𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 𝟐𝟏 - 𝑺𝒖𝒏𝒅𝒂𝒆 𝒇𝒐𝒏𝒅𝒖

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Je soupirais en triturant mon Sundae à moitié fondu. 

Elle ne viendrait pas. 

Mon cœur s'emballa à cette pensée. 

Ça faisait une semaine qu'elle filtrait mes appels, une semaine que j'avais lâché cette bombe qui me torpillait les intestins. 

J'avais merdé sur toute la ligne. 

Je portais à mes lèvres une cuillérée de crème glacée et grimaçais. 

Le nappage caramel était presque aussi amer que les mots qu'elle m'avait balancé ce soir-là, devant la maison des Horan

Menteuse. 

Hypocrite. 

Tordue. 

La colère avait étouffé sa raison tellement profondément qu'elle avait été incapable de me croire et quelque part, ça m'avait soulagé. 

C'était trop indigeste, trop inimaginable pour qu'elle colporte la rumeur et se mette à son tour en danger. 

L'histoire aurait pu s'arrêter là, sauf que je n'arrivais pas à passer à autre chose. J'avais besoin de lui parler, de m'excuser pour ce que je lui avais fait ressentir, parce que même si elle n'avait pas cru ces mots qui cimentaient mes lèvres depuis huit mois, je savais qu'elle aussi, n'arrêtait pas d'y penser. 

Et surtout, je savais ce que ça faisait. 

Je savais ce que c'était de s'imaginer quelqu'un qu'on aimait passer dans la pièce d'à côté, de vivre dans la nuit sans entrevoir de lumière au bout de son chagrin et je ne pouvais pas la laisser seule avec cette bête aux griffes acérées. 

La même que dans mes cauchemars, celle qui était désormais aussi la sienne, la chimère de Niall. 

Alors, dans un dernier élan d'espoir, je lui avais demandé de me rejoindre aujourd'hui. Je n'avais pas préparé de grand discours. Pour être tout à fait honnête, je ne savais même pas ce que je fichais ici, mais mes pieds m'y avaient traîné, mon cœur aussi. 

J'attendais depuis vingt minutes déjà sur cette banquette rouge miteuse, à essayer de me faire une raison au milieu du brouhaha ambiant. Dès que la porte vitrée s'ouvrait sur un nouveau client, je relevais la tête en espérant que ce soit elle et à chaque fois, je n'arrivais pas à savoir si j'étais soulagée ou déçue de ne pas la voir franchir le sas avec ses boucles brunes. 

Je frottais mes avant-bras. Pourquoi diable avait-il fallu que je prenne une glace alors qu'il faisait pas moins de cinq degrés dehors ? Tout ça n'avait aucune logique, tout comme ma présence ici. J'avais l'impression de passer ma vie à attendre des fantômes. 

Red Lightning Strike | Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant