39. Un seul gagnant

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Chapitre 39

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Irina

Une nouvelle secousse me traverse.

Depuis que je suis rentrée à la maison, je tourne en rond. Toute l'équipe dors ici ce soir, tous sont surexcités par les évènements qui auront lieu demain. Même Kei à un peu sourit. Moi, j'ai fait semblant. J'ai rigolé avec eux toute la soirée en ignorant la voix qui me répétais que dans à peine vingt-quatre heure, ils me détesteront tous. J'ai ris, et j'ai tout fait pour paraître surexcitée.

C'est bientôt la fin.

Et il m'a regardé dans les yeux, il m'a paru fier de nous, de notre plan. Fière de moi. J'ai repensé à ce qui s'est passé ce matin. Et pendant une seconde mon masque est tombé. Pendant une seconde je ne pouvais plus faire semblant. Ses yeux plongeaient dans les miens. Je me suis souvenue. Une femme n'oublie jamais.

Je me suis souvenue de ce qu'il m'a fait quand je suis arrivé. Je me suis souvenue de ses mots difficile à entendre, ses mains autour de ma gorge, son poing qui s'abat sur moi, la table en verre qui se brise, son regard vide alors qu'un homme me frappait et tentait de me violer... sa haine.

La haine dans ses yeux. Sa haine pour moi. Je me suis souvenue de tout. Je me suis aussi souvenue de son comportement protecteur, de ses yeux indéchiffrables qui me fixe parfois, ce sentiment de sécurité qu'il fait naître en moi, ce sentiment que je peux être moi-même avec lui, je me suis souvenue de tout. Ses baisers. Le premier agrémenté du « gout Irina Sawyer » de mon gloss, et les baisers de ce matin. Je me suis souvenue.

Mon cœur s'est mis à battre plus fort sous son regard possessif et fier. Mon cœur, mon âme, mon corps. Il les contrôles. Depuis toujours. Je me suis souvenue de lui dans la cage des escaliers, après la mort de ma mère.

«

- Je t'aiderais à t'occuper de lui.

- Non.

- Je ne te demande pas ton accord, et je te protègerais de ton père.

- Tu ne feras rien. Je n'ai pas besoin de toi.

- Viens me chercher dès que tu as besoin d'aide »

Je me suis souvenu de nous. Notre histoire à travers les années. Et je me suis encore souvenue de ce qu'il s'est passé à mon arrivé. La table en verre. L'étranglement. Les coups. Les paroles.

Après ça, j'ai grimpée les marches quatre à quatre jusqu'à la salle de bain. J'avais la nausée.

J'ai lu quelque part que lorsqu'on rencontre l'homme de sa vie, on serait prêt à tomber amoureuse de lui mille fois. Que même si l'histoire se termine, on pourrait retomber amoureuse, que même si on se dispute, même s'il est mauvais, on serait prête à retomber.

Et j'ai compris. Je ne suis pas comme ça. Je ne suis pas du genre à retomber encore et encore amoureuse, non. Je suis tombée amoureuse de Keiran il y a longtemps, sans m'en rendre compte, je suis tombé de la falaise et mon cœur s'est écrasé en bas. Je suis tombée pour lui et je n'ai jamais chercher à me relever. Il n'est pas question de retomber amoureuse quand on l'est déjà. Quand on n'a jamais cessé de l'être. Je l'ai toujours aimé, et je lui ai toujours pardonner. Tout. Je lui ai toujours tout pardonné. Même le pire.

Je me dégoûte, Keiran a regardé ce George plonger sa main dans mon pantalon mais il n'a pas réagit. Tout ce qu'il fait depuis mon arrivé, absolument tout, c'est la prime des actes de gravité. Il a était violent, il m'a abusée, peut-être pas sexuellement mais ça reste de l'abus, il ne m'a pas défendu, il a normalisé à mes yeux des actes d'une gravité extrême, il a fait tout ce qui ne lui ressemble pas, il a était l'inverse de celui que j'ai connue, et pourtant, me voilà encore capable de l'aimer ?

AZUL - BruisesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant