Chapitre 19.2

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Pdv Ellie

Paris. La capitale de l'amour. Cette ville porte bien son surnom. Je suis arrivée dans l'après-midi en train, un sourire niai aux lèvres à l'idée de retrouver Sylvain. Je ne dis pas que c'est un rendez-vous amoureux, mais ça y ressemble beaucoup. Il m'a invité à passer un week-end avec lui à Paris, rien que tous les deux. Il m'a annoncé avoir prévu des surprises, sans entrer dans les détails. Sylvain et moi ne nous quittons pas d'une semelle depuis que je suis ici. Nous avons visiter le musée d'Orsay, qui est mon musée préféré. Nous sortons à l'instant du restaurant dans lequel nous avons dîner, en se racontant nos vies, de ce que nous avons manger la veille, en passant par nos souvenirs d'enfance avec nos familles.

Sylvain : J'ai jamais su d'où tu venais d'ailleurs ! Tes parents habitent à Nîmes ?

Le pincement au cœur me comprime la poitrine à chaque fois que ce sujet est abordé. Sylvain doit sentir que je me suis tendue à sa question. Ses yeux se sont posés sur moi. Nous continuons de marcher côte à côte, ma main tenant son bras.

-Euh... Non... Non, ils ne viennent pas de Nîmes... J'ai grandit à Toulouse, mais je suis partie à 18 ans, pour vivre à Nîmes justement. J'ai visité la ville pour la première fois en voyage scolaire, étant une ville romaine, c'était dans le programme d'histoire-géo'. J'ai été impressionné par les monuments, l'atmosphère, la bienveillance des habitants. C'est con, mais je suis carrément tomber amoureuse de la ville. Je devais avoir, genre, 14 ans ? Un truc comme ça... Et je savais au fond de moi que j'allais y vivre plus tard. C'est l'un des seuls souvenirs qui me restent d'avant ma majorité d'ailleurs... Et finalement, quatre ans après, j'avais mon studio à Nîmes et un boulot. Ensuite, j'ai mis assez d'argent de côté pour faire mes études dans une école de digital. On s'était fréquenté pendant ma deuxième année d'études, c'était une histoire d'une semaine même pas, tu devais partir en tournée peu de temps après, tu te souviens ?

C'est la première fois que j'ose lever mes yeux vers les siens. Il ne m'a pas lâcher du regard depuis que je déblatère mon monologue. Son regard est apaisant. Rassurant. Amoureux. Il esquisse un léger sourire.

Sylvain : Évidemment que je m'en souviens, on s'était rencontré dans une soirée étudiante, c'est un pote de l'époque qui était en dernière année qui m'avait fait rentré. Je l'en remercierai jamais assez d'ailleurs, c'est grâce à lui que je t'ai rencontré...

Je rougis sûrement à sa réflexion, qui me fait chaud au cœur. Il s'en souvient. Je détourne le regard, tandis que nous continuons notre balade nocturne.

-À la fin de mes études, j'ai déménagé dans l'appartement que j'avais, en face de celui de Vincent, c'est comme ça que je l'ai rencontré d'ailleurs, en allant chercher mon courrier, une semaine après mon déménagement... et après, tu connais toute la suite...

Nous nous jetons un coup d'œil. Sylvain est amusé. Il ricane même, alors que je regarde à nouveau devant moi, les joues rouges.

-Pardon... à la base tu m'avais posé une question et j'ai commencé à parler d'un autre truc, et encore un autre...

Sylvain : T'excuses pas ! J'adore t'écouter ! Et tu me fais rire quand tu rougis comme ça, t'es mignonne...

Il embrasse alors ma tempe, et je ne peux contenir le sourire qui étire instinctivement mes lèvres. Bordel. C'est comme avant, mais en mieux. Beaucoup mieux. C'est alors que Sylvain ralentit la cadence, jusqu'à s'arrêter devant la porte d'un immeuble. Je lève les yeux, et relâche son bras pour qu'il puisse récupérer ses clés.

Sylvain : C'est ici ! Notre studio d'enregistrement parisien ! J'y passe plus de temps que les deux autres zigotos, mais ça leur arrive d'y passer certains week-end ! M'explique-t-il en passant la porte.

Je suis ses pas, puis il referme derrière moi.

-Ils sont là aujourd'hui ?

Sylvain : Non, c'est pour ça que j'en profite pour te le faire visiter !

Nous nous sourions, puis papotons un peu en montant tous les deux les trois étages à pieds. Il n'y a pas d'ascenseur, pour le bonheur de Rémi. Nous arrivons devant la porte de l'appartement, mais nous entendons de la musique, et les lumières sont allumées.

Sylvain : Bah ? Ils sont pas censé être dans le sud eux ?

Il ouvre la porte, et je le suis de près jusqu'à ce que nous arrivons dans le séjour. La musique se coupe, et Sylvain se stoppe dans l'entrée de la grande pièce à vivre. Je me penche un peu sur le côté, toujours derrière Sylvain, et aperçois deux silhouette assises devant le bureau, en face d'un ordinateur.

Sylvain : Mais qu'est-ce que vous foutez ici ?

Rémi : Bah c'est à nous de te poser la question ! T'avais dit que t'étais occupé aujourd'hui, alors on a décidé de venir pour bosser !

Vincent : On finit les détails de mon album ! Je dois le rendre bientôt !

J'éternue soudainement, dévoilant ma présence derrière Sylvain. Merde. Vincent essaye de voir qui se cache derrière lui justement, alors que Rémi regarde Sylvain amusée.

Rémi : Tu nous présentes pas ? Demande-t-il avec un grand sourire.

Sylvain : Bah, c'est pas vraiment la peine...

Il ne dit rien de plus, et entre dans la pièce avant de se décaler pour me laisser à la vue des gars. Ils sont surpris, et Vincent est le premier à prendre la parole.

Vincent : Mais ? Pourquoi tu m'as pas dit que tu venais à Paris ??

-Je te retourne la question mec...

Je souris amusée, mais surtout gênée. Ils vont s'imaginer des histoires en nous voyant tous les deux. Vincent jette un coup d'œil à Sylvain, puis à Rémi. Les tourtereaux se mettent à rire. Cela n'annonce rien de bon.

Sylvain : Bon, on va vous laisser nous ! Travaillez bien !

Il prend ma main à la hâte, et nous emmène à la porte par laquelle nous sommes rentrés. Vincent et moi nous lançons un dernier regard. Le sien est amusé, accompagné d'un clin d'œil et d'un grand sourire. Tandis que le mien est embarrassé, avec les joues rouges et un sourire timide sur mon visage. Je sens que nous allons devoir discuter, Vincent et moi. C'était très compliqué de lui cacher ma venue, et je meurs d'envie de lui raconter ce qu'il s'est passé aujourd'hui. Sylvain et moi descendons les escaliers, j'acquiesce seulement lorsqu'il essaye de faire la conversation, trop embarrassée pour dire quoi que se soit. Enfin en bas de l'immeuble, Sylvain me fait face.

Sylvain : Je suis désolé, je savais vraiment pas qu'ils étaient là...

-C'est pas ta faute... Et le studio est vraiment beau, vous avez très bien choisit ! Dis-je en esquissant un léger sourire.

Il fait de même, avant de me proposer de rentrer, vu l'heure déjà tardive. J'accepte et nous reprenons la route, cette fois-ci en direction de son appartement.

-À qui parler ?- | VSO [TERMINÉ] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant