Chapitre 3________________________
Irina
Je sors de l'aéroport, et le vent chaud de Los Angeles vient caresser ma peau. J'inspire profondément. Il y a deux jours, j'ai acheté mes billets à peine quelques heures après avoir découvert l'enlèvement de mon frère. Au fond de moi, une petite voix me crie que j'aurais pu passer par d'autres moyens, courir dans un autre Etat et pour le supplier lui de m'aider n'aurais peut-être pas dû être ma première idée. Mais la vérité, c'est que mon esprit fonctionne particulièrement bien dans ce genre de situation, je réfléchis vite, et il ne m'a pas fallu plus de quelques minutes au poste pour comprendre que la police ne m'aiderait pas, puis, il ne m'a pas fallu beaucoup plus de temps pour passer toutes mes options en revue. J'aurais pu tenter de retrouver Simon par mes propres moyens, avec l'aider d'Elijah, on aurait débusqué une ou deux pistes, mais pourquoi me contenter du minimum quand je suis capable de faire appel à l'artillerie lourde ? J'aurais pu rester à New-York et chercher une solution moins drastique, mais mon petit frère a disparu, alors si je dois l'appeler lui à l'aide, je le fais. Je me fiche de ne pas avoir exploré d'autres possibilités auparavant, il me hait, c'est réciproque, mais on aime tous les deux Simon et lui a le moyen de me le ramener. Je ne regrette pas d'avoir pris ce billet d'avion. Je sais que c'est la bonne solution.
La ville est tellement différente de New-York, je vis dans l'Etat de New-York, pas dans la grande ville, alors me retrouver dans le centre de Los Angeles est... Impressionnant. Chez moi, on croise des SDF à tous les trois pas, et des dealer ou drogué tous les quatre pas. Bon, j'exagère peut-être un peu, mais l'air me semble plus respirable ici.
Je ne sais pas si je suis la seule, mais à chaque fois que je me prépare à un événement particulier, je me sens étrange, comme déconnectée. C'est comme avant un examen, ou une première date avec un gars, mon corps passe en mode automatique et mon cerveau est aussi engourdis qu'après une séance de sport intensive. C'est comme ça que je me sens, là. Je n'ai aucune envie de marcher, pourtant après être sortie de l'aéroport, mon corps air dans les rues de cette magnifique ville. On est en début de soirée, je sais où je dois me rendre plus tard, et je sais que je devrais stresser, pourtant, je ne fais qu'airer, l'odeur des restaurants emplis mes narines. Ça me fait du bien de voir tout ce monde, tous heureux et insouciant. Eux n'ont pas un frère porté disparu, j'en suis certaines. Les heures passent, et j'ai finalement le courage d'appeler un Uber. J'inspire profondément.
- Mademoiselle, où je vous emmène ?
- Le Red ? vous connaissez ?
- Oui, Le Red, vous êtes sûre de vouloir y aller ?
Non.
- Oui.
Le Red, une boîte que je sais connue, mais pas fréquenté par n'importe qui. Lorsqu'on y arrive, je sors, mon sac de voyage en main. Il y a du monde, et le stresse commence à monter. Cinq ans que je ne l'ai pas vu.
Ma tenue noire et mes talons passeraient pour aller en boîte, mais le sac, ça pose problème, malgré ça, je passe devant la file d'attente : je vais la jouer au culot.
- Madame, on fait la queue. Me dit l'un des videurs, qui ressemble plus à un garde armé.
Ou un militaire. L'emplacement de cette boite me fait plus penser a chez moi que le reste de la ville, l'atmosphère respire la dangerosité. Logique, quand le proprio s'appelle Levigton.
- Et même si vous le faîte, désolé de vous le dire, mais vous ne rentrerez pas. Poursuis un autre en fixant mon sac d'un air dédaigneux.

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AZUL - Bruises
Roman d'amourIl suffit souvent d'une seconde pour que tout bascule, ou d'une minute et 52 secondes : le temps qu'il leurs a fallu pour enlever son petit frère. Elle le retrouvera, peu importe le prix. Lui, il est le prix à payer, elle le sait. Un souvenir, le...