La curiosité est un défaut mortel et Amélie en a fait les frais.
Contrainte d'oublier ce qui, des mois après, hante encore ses nuits, la jeune femme tente, tant bien que mal, de se reconstruire et de laisser le passé là où il est.
Mais alors qu'el...
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Nash remit les chaises en place et repositionna la table contre le mur comme si notre réunion clandestine n'avait jamais existé. Ses mouvements étaient d'une précision chirurgicale lorsqu'il s'agissait d'effacer nos traces, si bien qu'en un clin d'œil, la salle était aussi immaculée et impersonnelle qu'avant notre arrivée.
Debout près de la porte, j'essayais d'ignorer l'adrénaline qui parcourait toujours mon corps. J'avais des fourmis dans les mains et mon cœur battait à tout rompre. Je fixais le sol, refusant de croiser le regard des derniers membres qui s'en allaient. Leurs paroles échoyaient encore dans ma tête, me percutant telles des balles. Cette réunion m'avait rincé de l'intérieur, vidé de mon énergie et le silence lourd d'attentes qui pesait maintenant au-dessus de nos têtes n'arrangea rien.
— Bouge de là ! gronda Alexandre en me bousculant, des verres sales et un cendrier en main.
Je secouais la tête et la réalité me frappa un peu plus durement : je m'étais associé à ces types, j'avais assisté à un conseil où le sort d'une vie humaine avait été décidé. Une boule d'angoisse se forma dans ma gorge. Pour qui on se prenait au juste ? Pour qui JE me prenais ! Comment est-ce que j'avais pu les écouter raconter des atrocités sur Louis et garder aussi bien mon calme ? Ces pensées me terrifiaient et me répugnaient en même temps. J'avais toujours pensé que je pourrais garder ma conscience intacte malgré ce que j'avais fait pour eux, mais cette réunion m'avait fait réaliser que la frontière entre ma peau et celle du Traqueur était mince.
D'ailleurs, est-ce qu'il existait vraiment ce masque ? Ou est-ce que depuis le début il n'était qu'une excuse pour justifier mes actes ?
— Qu'est-ce que je fais de ça ? demanda Alicia en agitant la bouteille de Whisky vide sous le nez de Nash.
Il lui la prit des mains et glissa un bisou dans son cou. Je me détournais de la scène en sentant mon estomac se retourner. Je ne voulais pas voir ça, je ne voulais pas être témoin de leur complicité dérangeante. Il fallait que je sorte de là.
Mes pas me menèrent dans le couloir sombre où les mêmes néons vacillaient. Je pris une grande bouffée d'air et retroussais mes manches. Ma bouche était sèche, mes pensées en désordre.
— Alors, Zayn, la pression est trop dure à supporter ?
Je me retournai pour faire face à Alexandre et son regard sans émotion. Heureusement pour moi, ma répartie n'était pas partie bien loin.
— T'as rien d'autre à foutre que de me fliquer ?
Il arqua un sourcil, l'air toujours aussi sûr de lui avant de se rapprocher de moi.
— Mais t'as pas encore compris ? J'arrêterais jamais tant que tu seras dans le gang. Je traquerai tes moindres faits et gestes et à la première petite erreur, je t'enverrai six pieds sous terre.
