14. Levigton

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Chapitre 14

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Keiran

-          Merci, Kei.

Je fronce les sourcils, je m'attendais plutôt à une remarque cinglante mais à la place, ses lèvres rose s'étirent doucement et elle me remercie. Ah. J'hoche la tête et sort de sa chambre.

Je n'en reviens pas qu'elle soit là, dans ma maison. Je pensais ne jamais la revoir et pourtant elle prend ses aises chez moi comme si sa place y était. Je déteste ça. Elle ne vit pas ici, je ne veux pas d'elle ici. Une voix me crie que je suis un menteur, c'est vrai que je trouve ça amusant de voir mon passé et mon présent se rejoindre, du moins, j'ai trouvé ça amusant quand elle est arrivée comme une furie au club, mais là, c'est trop. Je veux qu'elle parte. Sauf qu'elle ne partira pas sans Simon.

Je n'arriverais pas à me rendormir alors je me décide à descendre prendre un café. « Kei ! » le cri d'Irina me revient en tête, et je sais que ce n'est pas sa nouvelle version qui m'a appelé, non, c'est ma meilleure amie d'enfance qui m'appelait. Elle rêvée de son père, j'en suis persuadé, j'ai par le passé suffisamment assisté à ses cauchemars pour voir qu'il s'agissait de l'un d'eux.

Il faut croire qu'aucun de nous deux n'a jamais eu le droit de connaître ce qu'est un sommeil paisible, sans démons. Je me suis réveillé à quatre heure ce matin, comme tous les jours, et comme tous les jours, j'ai fait mon sport avant de prendre une douche et de tenter de me rendormir. Impossible, encore plus avec elle dans une pièce voisine. Son visage lorsque je l'ai blessée ne me quitte pas, ses yeux remplis de larmes, son bleu sur le sommet de son crâne, son visage m'apparaissait à chaque fois que mes yeux se fermé.

Je la déteste.

Je la hais.

J'avais une raison de faire ça.

Suis-je allé trop loin ?

N'oublie pas ce qu'elle t'a fait.

L'éternel conversation sur mes choix douteux, voilà ce qui m'a empêché de dormir, ça et la rengaine habituel, des souvenirs qui m'assaille, les bons et les mauvais. Etonnement, les bons souvenirs ont tendance à devenir les plus douloureux, comment se remémorer un temps ou nous étions heureux, sans souffrir à l'idée que cela n'arrivera plus jamais ?

C'est sa faute.

Arrivé dans la cuisine, je me prépare mon café et appelle mon meilleur ami.

-          Keiran !

Caleb est toujours bien trop heureux le matin. C'est épuisant.

-          Tu peux m'envoyer tout ce dont on va avoir besoin ? j'ai déjà ramené les deux premières piles de dossiers hier.

-          Vous commencez à monter le plan aujourd'hui ?

-          Ouais.

Le plus tôt sera le mieux, de toute façon, la folle qui se trouve à l'étage ne manquera pas de me pressé pour retrouver Simon.

-          Combien de temps il lui faudra ?

A Irina ? même pas cinq jours lui suffiraient, cette connasse est une putain de génie.

-          Deux semaines.

A peine ma réponse franchit mes lèvres que j'ai envie de me taper la tête contre l'ilot en marbre. Pourquoi j'ai dis deux semaines au juste ? cinq jours. Cinq putain de jours pourrait lui suffire.

AZUL - BruisesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant