La curiosité est un défaut mortel et Amélie en a fait les frais.
Contrainte d'oublier ce qui, des mois après, hante encore ses nuits, la jeune femme tente, tant bien que mal, de se reconstruire et de laisser le passé là où il est.
Mais alors qu'el...
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Le coffre était tellement sombre que je n'y distinguais rien, si ce n'était cette horrible odeur de moisi qui asphyxiait mes narines.
Mes yeux s'acclimatèrent peu à peu à l'obscurité, mais mon corps, lui, souffrait le martyr à force d'être balloté d'un coin à un autre de l'habitacle. Je réussis finalement à me mettre sur mes coudes en agrippant le tapis granuleux qui m'irritait la peau et soufflais sur la mèche rebelle qui me chatouillait le visage.
Si un jour on m'avait dit que je voyagerai dans le coffre de cet enfoiré... quelle grosse blague !
Et comme s'il m'avait entendu penser, la voiture pilla et ma tête cogna violemment la plage arrière. Je le maudis encore un peu plus en laissant échapper un juron. J'étais persuadée qu'il faisait exprès de rouler comme un chauffard pour me faire regretter ma décision. Dommage pour lui, les montagnes russes, ça me connaissaient bien maintenant.
Depuis que lui et ses démons étaient entrés dans ma vie, la peur était mon seul carburant. Je ne marchais plus qu'à ça et cette boule qui était en train de se former dans mon estomac, je la connaissais trop bien pour me sentir véritablement en danger.
Parce que ça, ces papillons noirs aux ailes cassées qui se bousculaient dans mes tripes, c'était l'effet Zayn. En clair, tout ce que j'avais essayé de rayer ma vie depuis presque un an.
Sauf que maintenant, tout serait différent.
Parce que j'étais dans le coffre de sa putain de bagnole en quête d'un grand « peut-être ».
Niall, en vie. Je secouais la tête avant de me rappeler que j'étais seule au monde, pliée en quatre à l'arrière d'une Polo. Au moins, tentais-je pour me rassurer, j'aurais de quoi raconter à Mindy et Louis... ! Enfin, encore fallait-il que je rentre en vie parce qu'avec Zayn aux commandes...
Ma tête heurta à nouveau le caisson de la sono et ce qui ressemblait vaguement à une trousse de premier secours glissa contre mon coude. Je grimaçais en pensant au fait que ce truc ne me serait d'absolument aucune utilité vu la vitesse à laquelle il roulait.
Je me préparais à subir une nouvelle onde de choc lorsque, contre toute attente, le véhicule ralentit. Est-ce qu'on était arrivé ? La boule dans mon ventre remonta dans ma gorge et me coupa l'envie de respirer. Je ne ressentais plus rien à part les picotements qui fourmillaient au bout de mes dix doigts et les larmes brûlantes qui m'empêchaient de garder les yeux ouverts.
J'étais dans le même état que ce soir-là.
Cette révélation suffit à me replonger dans l'horreur.
