La curiosité est un défaut mortel et Amélie en a fait les frais.
Contrainte d'oublier ce qui, des mois après, hante encore ses nuits, la jeune femme tente, tant bien que mal, de se reconstruire et de laisser le passé là où il est.
Mais alors qu'el...
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✺ ✺ ✺
— Allo ?
Ma voix résonna dans le combiné et l'écho me fit grimacer. J'avais beau aimer chanter, je détestais toujours autant m'entendre parler. Une seconde passa, puis deux et ce fut bien assez pour que mon estomac se noue. Je décollais le téléphone de ma joue pour être sûr de ne pas avoir raccroché, mais le temps d'appel continuait de défiler sur l'écran.
Je croisais le regard d'Amélie en même temps qu'un bruit étouffé fit grésiller mon haut-parleur.
— Allo ? répétais-je en serrant encore plus le téléphone dans ma main moite.
Je marchais comme un fauve en cage en rasant les murs de cette maudite chambre lorsque enfin, la respiration saccadée de Nash combla le vide à l'autre bout du fil.
— Salut...on a un problème...va falloir que tu t'en occupes maintenant.
Il était essoufflé et avait du mal à parler. Les syllabes restaient coincées dans sa gorge pour mieux se détacher les unes des autres.
La température de mon corps chuta d'un coup. J'avais peur de ce qui allait suivre.
— Comment ça, quel problème ?
J'avais l'impression qu'il était à côté de moi tellement ses pas résonnaient dans mes tympans.
— Alicia m'a appelé. Elle a cru voir quelqu'un chez elle, je lui ai dit de se mettre à l'abri et de t'attendre. Je t'envoie l'adresse.
Il me fallu un moment pour saisir l'information, peut-être parce que je m'attendais à tout sauf à ça. Une once de colère me gagna alors : je n'avais aucune envie de voler au secours de cette bourge de beaux quartiers. Je me faisais déjà violence pour être son larbin à lui, alors, être aussi celui de son plan cul, merci mais trop peu pour moi !
— Et qu'est-ce que tu veux que je fasse au juste ? Elle a pu voir qui c'était ? demandais-je en essayant de gagner du temps.
Pourquoi est-ce qu'il ne pouvait pas s'en occuper lui ! C'était pas ce que j'appelais un problème ça, c'était son problème !
A cette pensée, je jetais un nouveau coup d'œil en direction d'Amélie. La pauvre s'était repliée dans un coin de la pièce, pétrifiée de tout son être. Elle devait se demander qui était ce "elle" à qui je faisais référence et toutes ces choses que je lui cachais, mais je n'avais pas l'intention de lui ouvrir ma boîte de Pandore, du moins, pas encore.
