18. Lame aux yeux

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Chapitre 18

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Irina

Si je suis douée pour prétendre, je ne peux pas mentir sur le fait que ce talent s'estompe de minutes en minutes, à chaque seconde qui s'écoule, je peux ressentir mon inquiétude grimpée en flèche. Neil entretient une conversation des plus banale avec moi, et tout ce à quoi je suis capable de penser, c'est que Keiran pourrait apparaître d'une seconde à l'autre. Mes yeux s'efforcent de rester fixé sur le visage de Neil O'connor, mais plus le temps passe, plus il m'est difficile de ne pas jeter des coups d'œil furtif autour de moi, guettant l'arrivé de Keiran Levigton.

-          Donc tu vis ici depuis peu ? me demande-t-il le sourire aux lèvres.

-          Exactement.

Le champagne coule dans ma gorge, me donnant une once de courage pour enfin aborder le sujet qui m'intéresse.

-          Et... donc, Neil, que fais-tu dans la vie ?

-          Oh, tu sais moi, je suis multifonction, et toi ?

J'avais cru comprendre, ce n'est pas tous les jours qu'on croise un mercenaire/détective/garde du corps/ pro de l'infiltration...

-          Ah oui ? C'est marrant, parce que moi, j'aime engager des personnes multifonctions.

Nous y voilà.

-          Oh, ne me dis pas ça.

Il pose sa coupe de champagne et place ses mains sur son cœur, comme si je venais de le blesser.

-          Tu me brises le cœur, tu veux dire que ce n'est pas un hasard si on parle ?

Il m'adresse une petite moue triste qui m'arrache un rire. Son visage n'exprime absolument aucune surprise, il faut croire qu'il se doutait du véritable enjeu de notre conversation. 

-          Tu avais compris ? Je lui demande, déçue d'avoir raté ma mission secrète

-          J'avais des doutes, il est rare qu'une si belle femme me sourie comme tu l'as fait.

Je n'y crois pas une seule seconde, certes, je ne suis généralement pas attirée par les hommes blonds, mais je mentirais si je disais que Neil ne possède aucun charme.

-          Oh, je t'en prie ! Je parie que tu te fais tout le temps draguer !

-          Pas par des femmes de ton rang.

-          De mon rang ? je répète en lâchant un rire gêné. Qu'est-ce que ça veut dire ?

-          Ça veut dire que si tu me laisses t'embrasser, j'accepte n'importe quel boulot que tu me proposes.

Mon rire s'intensifie, évidement, j'ai conscience que c'est un mensonge éhonté.

Ses services vont me coûter une fortune, mais ça pourrait me sauver la vie, et de toute manière, je préfère payer cher que de laisser cet inconnu me toucher.

« Tu ressembles à ta mère ma beauté ».

Mes yeux se ferment une seconde, mon père refuse de quitter mon esprit ces derniers temps, comme un parasite qui prend place et s'installe confortablement dans mon crâne. Je déteste ça.

Lorsque j'ouvre à nouveau les yeux, je remarque que Neil à les siens posé sur mes lèvres, et qu'il s'approche dangereusement. Ah non, non, non ! Je fais un pas en arrière, mais mon dos heurte celui de quelqu'un d'autre et je me retrouve bloquée ; le mercenaire bien trop proche de moi.

AZUL - BruisesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant