AZUL - Bruises

29. Ricordi in divenire

Chapitre 29

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Irina

Assise confortablement dans le jet privé de Kei, je ne cesse de revivre la sensation de ce canon froid collé à ma tempe, et je ne cesse de me maudire pour être sortie du bunker. Bon sang, je ne pouvais pas faire confiance à Keiran et le laisser se débrouiller ? Il a fallu que je sorte et que je mette ma vie en danger. J'aurais pu mourir, et qui aurait pris soin de Simon ? J'ai été idiote et je me suis retrouvée dans la pire posture possible.

J'ai passé la nuit à ressasser les événements de la veille et à réfléchir à comment ces hommes on pus réussir à entrer chez Keiran.

Quand nous sommes partis ce matin j'ai été surprise de voir la maison étonnement propre, il restait des impacts de balle dans les fenêtres mais le reste de la maison avait été nettoyé. Bon, je ne sais pas dans quel état est la salle de sport, je n'ai pas voulu y remettre un pied.

Je suis assise au fond du jet, épuisée, quand Keiran vient s'asseoir en face de moi, son pied collé au miens. Je me blottis dans le plaid qui était sur mon siège, tout le groupe est tranquillement installé dans le jet luxueux de Monsieur Levigton. Kei tape un petit coup dans mon pied pour me signifier qu'il souhaite me parler, j'enlève un de mes écouteurs et lève les sourcils.

- Oui ?

- T'écoutes quoi ?

Je connais par cœur la musique qui passe dans mes écouteurs, mais j'attrape quand même mon portable afin d'apercevoir le titre de la chanson. J'affiche un sourire triste. Keiran se lève et vient se placer à côté de moi.

- Alors, tu écoutes quoi ?

J'écoute les paroles défiler dans l'écouteur que je porte toujours, cette voix, ces paroles et cette chanson m'ont bercée durant chaque nuit qui à suivit le départ de Keiran, pendant plus d'un an, j'ai écouté cette chanson tous les jours.

- Une chanson qui me fait penser à toi.

- Vraiment ?

Il a l'air sincèrement surpris que je dise ça. Et je dois l'avouer, moi aussi je suis surprise de me confier.

- Oui...

J'ai envie de me confier, de lui expliquer que la plupart des paroles sont ce que j'ai ressenti mais que dans le début du refrain, ce sont des mots que lui aurait pu me dire.

- Fais-moi écouter. Me demande-t-il en attrapant l'écouteur dans ma main.

J'hésite un instant, mais je n'ai jamais sus résister à cet homme, alors pourquoi commencer maintenant ? Je laisse ma tête retomber contre le dossier du fauteuil, puis je relance la chanson depuis le début et nous écoutons « my immortal » d'Evanescence en silence, les yeux dans les yeux.

"This pain is just too real, there's just too much that time cannot erase"

Je ferme les yeux. Et viens le moment des paroles qui concerne Keiran :

"When you cried I'd wipe away all of your tears. When you'd scream I'd fight away all of your fears"

Je sens son regard sur moi, m'oppressant tout le long de la chanson. Mais il ne dit rien, cette chanson à était écrite pour un deuil, mais elle nous correspond aussi, du moins, je trouve.

Je n'ose pas ouvrir les yeux, je laisse les douces notes de la mélodie me bercer. Je pourrais m'endormir.

Cette nuit j'ai encore fais des cauchemars, la soirée d'hier n'a pas aider. Lorsque la dernière note résonne dans l'écouteur, je sens la main de Kei près de ma cuisse, j'ouvre les yeux au moment où il attrape mon portable et le déverrouille avec le mot de passe comme si c'était la chose la plus naturelle au monde. En même temps... ça l'est un peu.
Je n'ai jamais changé de mot de passe, c'est la date d'anniversaire de ma meilleure copine d'enfance, on ne se parle plus beaucoup mais on s'entend bien, et j'ai gardé l'habitude d'utiliser son anniversaire comme mot de passe, détail que Keiran connaît, évidemment.