𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 𝟐𝟐 - 𝑷𝒓𝒊𝒔𝒆 𝒆𝒏 𝒇𝒍𝒂𝒈'

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Le bus me déposa devant le Bloom Coffee quelques minutes plus tard. Je restais un moment plantée sur le trottoir en face de l'enseigne, incapable de me décider à y entrer. 

J'avais le cœur et la tête encore tout retournés de ma conversation avec Mindy et Louis et je me maudissais de leur avoir fait une telle promesse. 

C'était complètement con. 

La vérité, je la connaissais déjà et ça me blessait qu'on puisse ainsi remettre en cause ce que j'avais vu ce soir-là. Comme si j'avais besoin de ce criminel pour confirmer mes dires ! 

Comme si ma vie tournait encore autour de lui et du mystère qu'il incarnait...

Non. 

Je ne voulais pas lui donner cette satisfaction, pas plus que je ne voulais revivre le souvenir de sa trahison. 

Parce que ce jour-là, il n'avait pas juste tué Niall, il m'avait tué moi aussi. 

Il avait tué les papillons dans mon ventre, un par un et il les avait aspiré avec lui, dans l'obscurité. Parfois, j'arrivais encore à sentir leurs ailes acérées me mordre le bas de l'estomac, mais je savais qu'ils s'étaient envolés loin de ma chrysalide vide et qu'ils ne reviendraient pas. 

La danse était finit, ils avaient tous fui, parce qu'ils étaient éphémères et lui aussi. 

Naître au printemps pour mourir l'hiver, c'était là tout le paradoxe de ce qu'avait été notre histoire. 

Et je ne voulais plus lui laisser cette chance de me voir à nouveau à nue, mais ça, Mindy et Louis ne pouvaient pas le comprendre. 

Personne ne le pouvait. 

Parce que les blessures les plus profondes sont celles qui ne se voient pas. Elles se cachent derrière un sourire en coin, derrière un « oui, ça va », mais elles sont bien là, à l'abri de ces couches de chair et de sang, à hurler en espérant que quelqu'un les entende. Sauf que personne n'entend jamais parce que personne ne prend la peine d'écouter ce qui ne se voit pas. 

Je pris une grande inspiration et traversais la route qui me séparait du café. Je fus accueillis par le sourire bienveillant de Monsieur Armand qui récurait des verres derrière le comptoir. 

— Bonjour Amélie. 

Je jetais un coup d'œil autour de moi avant de le saluer en retour. Il ne restait plus que les habitués et je savais déjà ce que ça signifiait : ce soir, nous allions être de corvée ménage. 

Red Lightning Strike | Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant