L'âme de ton sourire [ BxB ]

Nos yeux sont les portes de nos âmes

Chapitre 13

Kylian

Je dois tenir. Retenir tout en moi. Je ne peux m'effondrer devant tout le monde.

Dès que les derniers discours sont finis, je me lève. Fuir. Fuir, mon cœur qui se serre, les yeux des Français, les yeux des Argentins,les yeux de l'équipe, les yeux d'Oli..

Je suis comme incapable de m'infliger le poids de leur pensées. Alors je regarde le sol. Il n'est plus aussi scintillant qu'avant. Juste terne et sale. À côté la jambe d'Ousmane tremble. Ce soir, je n'ai pas la force d'écouter les souffrances des autres.

Didier nous fais un rapide signe de rapatriement. C'est d'un pas rapide, que je me dirige vers une salle plutôt isolée. Je traverse les couloirs sans un regard. Fuir.

Puis tout s'arrête, sans l'avoir choisi je tombe dans les yeux de celui qui m'a tout appris. Wilfrid Mbappé. Je me suis sens soudain petit, comme un enfant qu'on surprend après sa bêtise. Ses yeux sont doux, un petit sourire au coin des lèvres le précède. Son habit d'homme d'affaire n'endurcit en rien son visage rayonnant. Ses bras s'écartent calmement.

Je m'étais promis de ne pas pleurer, alors pourquoi j'éclate en sanglot dans ses bras. Je m'accroche à lui comme à une bouée de sauvetage. Je voulais le rendre fier mais je me perds dans mes enfers. Quand mes sanglots s'apaise un peu, papa me décale et observe mon visage. Puis je m'abandonne.

- Sèche tes larmes, mon fils. Je n'ai jamais été aussi fier de toi.

Ses paroles se brisent et mes yeux se noient. Pourquoi ? Chacune des phrases que je me répètent moi même m'achève un peu plus.

Une marche pressé résonne dans le monde couloir. Emmanuel semble avoir laissé ses devoirs de président quelque instants. D'une main fraîche, il vient tapoter ma joue mouillée le sourire réconfortant.
Mon père se tourne vers moi dans le plus grand des calmes.

- Si tu perd, perd mais avec ton équipe.

J'hoche la tête et ravale les dernières traces de mon écroulement. Derrière moi, Emmanuel et papa me soutienne en silence.

Devant la porte, j'hésite entre toquer et tout simplement rentrer. Je prend une inspiration et rentre. Leurs têtes se retournent vers moi d'un seul mouvement. Les bruit s'arrêtent et tous attendent une phrase, un regard quelque chose de moi. Je ne leur donne rien. Les yeux accrochés au sol, je traverse la pièce pour rejoindre mes affaires.

Je m'habille, me douche et sors sans un mots. La pression descend de mon dos. Tous leurs regard fixés sur moi me coupent la respiration.

- Kylian, attend !

Je m'arrête d'un coup et le torse d'Oli rencontre le mien. J'écoute d'une oreille peu attentive ses excuses bafouillées et me tourne vers lui. Je rentre en contact avec ses yeux bleus. Dans son bleu tout est silencieux et calme. Il remplace petit à petit le vide accroché à ma tête.

Je le repousse d'un geste brusque. Je suis en colère contre moi même sans savoir pourquoi. Je n'ai pas envie qu'il me voit aussi faible.

- Laisse moi te montrer quelque choses.

- Non, je rentre. Lâche moi.

-Kylian.

Il empoigne mon poignet et me tirer vers la sortie de ce labyrinthe sans fin. Dehors, l'air frais gonfle mes poumons. Je respire enfin.

Je monte avec Oli dans une voiture noir garé derrière le grand stade. La voiture au vitre teinté nous conduit à travers la ville.

Arrivé sur une grande place, une foule immense se dresse. Le claquement de portière derrière moi révèle quelques autres voitures garées sur le bas côté. Les visages de l'équipe apparaissent.