𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 𝟐𝟑 - 𝑩𝒐𝒊̂𝒕𝒆 𝒂̀ 𝒔𝒂𝒓𝒅𝒊𝒏𝒆𝒔

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✺ ✺ ✺

Mes pensées se bousculèrent et mon sang se glaça dans mes veines. Je n'étais même plus sûre de respirer encore. Qu'est-ce qu'il venait de dire ? 

— Les jeunes, tout va bien ? 

La voix sourde de Monsieur Armand résonna derrière la porte, mais je ne ressentis aucun soulagement. J'étais incapable de bouger, figée en tailleur dans la poussière à remettre ces huit derniers mois de ma vie en question. Je ne pouvais pas y croire, je n'y arrivais pas. 

Zayn se leva d'un bond en laissant la malheureuse poignée rouler au sol sous mon regard désabusé. 

— On est bloqué là-dedans ! hurla-t-il à pleine voix. 

La patron bougonna dans sa barbe et après quelques minutes seulement, il poussa la lourde porte, non sans difficultés, pour passer sa tête dans l'entrebâillement. 

—  Eh bah, une chance que je sois descendu ! s'exclama-t-il en épongeant son front transpirant. J'aurai dû vous prévenir qu'elle est un peu capricieuse des fois, surtout quand les températures baisses là en-bas ! 

Ses petits yeux de chat se posèrent alors sur moi et ses sourcils se froncèrent. 

— Bah, qu'est-ce que tu fais assis par terre, Amélie ! Tout va bien ? 

J'hochais la tête, médusée. 

— Elle a eu peur qu'on soit obligé de passer la nuit ici, expliqua Zayn sans se départir de son calme. 

J'avais envie d'hurler, de crier ma douleur, mon incompréhension, mais ce monstre carnassier qui dormait au creux de mon ventre ne voulait pas sortir. Il était là depuis tellement longtemps que je ne savais pas comment m'en débarrasser, pire, je ne savais plus comment vivre sans lui.    

Il était le geôlier de cette prison froide dans laquelle je me consumais à petit feu, il était mes pensées noires, mes angoisses, ma souffrance, il était ma dépression. 

Et moi je l'avais ignoré. Je l'avais laissé s'installer, grignoter tout mon espace, toute ma vie. 

Je l'avais laissé me prendre tout ce que j'avais de plus beau : moi, mes rêves, mes espoirs. 

La vague me frappa à nouveau, sauf que cette fois-ci, ce fut pire

Pire que tout. 

Parce que cette fois-ci, j'avais compris ce que j'avais refusé de voir pendant huit mois : j'avais coulé. 

Le tsunami qui déferlait dans mon cœur eut raison de moi et des larmes salées s'échappèrent de mes yeux. 

J'étais à la dérive, complètement larguée. Je ne savais plus quoi croire maintenant. Et si Mindy avait raison tout compte fait ? Et si Niall avait vraiment quitté cette clairière sombre pour nager vers la surface ? 

Red Lightning Strike | Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant