-À qui parler ?- | VSO [TERMINÉ]

Chapitre 17

Pdv Rémi

La porte du studio s'ouvre, puis se claque. Il est enfin là. Vincent apparait dans la pièce, essoufflé. Je le regarde amusé, et me lève du canapé, sur lequel j'écrivais, pour le saluer.

-T'as couru un marathon avant de venir ?

Je ris légèrement, puis pose une main sur son épaule, avant de lui faire la bise. Je n'allais quand même pas lui rouler une pelle, il vient à peine d'arriver. Il me sourit avant de me répondre.

-Disons que je voulais pas te faire attendre, j'étais déjà pas mal en retard.

-Non, presque quinze minutes, tu t'améliores. Dis-je après avoir regardé ma montre.

Nous nous sourions puis nous installons donc sur le canapé du studio, sans trop savoir par où commencer. Ma jambe rebondit toute seule. J'ai l'impression d'être en face d'un crush de lycée, c'est impressionnant à quel point il me déstabilise. Maintenant, il faut entrer dans le vif du sujet. Nous nous mettons soudainement à parler en même temps, ce qui nous fait rire.

-Commence, je t'en pris. Dis-je en le regardant, souriant.

-Très bien, il se peut que, oui enfin je...

Ses joues changent petit à petit de couleur, ce qui est adorable. J'ai bien envie de l'embêter.

-Tu ? Demande-ai-je amusé, en le détaillant discrètement.

-Arrête, c'est pas drôle.

Il me donne un léger coup dans le bras, ce qui nous fait sourire tous les deux. Il évite mon regard, toujours en rougissant.

-Il se peut que tu me plaises, un peu. Enfaite, tu me plais beaucoup Rémi.

-C'est ce qu'on a fait hier soir qui t'as rendu follement amoureux de moi ?

Je ris légèrement, tandis qu'il me regarde avec de grands yeux écarquillés. Je crois que c'est impossible d'être plus gêné que lui à l'heure qu'il est. Ses joues sont d'ailleurs tellement rouges, que nous pouvons les voir à des kilomètres.

-Quoi ? Non, non, enfin si, c'était bien, même très bien... 'fin c'était pas la question, mais non je crois que ça fait quelques temps maintenant que je ressens... quelque chose de différent que de l'amitié.  Bafouille-t-il sans oser me jeter un seul coup d'œil.

-Je crois que moi aussi, enfin j'en suis même sûr Vincent. J'avoue que quand tu m'as embrassé, je ne t'ai pas repoussé, parce que j'en avais envie. Depuis tellement longtemps. Tout comme toi. J'ai ressenti des frissons dans tout mon corps. Et je suis étonné que tu te souviennes de ce qu'il s'est passé après d'ailleurs, avec tout ce que t'as bu. Finis-je par dire, en lâchant un rictus.

Nous rions nerveusement, enfin surtout Vincent. Ça fait un bien fou de lui dire ce que je ressens. Je pense que lui aussi est soulagé. Il baisse son regard sur ses doigts avec lesquels il joue. Je vois bien que quelque chose le tracasse. Je prends sa main dans la mienne, ce qui le fait directement lever les yeux vers moi. Je lui demande donc à quoi il pense, pour être aussi inquiet.

-Bah... c'est qu'hier je fais ma première fois avec un gars, et là je lui annonce mes sentiments, et ce mec, bah c'est mon meilleur pote depuis des années, je veux dire... ça va vite, enfin c'est... difficile à expliquer... M'explique-t-il presque en chuchotant, comme s'il avait honte.

-Ehh tranquille Vinc', on a tout notre temps. C'est vrai que c'est pas facile à assimiler, c'est perturbant, et toi même tu n'a pas de mots pour décrire ce que tu ressens. On peut très bien agir comme on a l'habitude de faire, se poser chez toi ou chez moi, se câliner, regarder des films, c'est très bien. On est pas obligé de franchir toutes les étapes d'un coup. Et puis, on peut garder ça secret pour le moment si tu préfères. Finis-je par dire en souriant doucement pour le rassurer.

-Et bien... Ellie est au courant... de ce que je ressens pour toi, et... d'hier soir. Dit-il amusé et gêné.

-Tu veux savoir la meilleure ? J'ai tout dit aussi à Vinsi, pour qu'il me dise quoi faire, et c'est lui qui m'a conseillé de te voir aujourd'hui. Avoue-ai-je en riant, tout comme Vincent.

-On est vraiment pas doué. Ajoute-t-il en passant sa main derrière son crâne.

Nous rions de nouveau. Je suis totalement d'accord avec lui.

-Je veux bien qu'on ne dise rien pour l'instant, et ne pas le montrer non plus... surtout en public. Je sais même pas si j'arriverais à t'embrasser devant nos amis proches... Explique-t-il de nouveau gêné.

J'ai l'impression qu'il m'annonce cela comme s'il m'annonçait une connerie qu'il venait de faire.

-Pas besoin de montrer notre amour à la Terre entière, pour l'instant, on profite tout simplement. Ça te va ?

Il hoche doucement la tête. Nous nous sourions, sans doute pour nous rassurer mutuellement. Je le détaille pendant qu'il sourit encore, en me regardant. Je ne peux pas m'empêcher de poser mes lèvres sur les siennes, juste quelques secondes. Nous faisons cela encore quelques fois, et nous sourions entre chaque petits baisers. Nous discutons ensuite de tout et de rien, en buvant un café.

-Ça te dit de jouer à la Play ?

-Non merci, mais vas-y, je te regarde bg.

Je lui fais un clin d'œil, qui le fait rougir presque instantanément, encore et toujours. Il attrape donc la télécommande de la télé ainsi qu'une manette, s'assoit ensuite au fond du canapé, puis lance son jeu. Je pose ma tasse avant de me faufiler entre ses bras. Je finis par poser ma tête sur son épaule, et serre sa taille dans mes bras. Nous nous sourions, puis j'enfouis ma tête dans son cou. Il commence à jouer à Fifa, son bras m'entourant pour pouvoir tenir la manette. Je le regarde faire, il est tellement concentré, c'est trop mignon. Il gagne son match, 5-0.

-T'es trop fort. Dis-je avant de lui embrasser la joue.

-C'est sûr que toi, tu marquerais pas un but tellement t'es nul.

Il rit, toujours un peu gêné, tandis que je me défais de ses bras, souriant. Il me retire soudain vers lui, et pose ses mains sur mes joues avant de m'embrasser. Je ne pourrais pas rêver mieux, j'ai même l'impression d'être sur un nuage.