20. Regard en arrière

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Chapitre 20

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Irina

- Il est dans votre chambre ?

J'hoche la tête.

- Papa...

- Chuut.

Il se rapproche. Non. Non. Kei. Sauve-moi. KEI. Mon père va... non.

- Ma beauté, tu ressembles tellement à ta mère.

Il va me violer. J'ai besoin d'aide. Respire. Ouvre les yeux. Ouvre les yeux Irina ! mes yeux s'ouvrent lentement. Je me prépare à voir le monstre qui me veux du mal. Prête à croiser le regard froid de mon père. Sauf que, devant moi, c'est Keiran qui se tient là, son regard mauvais parcours mon corps.

- Je rêve de ça depuis si longtemps, Irina.

- De quoi ? aide moi Kei, mon père...

- J'ai envie de sentir ton cœur dans ma main, s'arrêter de battre a mesure que je le presse.

Je ne peux plus respirer. Je dois appeler à l'aide. Sauf que je n'ai plus personne à appeler. Je n'ai personne, Kei était le seul. Il est devenu comme mon père. Je n'ai personne. Je ne peux plus respirer.

- IRINA !

Je me réveille en sursaut, une fois encore. Mon cœur bat à toute rompe et je presse ma poitrine avec la paume de ma main. Bon sang. Je prends une grande inspiration. Inspire. Visiblement, ce que j'ai appris hier sur la capture de Simon n'a pas apaisé mes cauchemars. Au moins, cette fois, je ne l'ai pas vu se faire torturer.

- IRINA !

Expire. Ce n'est pas le premier matin ou Kei me réveilles en criant depuis le couloir, au moins on ne peut pas lui reprocher de ne pas être un réveil efficace.

- Quoi, ENCORE ?!

Je repousse ma couette sur le côté et sors tranquillement de mon lit. C'est dingue comme, chaque matin, Keiran parviens à trouver une raison d'être en colère, un véritable talent chez lui, semble-t-il. Je sors de ma chambre, et parcours le couloir.

- IRINA, PUTAIN !

Il est à l'étage du dessus. Je tourne à droite au bout du couloir et grimpe les escaliers. Un rire me parvient, ce qui signifie que Kei n'est pas seul, c'est un bon signe pour ma survie, il ne devrait pas me tuer devant ses amis, ou en tout cas, j'ai espoir qu'eux me défendraient. J'observe les pièces autour de moi, mais ne vois personne. Plus loin, dans un autre couloir, je perçois une porte entrouverte. Cette chambre. Moi qui ne suis pas du matin, je ne peux m'empêcher de sourire. Finalement, ça va être une bonne matinée.

J'entre dans la chambre avec précaution, on ne sait jamais, après tout, un couteau est si vite parti.

Mon regard croise rapidement celui de Kei, debout devant le mur, ses poings sur ses hanches : il boue. Puis le rire de Caleb attire mon attention, il est allongé sur le lit de la chambre d'amis, plié de rire. Je me mords la lèvre pour éviter que mon sourire n'attise encore plus la colère de Keiran.

- Tu...

Kei secoue la tête, je me mords tellement fort l'intérieur de la joue afin de garder mon sérieux que je ne serais pas étonné de finir en sang. Il est tellement énervé, ou exaspéré -je ne sais pas trop-, qu'il n'arrive pas à parler.

AZUL - BruisesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant