𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 𝟑 - 𝒁𝒂𝒚𝒏 𝑴𝒂𝒍𝒊𝒌, 𝒆𝒏𝒄𝒉𝒂𝒏𝒕𝒆́

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Mon cœur s'arrêta de battre pendant ce qui m'avait semblé être une éternité. Mes oreilles, elles, bourdonnaient comme si un essaim d'abeilles essayaient de s'en échapper. Un feu d'épines brûlait dans ma gorge et au creux de mon ventre. 

Un long moment s'écoula, glaçant, sinistre, sans que rien ne se passe. 

Le monde s'était arrêté de tourner devant mes yeux et les aiguilles avaient reculé sur le cadran pour me ramener huit mois plus tôt, au bord de ce canal. 

L'angoisse s'insinua dans mes veines aussi vite qu'un poison. 

Deux secondes, c'était le temps qu'il lui avait fallu pour appuyer sur la détente ce jour-là. 

Je le revoyais, l'arme à la main. 

L'amertume resta suspendue à mes lèvres. 

Il n'avait pas hésité. 

J'entendais le grincement de la culasse dans les airs. 

Ma vue se brouilla, brûlée par les larmes et la fièvre. 

Il avait plaqué ce flingue contre sa peau. 

La vague montait le long de mon corps, il ne lui faudrait plus longtemps avant de me renverser. 

Et il avait tiré. 

Dans ma tête, tout n'était que désordre et horreur. 

Il avait tué un innocent. 

Mon ami. 

Je me sentais si faible que mes genoux se mirent à trembler. 

Je ne pouvais pas croire qu'il se tenait devant moi, en chair et en os, après tout ce temps.

Huit mois. 

Je ne pouvais pas croire qu'il était en train de me faire ça, à moi

N'avais-je donc pas déjà assez souffert par sa faute ? 

N'avais-je donc pas déjà assez payé ? 

La mort de Niall ne leur avait-elle pas suffi ? 

Je remarquais seulement maintenant que monsieur Armand se tenait près de lui et qu'il me sondait d'un air intrigué derrière ses petites lunettes en clair de lune.

— Amélie, tout va bien ? 

Je n'arrivais plus à détacher mes yeux de lui, de ses mains de meurtrier. Je revoyais le corps du blond basculer en arrière et se perdre dans les sillons du canal. J'entendais mes cris percer ma boite crânienne. Je sentais l'odeur de la poudre et du néant. 

— Quoi ? murmurais-je dans un souffle. 

Monsieur Armand posa sa main sur mon avant-bras. 

— Est-ce que ça va ? Tu n'as pas l'air très en forme...

Red Lightning Strike | Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant