La curiosité est un défaut mortel et Amélie en a fait les frais.
Contrainte d'oublier ce qui, des mois après, hante encore ses nuits, la jeune femme tente, tant bien que mal, de se reconstruire et de laisser le passé là où il est.
Mais alors qu'el...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
✺ ✺ ✺
Penchée devant le miroir, je manquais d'enfoncer mon mascara dans l'œil lorsque ma mère ouvrit la porte de ma chambre.
— Tu es bientôt prête ?
Je me retenais de ne pas souffler devant elle. Je venais de rentrer du travail et c'était à peine si j'avais eu le temps de prendre une douche.
— Ouais, je finis de mettre du fard et je te rejoins, répondis-je d'un ton faussement enthousiaste en désignant la trousse de maquillage posée à côté de moi.
Je n'aurai pas eu besoin de faire ça, je n'avais personne à impressionner après tout, mais je ne pouvais pas m'empêcher de penser que cette soirée était un test et que je n'avais pas le droit de m'y présenter en position de faiblesse.
Non, je n'avais pas le droit de leur montrer ce vide qu'ils avaient laissé en moi.
J'habillais mon regard avant d'appliquer une couche généreuse de correcteur sur mes cernes. Maman était tellement silencieuse que pendant un moment, je crus qu'elle était partie, mais elle était simplement assise sur mon lit à m'observer dans le reflet de la glace.
— Ça été au travail aujourd'hui ?
Dans la catégorie "sujets qui me faisait chier", celui-là figurait en premier sur ma liste.
Ou en deuxième peut-être.
Il y avait de la concurrence depuis qu'elle m'avait annoncé que nous étions invité à dîner chez les Castellacs ce soir.
— La routine, c'est juste un peu différent depuis que Rubis n'est plus là et toi, tu t'es bien amusée ce matin avec Jo' ?
Je n'avais pas envie de parler de ce qui se passait au Bloom Coffee ces derniers temps et encore moins de cette soirée surprise qui m'attendait. D'ailleurs, je ne comprenais toujours pas pourquoi moi et Harry étions obligés de venir aussi : nous avions passé l'âge d'accompagner notre mère à ses rendez-vous galants.
— Oui, j'ai acheté un vernis de finition pour mes toiles et quelques sets de pinceaux. Tu devrais mettre ton manteau, objecta-t-elle en me voyant décrocher ma veste en jeans de son cintre. Il commence à faire frais une fois la nuit tombée.
Cette remarque suffit à me faire perdre mon self-control. Je m'étais promis de ne pas craquer, pas maintenant, pas devant elle.
