2ème partie : chapitre 1.2

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Pdv Ellie

Elyne : T'es sûr de vouloir rester sur Nîmes aussi longtemps ?

-Et pourquoi pas ? J'y reste que 2 semaines, je serais tout le temps avec Vincent, et maintenant qu'il est au courant d'absolument toute ma vie, je ne risque plus rien.

Elyne : Et pour Sylvain ? Je crois que tu-

-'Lyne, s'te plaît, on en a déjà parlé, Vincent est mon ami, un ami très proche, et je ne vais pas me priver de le voir à cause de Sylvain. Et si ça se passe mal, je remonte directement chez toi, promis.

Elle n'a pas l'air convaincu de ce que je lui dis. Elyne continue de conduire en direction de Paris, où elle va me déposer à la Gare de Lyon. Elle ne m'a pas laissé le choix de m'accompagner jusque là-bas, alors que j'aurais pu prendre le train depuis Bruxelles. Je soupire, et caresse mon chien, Myrtille, une cocker anglaise à trois couleurs, couchée sur mes jambes. En déménageant en Belgique, j'ai eu très peur d'être face à la solitude, alors j'ai adopté un chien. Elle est plus qu'adorable, calme et très affectueuse. Vincent m'a dit que ça ne les dérangeait pas, Rémi et lui, et qu'elle rajouterait de la gaieté dans leur appartement, le temps de mon séjour.

-Écoute Elyne, oui j'ai peur, je suis même terrifiée à l'idée de le revoir. J'ai peur de sa réaction s'il me revoit. Je ne sais même pas si je le verrais finalement. En plus, Vincent lui ment depuis maintenant un an, en disant qu'il a perdu tout contact avec moi. Et maintenant, c'est Rémi depuis quelques mois qui doit lui cacher ça. Je sais, c'est horrible ce que je fais, de revenir dans sa vie après être partie sans rien lui avoir dit, en lui cachant la vérité, mais je vais simplement profiter avec d'anciens amis, même s'ils connaissent mon ex.

Elyne : « simplement » ? On a une définition différente de la simplicité meuf. Tu le reverras forcément pendant ses quinze jours, et je te le redis, je trouve ça vraiment dégueulasse de revenir comme une fleur. Et ce n'est pas un simple ex Ellie, il a été plus qu'adorable avec toi, pendant les deux fois où vous êtes sortis ensemble, vous vous projetiez même ensemble, alors oui, t'avais tes raisons pour partir, mais n'imagine pas qu'il retombe dans tes bras. Il va t'en vouloir, vous allez sûrement vous engueuler, ne fuis pas le conflit Ellie, fait le au moins pour lui. Je sais que ça te fait mal ce que je dis. Et comme t'as dit Vincent, il t'aimait, plus que tout, et tu l'as détruit, t'attends pas non plus à le voir en bonne forme. Au moins, tu pourras te rendre compte à quel point il t'aimait Ellie, et tous ses potes me l'ont dit plus d'une fois avant que vous repreniez contact.

Elyne a dit tout cela froidement, sans même me lancer un regard. Je n'ose rien dire, et regarde la route devant moi. Elle a raison. Je lui ai pourri la vie, et j'ai le culot de revenir dans sa vie. Putain, qu'est-ce que je suis en train de faire. Mais maintenant c'est trop tard, il faut assumer ses conneries, même si je n'en suis pas fière. Pas du tout. Ma meilleure amie reprend la parole après plusieurs minutes de silence, extrêmement pesantes.

Elyne : L'important c'est que tu profites de tes vacances avec Vincent et Rémi, ok ? Repose toi bien, et amusez vous bien surtout, ça t'évitera de penser au boulot. Ils seront fière de toi quand ils apprendront ton évolution. Finit-elle par dire, légèrement souriant.

Je la remercie tout de même, avec un faible sourire. Enfin arrivée à la gare, je récupère ma valise, mon sac à dos, mon tote bag, et prends Myrtille en laisse.

Elyne : Envoie moi bien un message quand t'arrives, et si y'a un quelconque problème, tu n'hésites surtout pas à m'appeler hein ?

-Promis meuf.

Elyne : Profite bien, et passe le bonjour à Vincent. Prends soin de toi.

-C'est noté. Merci encore.

Elyne : Je t'en pris, c'est normal. Finit-elle par dire en souriant.

Nous nous prenons dans nos bras, avant de nous faire interrompre par un aboiement. Nous nous séparons en souriant, puis nous saluons une dernière fois. Elyne remonte dans sa voiture, et repars du parking de la gare. Je lui fais un signe de main pour lui dire au revoir. Voyant qu'il me reste une bonne heure avant mon train, je décide d'aller faire une petite balade pour me dégourdir les jambes, ainsi que les pattes de Myrtille.

Notre promenade à Paris terminée, j'entre dans la Gare de Lyon, et passe par les toilettes. WoW. Je ne pensais pas que des toilettes publiques allaient me débloquer des souvenirs. Ce sont toujours les mêmes, elles n'ont pas changé. Le miroir où je me suis regardée avec une main sur le ventre. La première cabine à droit où j'ai vomi mes tripes lors de ma crise d'angoisse. La poubelle où j'ai jeté ma carte SIM. Je finis par boire un coup d'eau, et pars trouver le bon quai où sera mon train. Après une longue attente, je monte dans celui-ci. Je pose mes bagages, mets mes écouteurs et lance ma playlist. J'en profite pour envoyer un message à Vincent, en lui annonçant que je vais bientôt partir de Paris. Je regarde ensuite par la fenêtre, en caressant mon cocker posée sur mes genoux. Depuis qu'Elyne m'a dit ce qu'elle pensait, j'ai une boule au ventre. J'ai peur, peur de potentiellement déranger Vincent et Rémi dans leur petit cocon et routine de rappeurs, peur de revoir Sylvain, peur que tout ne soit plus comme avant. À quoi est-ce que je m'attendais en revenant à Nîmes ? Évidemment que tout a changé. J'essuie furtivement ma joue où une larme vient de couler. Myrtille me donne un petit coup de tête dans le bras, pour que je continue mes papouilles. Je baisse mon regard sur elle, et souris légèrement. Je passe à nouveau ma main sur le haut de son crâne, puis relève la tête vers la fenêtre lorsque le train démarre. Je respire un bon coup, en espérant que nos retrouvailles vont bien se passer.

-À qui parler ?- | VSO [TERMINÉ] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant