La curiosité est un défaut mortel et Amélie en a fait les frais.
Contrainte d'oublier ce qui, des mois après, hante encore ses nuits, la jeune femme tente, tant bien que mal, de se reconstruire et de laisser le passé là où il est.
Mais alors qu'el...
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Sa réponse à mon message ne se fit pas attendre, elle était brûlante comme le feu d'épines qui me ravageait l'estomac en cet instant.
La même chose que toi, j'ai besoin d'argent.
Je savais que j'étais en train de briser les règles, que je n'aurais pas dû lui reparler, mais je n'arrivais plus à contenir cette bête meurtrie qui s'époumonait dans ma poitrine.
Et de tous les cafés du coin, tu as décidé de venir dans celui où je travaille... ?
Ma colère ne désemplissait pas, bien au contraire. Elle s'abattait enfin contre celui qui l'avait fait naître. Depuis l'incident, je n'avais plus jamais eu l'occasion de le confronter de vive voix. Il s'était volatilisé de la surface de la terre du jour au lendemain, comme si lui et tous ces moments passés ensemble n'avaient jamais existé.
Pourquoi, il est à toi ce café ? C'est interdit d'y aller si on s'appelle pas Amélie ?
Je lâchais le téléphone, les doigts engourdis par l'animosité. J'avais chaud. L'adrénaline giclait dans mes veines, l'orage, lui, était imminent. J'étais en train de perdre les pédales.
J'arrive pas à croire que tu me fais ça, t'es un putain d'enfoiré.
Les mots se bousculaient dans ma tête et plus tard, sur mon écran. Je les avais pensé tellement fort que je les avais crié.
Bienvenue en enfer, cocotte.
Sa réponse était encore plus dure que les précédentes, mais je me promis de ne pas lui donner la satisfaction de continuer ce petit jeu avec lui. A quoi bon, après tout ? Les dés avaient été jetés et les cartes, injustement distribuées huit mois plus tôt, au bord de ce canal. A présent, c'était chacun son camp.
Je pris une profonde inspiration et m'étendis sur mon lit. Il ne fallut cependant pas longtemps avant que les larmes perlent sur mon visage ravagé. Tout ça n'avait aucun sens.
Comment étais-je censée aller de l'avant et faire le deuil de mes sentiments quand tout me le rappelait ? S'il était resté caché quelques mois de plus, peut-être que j'aurais réussi à me le sortir du cœur, mais le revoir à Eden, après tout ce temps, avait détruit le semblant d'équilibre que je m'étais forgée.
Une nouvelle vague de culpabilité m'envahit. Comment pouvais-je encore ressentir quelque chose pour un type qui avait du sang sur les mains ?
