L'âme de ton sourire [ BxB ]

Les Cornes du Diable

CHAPITRE 26

KYLIAN

Premier plan. Le couloir tangue. Tout est flou, comme filmé par un Nokia mon monde divague. Un poids lourd dans la main qui s'allège à chaque fois que je coupe mon souffle pour mon poison sucré. Vodka. Mes pieds me poussent contre ce mur noir. Noir ? Mais tout est noir. Je suis aveugle ? Je vois mon ombre pourtant.

Une silhouette. Son monde ne tangue pas.

- Kylian ?

On partage la même mère, le même sang, la même passion qu'est ce qui nous relirait pas ? Tout. J'ai vu le noir dans le noir. Il n'a vu que le noir dans la lumière.

- On va dans ta chambre, tiens toi à moi.

Mon monde s'arrête, il se cale sur le sien. La passerelle sombre laisse apparaître mon endroit. Un lit bouillant avec quelque posters effilochés.

- Ethan ?

- Il faut dormir Kyk. Demain, enfin dans 3 heures, on doit partir chez mamie.

- Je veux pas les voir. Tous des serpents. Je ne les laisserai pas siffler sur toi, j'arracherai leurs dents, encore mouillées de leur parole acerbe.

- Il suffit juste de ne pas les écouter.

- Ethan...

Ses traits de visage fatigués me fixent. Petit Ethan, il m'est trop difficile de me boucher les oreilles pour ne les écouter. Leurs voix ne rentrent plus dans les oreilles mais dans mon sang. Ils montent jusqu'à mon cœur, le presse et va rependre leur encre sur mon être. Fais les taire ou tu seras condamné à leur ombre noir qui étouffe la tienne. J'ai frappé de nombreuse ombres mais il y en a trop. J'ai mal au mains. Ce n'est plus leur sang sur ma main mais le mien.

- Dors et dessoûle Kyk, je reviendrai te voir quand il fera jour.

La porte calque, ma bouteille éclate et moi, insomniaque, je vomi mon ombre démoniaque qui me frappe jusqu'à je claque.

~ • ~

- Wilfrid ? N'aurais tu pas vu mon sac ?

- Fayza, sur le comptoir.

- Oh merci.

Mon chocolat chaud a un goût de terre. On me sert cette merde depuis mes 6 ans.

- Maman, on ne pourrait pas passer voir Jaddah le lendemain ?

- Kylian, on va avoir cette conversation combien de fois ?

Autant de fois que l'espoir de pas voir ces démons m'apportera soulagement. Ethan, me regarde à la dérobée. Père sert sa cravate tordue. Une chemise blanche à défier la lumière.

- Je vais déposer les baguages, articule Père en remettant sa veste.

- J'arrive.

Je lâche la soupe infect. Mes bras qui ont subi l'entraînement de Didier, brûlent encore. Encore quelques jours, et je pourrai me jeter sur cette herbe de victoire. Mon téléphone vibre encore, il n'a qu'à crier je ne répondrai toujours pas.

Père prend l'escalier pour le garage et Ethan sort son téléphone pour décrocher un appel. C'est eux ?

- Kylian. S'il te plaît, la famille c'est tout pour moi. J'aimerais tant que ce le soit autant pour toi. On ne restera pas longtemps. Ne crée pas d'accident.

- Maman je-

- Cela faisait si longtemps que tu n'avais pas dormi dans cette maison.

Maman me caresse la joue une dernière fois et monte chercher des affaires qu'elle aurait oubliées.