Prologue
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Irina
20 ans plus tôt.
Une tempête fait rage dans notre petit appartement. Mes mains s'agrippent aux oreillers miteux du vieux canapé, parce que les soirs d'orage, maman m'a appris à me protéger avec une forteresse d'oreillers. Si je me cache, l'orage ne viendra pas à moi. La foudre ne frappera pas.
Mais ce soir, comme souvent, la tempête ne s'arrête pas, rien ne l'arrête. Les coups de tonnerre font trembler mon corps, effraient mon cœur, et ils s'immiscent au tréfonds de mon être. Ça, je ne le sais pas encore, je n'avais que cinq ans le soir de cet orage, mais je l'ai compris plus tard, les tempêtes qui soulevaient régulièrement l'appartement 12N, ont laissait des traces, visibles et invisibles, celle invisible ne s'en iront jamais.
Le tonnerre frappe, plus puissant que jamais, à croire qu'il en veut à la terre de simplement être, il frappe pour la punir. Cette tempête à des yeux gris comme les nuages et la forme d'un homme. Je vis sous le toit de cette tempête. J'ai grandi avec.
Et Papa me frappe, encore et encore, plus puissant qu'une bourrasque. Il est ma tempête.
J'avais cinq ans le soir de cette tempête.
J'ai oublié de mettre la bière au frigo, et c'est impardonnable, je le sais pourtant ! Il est important de remettre de la bière au frigo tous les jours ! Atteindre la bouteille de whisky, la poser près de son fauteuil quand il rentre et mettre la bière au frais ! Mettre la bière au frais.
- Papa !
Je sais que je mérite qu'il me frappe, je n'ai pas fait ce qu'il voulait, mais je le supplie malgré tout d'arrêter. Je lève la tête et vois maman accroupie dans un coin, les mains sur les oreilles parce que je crie trop fort. Alors j'arrête de crier, je ne veux pas faire mal aux oreilles de maman.
15 ans plus tôt.
Maman est morte. Son corps ensanglanté gît dans mes bras, et aucun battement de cœur ne soulève sa douce peau. Maman est morte. Je cherche papa dans la pièce, mais il est parti depuis longtemps, le bébé pleure et cri à pleins poumons depuis sa chambre, ma mémoire travaille, mes oreilles écoute en cours alors j'ai bien dû entendre parler de ça, je devais être malade, parce que je ne me souviens pas que ma maîtresse est abordée ce sujet : personne ne m'a appris à réagir dans la situation dans laquelle je suis. Personne ne m'a appris quoi faire quand on retrouve le corps de sa mère. Je pousse un grognement, je ne dois pas pleurer, je ne peux pas pleurer. Je dois m'occuper de Simon et appeler la police, oui ça me semble être une bonne idée, ma maîtresse Miss.Hathaway, je crois que c'est ce qu'elle me dirait de faire. Mes jambes s'exécutent instantanément, je cours dans la chambre de Simon, je ne peux pas le prendre dans mes bras avec tout ce sang alors je me contente de bercer son lit et je commence à fredonner sa berceuse préférée. Lorsque ses cris se calme, je sors de la chambre pour appeler la police.
- On arrive, ma petite, ça va aller !
Après avoir fini mon récit, le policier me crie presque dans les oreilles, il est bien plus paniqué que moi.
- Dis-moi, quel âge as-tu ?
- 10 ans.
- Et... ton papa, il était à la maison quand ta maman... Quand elle a été blessée ?
- Non.
Je mens parce que papa m'a demandé de le faire, et je dois lui obéir, toujours. Alors je raconterais qu'un méchant masqué est venue dans l'appartement et à tuer maman pour de l'argent, papa n'était pas là. Papa n'a pas tué maman. Papa n'a pas tué maman. Si je me le répète suffisamment peut-être que je finirais par y croire. Papa n'a pas tué maman.
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AZUL - Bruises
RomanceIl suffit souvent d'une seconde pour que tout bascule, ou d'une minute et 52 secondes : le temps qu'il leurs a fallu pour enlever son petit frère. Elle le retrouvera, peu importe le prix. Lui, il est le prix à payer, elle le sait. Un souvenir, le...