Nous nous préparons en vitesse pour aller lui rendre visite. Nous sommes maintenant main dans la main, devant la porte de Vincent. Je suis un peu en retrait, puisque je reste derrière l'épaule de Sylvain. Il toque à la porte, et après quelques secondes, personne n'ouvre.

-Al', c'est moi. Dit Sylvain, après avoir de nouveau toquer.

Toujours rien. Pourtant, il n'est pas sorti sinon il m'aurait prévenu. Sylvain me regarde tristement, et je finis par poser ma tête sur son épaule en serrant un peu plus sa main.

-Vincent, ouvre moi, il faut qu'on parle. Dit-il en espérant recevoir une réponse.

Après une énième tentative, la porte s'entrouvre, et je relève subitement la tête en souriant. Notre Alien ouvre un peu plus la porte, avec un petit sourire. Mais ses yeux le trahissent, je le connais que trop bien, et je vois que ça ne va pas. Je pense que Sylvain aussi l'a remarqué. Ses cheveux en batailles sont mouillés, il sort sûrement de la douche. Il est habillé d'un gros sweat noir un peu trop grand et d'un jogging gris, lui aussi un peu large. Il tient la porte d'une main et nous regarde. Il perd finalement son sourire et des larmes se forment aux creux de ses yeux. Je lâche la main de Sylvain, et prends Vincent dans mes bras, qui s'y réfugie instantanément. Sylvain se rapproche et le réconforte aussi du mieux qu'il peut, en passant une main dans son dos. Soudain, son téléphone sonne. Il s'excuse et ébouriffe les cheveux de son ami, avant de me sourire faiblement. Il s'éclipse pour pouvoir répondre à son appel. Vincent laisse sa tête plongée dans mon cou, comme s'il ne voulait pas se montrer aussi impuissant. Je caresse son dos pour le rassurer. Quelques minutes passent, et Sylvain revient vers nous.

-Je suis désolé, je dois y aller, j'ai un truc urgent à régler. Explique-t-il, presque gêné de partir aussi vite.

-Rien de grave j'espère ? Demande alors l'Alien d'une petite voix en relevant la tête, essuyant ses larmes et souriant légèrement.

Je le lâche doucement, tandis que Sylvain répond que ce n'est rien, que c'est quelque chose en rapport avec ses parents. Il m'embrasse rapidement puis me chuchote à l'oreille que c'était Rémi, et qu'il veut lui parler de quelque chose d'important. Nous nous regardons, et avons tous les deux compris de quoi il s'agissait.

-Très bien, à ce soir alors. Répondis-je à haute voix en souriant, avant de rentrer dans l'appartement de Vincent et que Sylvain ne parte.

Nous nous installons dans son canapé. Le silence règne, il n'ose pas lever les yeux vers moi.

-T'es encore malade ? Demande-ai-je d'une voix rassurante.

-Non, j'ai sûrement trop bu hier soir...

-Et... pour Rém' ? Demande-ai-je plus faiblement.

Il hausse simplement les épaules sans rien ajouter.

-Tu veux pas me dire si c'était un bon coup ?

Je lui donne un coup de coude et rit légèrement.

-T'es con Ellie...

Nous rions un peu, tandis que ses joues deviennent rouge pivoine. Comme c'est mignon, sa réaction répond parfaitement à ma question.

-T'as de ses nouvelles ?

-Non, je veux pas le voir.

-C'était si nul que ça ?

Il lève les yeux au ciel, tandis que je me retiens de rire.

-Ellie, tu te rends compte, j'ai couché avec lui, tu veux que je fasse quoi ? C'est impossible qu'on fasse comme si de rien n'était. En plus de ça, je dois cacher mes sentiments pour lui, c'est pas une masse à faire.

J'hoche la tête puis sens mon téléphone vibrer. Je regarde rapidement le message, c'est Sylvain.

« Mission cupidon : Rémi est à fond sur Vincent, lancement de la mission, agent Ellicoptère 😎 »

Je souris et continue d'écouter Vincent qui parle à cœur ouvert.

-J'avoue qu'il était bourré lui aussi, mais pas autant que moi, et puis... il m'a dit que c'était pas la première fois qu'il couchait avec un gars, c'était... il gère incroyablement bien, enfin bref mais tu penses qu'il s'en souvient ? Qu'il en avait vraiment envie ? Ou... qu'il m'aime bien ?

-Tu veux vraiment les réponses à tes questions ?

Il hoche la tête en me regardant, comme si j'allais lui annoncer la nouvelle du siècle.

-Parle lui Vincent. Si tu veux tout savoir, Rémi aussi se pose des questions, et il y a que toi qui peut l'aider.

Il sourit légèrement, les joues encore rouges de gêne. Il baisse son regard sur ses mains avec lesquelles ils jouent nerveusement. J'ai vraiment hâte qu'ils se parlent ces deux loustics. Je le rassure en lui disant que ça va s'arranger, et qu'il n'a vraiment pas à s'inquiéter. Il s'allonge ensuite sur le canapé et pose sa tête sur mes genoux. Je lui fais quelques papouilles dans les cheveux, en papotant encore un peu. Sa respiration se ralentit, jusqu'à ce qu'elle devienne régulière. Il s'est endormi. J'attrape un plaid et le couvre avec. Il faut qu'il se repose. J'en profite pour répondre au message de Sylvain, en disant que la mission cupidon est sur la bonne voie pour nos deux tourtereaux.