Chapitre 24

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Pdv Ellie

-Prochaine fois je ramène ma mallette de Poker, et on va voir qui va faire le malin ! Annonce Sylvain en riant, en voulant prouver qu'il est le plus fort du groupe à ce jeu.

-Oui et pis on fera un strip poker tant qu'on y est ! Ajoute Alien, en buvant une gorgée de son verre, tout aussi amusé.

-Ça je suis pas d'accord, y'a que moi qui ai le droit de faire ça avec toi. Dit Rémi, un sourire aux lèvres et un regard malicieux.

Il embrasse ensuite la joue de Vincent. Celui-ci lève les yeux au ciel, en riant. Je ris en les regardant. Cette soirée me fait du bien, nous sommes réunis tous les quatre. Que demander de plus ? La soirée se passe doucement. Il y a une ambiance assez calme, pour une fois. Les bouteilles d'alcool et les paquets de cigarettes se consomment quand même. Nous rions et passons un magnifique moment.

J'embrasse la joue de Sylvain, en l'informant discrètement que je pars aux toilettes. Il m'adresse un sourire, avant de se re concentrer sur la conversation. Les gars débattent encore sur un énième sujet absurde. Lorsque je suis dans la salle de bain, je m'assois sur le bord de la baignoire. Le stress est en train de me ronger de l'intérieur. Mes jambes sautillent sur le sol. Mes doigts tapotent le dos de mon téléphone entre mes mains. Soudain, il vibre. Je regarde l'écran. Les résultats sont tombés. Un message. Un seul, et il peut changer votre vie. C'est mon cas. Je ne sais pas quoi faire. Je sens la crise d'angoisse monter. Je suis en panique totale. Non Ellie, stop. Je me lève et m'appuie contre le lavabo, me regardant dans le miroir. Les larmes coulent doucement sur mes joues, et commencent peu à peu à ruiner mon maquillage. Rentre chez toi. Maintenant. Sinon c'est devant le groupe que tu vas faire une crise d'angoisse, et tu ne peux pas leur expliquer la raison de ton état. Je me reprends et fouille les meubles. Je trouve enfin les lingettes démaquillantes que je laisse chez Vincent. Je frotte mon visage puis me passe un coup d'eau en vitesse. T'as juste à agir normalement, et dire que t'es fatiguée et que t'as beaucoup de boulot pour demain. Je reprends une profonde inspiration et sors de la pièce. Je rejoins les gars, un sourire aux lèvres.

-Les gars, j'ai totalement zappé ma réunion de demain, en plus j'ai un gros projet à finir. Je vais rentrer. Dis-je en commençant par saluer Rémi.

-Ça marche, envoie moi un message demain pour me donner des nouvelles, on sera au stud' nous. Me dit Vincent, puis l'enlace pour lui dire au revoir.

Il va me manquer cet abruti. Je ne le remercierai jamais assez pour tout ce qu'il a fait pour moi.

-Ça marche. Bisous mon cœur. Dis-je en m'adressant ensuite à Sylvain.

Je souris et l'embrasse furtivement. Ses lèvres vont me manquer. Plus c'est bref, moins je regretterais. Il me prend ensuite dans ses bras, et niche sa tête dans mon cou. Tout sauf ça. Il me serre contre lui, il va me manquer putain, ça va être compliqué sans lui. Mais j'ai vraiment pas envie de lui faire de mal. Je pose ma tête sur son épaule et ferme les yeux, pour éviter de m'effondrer en larmes. Il prend la parole en chuchotant, et je lui réponds de la même façon.

-Tu voudras que je passe ce soir ?

-Non pas besoin, je vais dormir directement après avoir préparé tout ça, et il sera tard.

Je me détache de ses bras, avec un énorme pincement au cœur. C'est pour son bien Ellie. Soit forte merde.

-Comme tu voudras, je t'aime. Dit-il en m'embrassant rapidement.

Arrête Sylvain. À croire qu'il veut me retenir ici, avec lui, avec eux.

-Moi aussi.

Je mime un baiser vers lui, et saluts les gars une dernière fois en partant de l'appartement de Vincent. Je passe enfin le bas de la porte de mon appartement. Je récupère rapidement une valise que j'ouvre dans mon salon. Je récupère ce que je peux. Le plus important. Le plus symbolique. Des souvenirs de cette partie de ma vie que je ne veux jamais, au grand jamais oublier. Des photos, des petits souvenirs à la con que je garde parce que je suis trop nostalgique. J'ajoute des vêtements, ainsi que mon matériel de boulot.

Un message. Il vient de brûler ma vie comme les ailes d'Icare. À croire que je ne peux pas être heureuse. Mes larmes dévalent mes joues. Je vois flou, je finis ma valise avec cette vision. Mon corps entier tremble. Je prépare un sac à dos en plus. Un sweat à Sylvain, un autre de Vincent, et un briquet que Rémi m'a offert se trouvent à l'intérieur. Je prends avec moi un maximum d'affaires. Je ne veux rien oublier d'important. Ma crise d'angoisse prend de plus en plus de place. Ellie, ne te retourne pas. Pars. À l'autre bout du monde s'il le faut. Ne culpabilise pas. Ils seront très bien sans toi. Je prends mes affaires et sors, laissant l'appartement en bordel. Je ferme la porte et descend le plus vite possible les escaliers de l'immeuble. Je mets les clés dans la boîte aux lettres. J'appellerai le propriétaire demain, pour le prévenir que j'ai quitté son logement. Je remets correctement ma veste et mon sac sur mes épaules. Je place ma capuche sur ma tête et marche jusqu'à la gare en traînant ma valise derrière moi. Le froid me frappe les joues. Je tremble toujours autant. Je visse mes écouteurs à mes oreilles. Je ne veux absolument pas être dérangée, même si je pleure au point d'avoir du mal à respirer.

J'arrive à la gare. Paris. J'achète une place pour le prochain train qui part là-bas. Les gars connaissent trop bien la capitale. Je ne vais pas y rester. J'y vais pour pouvoir prendre un autre train, sans vraiment savoir ma destination. Je verrais bien le moment venu. J'ai quelques économies, alors je peux me permettre de partir. Je me dirige vers les toilettes de la gare. Je pose mes affaires dans un coin, et retire ma capuche. Je laisse mes écouteurs pendre au col de mon sweat. J'essuie mes joues, puis enlève la coque de mon téléphone. J'envois un message à la seule personne qui peut m'aider. Je retire ensuite la carte SIM, et la casse en deux avant de la jeter dans la poubelle. J'irais chez mon opérateur une fois sur Paris pour changer mon numéro de téléphone. Je me mets ensuite face au miroir, et me place de profil. Ma main est posée sur mon ventre, mes larmes coulent de nouveau. Je suis à bout. Je ne peux pas me permettre de le garder. Je suis fatiguée des hospitalisations. J'ai passé toute ma vie dans ces grands bâtiments blancs. Mais là, c'est pour la bonne cause. Mes vieux démons reviennent me hanter. Ça ne se finira jamais ? Putain, j'ai une crise d'angoisse. Ça y est. Je vais passer l'arme à gauche. Je vomis mes tripes dans un toilette, tellement la crise est forte. Personne n'est là pour m'aider. Vincent. Sylvain. Rémi. Je suis seule. Je finis assise contre le mur, mes jambes contre mon corps. J'arrive à me calmer, approximativement. Je vais finir par rater mon train si ça continue.

-À qui parler ?- | VSO [TERMINÉ] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant