La curiosité est un défaut mortel et Amélie en a fait les frais.
Contrainte d'oublier ce qui, des mois après, hante encore ses nuits, la jeune femme tente, tant bien que mal, de se reconstruire et de laisser le passé là où il est.
Mais alors qu'el...
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✺ ✺ ✺
— Alex ?
Harry me prit de court. J'essayais encore de me convaincre que rien de tout ça n'était réel lorsque sa question s'éleva dans les airs.
Le blond se décolla du mur à l'entente de son prénom et son visage se fendit d'un sourire macabre. Il portait un pantalon gris taupe qui mettait en valeur ses hanches et sa taille. Ses cheveux, coupés plus courts que la dernière fois, brillaient sous la lune. Plus d'une fille ici devait le trouver virile, il l'était, incontestablement et il en jouait.
— Harry, Amélie... Quelle surprise de vous voir ici ! s'exclama-t-il en buvant une autre gorgée du liquide sombre qui stagnait dans son verre.
Cette manière qu'il avait de toujours agir comme si tous les endroits de cette ville lui appartenait me rendait malade. Il n'avait pas changé et cette simple pensée suffit à me plonger dans un état second. J'avais tout fait pour l'oublier lui et sa maudite famille et en l'espace d'une nanoseconde, tous mes efforts venaient d'être réduit à néant.
— Je savais pas que tu étais sur le campus, lâcha Harry, visiblement aussi décontenancé que moi, en passant sa main dans ses boucles.
Etre connecté à mon frère avait parfois ses avantages. Je pouvais ainsi rester en retrait tout en observant mon ennemi, même si je savais que ça ne durerait pas : la collision entre nous était inévitable.
— Oui, j'ai commencé une licence de management et ça me plaît beaucoup.
Il avait insisté sur le dernier mot en prenant soin de me détailler du regard pour asseoir un peu plus sa dominance. Je n'arrivais pas à y croire, je ne voulais pas, mais son timbre de voix m'indiqua qu'il ne plaisantait pas.
— C'est cool pour toi, mec, j'espère qu'on aura l'occasion de se voir plus souvent alors ! lança mon frère sans même remarquer le sens caché de ses paroles. On va rentrer nous, ça caille ici !
Harry enleva sa veste de costume et la déposa sur les épaules nues de Rubis. Par chance, j'avais ramené de quoi me couvrir, mais là, tout de suite, ce n'était pas la fraicheur de l'aube qui me faisait frissonner, c'était lui.
J'étais restée pétrifiée, incapable d'émettre un son ou de bouger tandis que mon frère et sa compagne s'éloignaient dans le nuage de fumée artificielle qui s'échappait de la grande porte du gymnase.
Dans ma tête, plus rien ne tournait rond, sauf peut-être cette question : quelle était la véritable raison de sa venue ici ?
— Je pensais plus jamais te revoir, tu t'es faite bien silencieuse ces derniers mois...
Tel un félin, il s'était rapproché de moi, réduisant peu à peu la distance de sécurité que j'avais instauré entre nous. Je tremblais de peur et son plaisir n'en fut que décuplé. Il s'amusa alors à me tourner autour, comme une bête qu'on aurait enfermé trop longtemps dans une cage sans nourriture.
